Facebook a annoncé qu'elle a supprimé plus de 600 comptes, groupes et pages liés à une opération de propagande du régime en Iran.
L'objectif principal de la campagne de désinformation est de faire circuler de fausses informations contre les États-Unis, le Royaume-Uni et plusieurs pays du Moyen-Orient et d'Amérique latine.
Le groupe de médias sociaux Twitter a également déclaré qu'il avait identifié un certain nombre de faux comptes provenant d'Iran. Près de 300 comptes Twitter ont été suspendus « pour manipulation coordonnée ».
Des campagnes comme celle-ci peuvent être très persuasives et le résultat des élections américaines aurait été affecté par de telles campagnes.
L'Iran, de par sa position de faiblesse, tente de façonner le discours politique à l'étranger en produisant de faux articles, des vidéos trompeuses, des représentations inexactes des événements… Il tente délibérément d'induire les utilisateurs en erreur et le but est de promouvoir les intérêts du régime iranien.
Téhéran n'est pas étranger aux campagnes de désinformation et il n'est pas surprenant qu'il ait évolué vers les médias sociaux. C'est sans doute la plus influente de toutes les plateformes et selon Facebook, la campagne de Téhéran a rassemblé plus d'un million de suiveurs.
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a déclaré qu'il a supprimé des centaines de pages à cause de « réseaux de comptes qui induisaient les gens en erreur sur qui ils étaient et ce qu'ils faisaient ». Il a ajouté : « Nous interdisons ce genre de comportement parce que l'authenticité est importante. Les gens doivent pouvoir faire confiance aux relations qu'ils nouent sur Facebook. »
Les tactiques de Téhéran évoluent et la menace posée par de telles campagnes de désinformation est réelle.
Johannes Ullrich, expert dans le domaine chez l’organisation américaine de sécurité informatique SANS Institute, a déclaré que très peu de mesures peuvent être prises pour empêcher « les acteurs de l'État-nation de tenter des opérations d'influence », mais il a ajouté que plus tôt leurs intentions sont découvertes, plus il est facile de limiter l'influence et les dégâts.
Cependant, depuis le scandale des élections américaines, les entreprises de médias sociaux ont fait l'objet de nombreuses critiques et il est dans leur intérêt d'examiner de près l'information qui est publiée sur leurs plateformes. Zuckerberg a confirmé que Facebook a pris des mesures accrues pour « améliorer la sécurité, la sûreté et le respect de la vie privée » et plus particulièrement pour « se défendre contre ces campagnes coordonnées et inauthentiques ».
L'opposition iranienne a traditionnellement été la cible de campagnes de désinformation, qui se poursuivent à ce jour, puisque l'une des principales priorités du ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) est la diabolisation de l'Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI/MEK) afin de saper le soutien national et international dont elle jouit.
Pour discréditer l'organisation de résistance, le VEVAK publie des documents qui dépeignent faussement l'histoire, les aspirations et les réalisations de l'organisation. Il exploite des sites Web d'attaque qui répandent quotidiennement de la propagande négative. Et le ministère du Renseignement recrute d'anciens militants de l’OMPI en les soudoyant ou avec des mesures coercitives, puis les utilise comme témoins pour diffuser de fausses informations sur l'OMPI auprès des responsables de gouvernements, des ONG et des médias.
Les mollahs iraniens prétendent souvent que l’OMPI a un soutien limité en Iran. Mais l'énergie et les ressources énormes dépensées par le ministère du Renseignement pour saper la légitimité du groupe de résistance démentent cette affirmation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire