Après le limogeage de deux de ses ministres, Rohani ne réussit pas à convaincre les trois quarts des députés du régime
Après plusieurs mois de luttes intestines du pouvoir iranien, ponctués notamment par le limogeage du ministre du Travail et de celui des Affaires économiques par le Majlis (Parlement des mollahs) ces dernières semaines, Hassan Rohani a été convoqué ce matin devant le Parlement pour répondre aux questions de 82 députés sur la situation économique.
À la suite de ses explications, les députés ont rejeté quatre réponses sur les cinq qui lui avaient été posées. Environ trois quarts des députés ont estimé que la réponse de Rohani sur le « chômage extrême » et à la « forte baisse de la valeur de la monnaie nationale » était inadéquate.
Rohani a présenté des chiffres fictifs pour dépeindre un tableau positif du bilan quinquennal de son gouvernement. Cependant, il a été contraint de reconnaître l’ampleur du rejet populaire face au régime. Le problème, a-t-il dit, c'est que « tout d'un coup, la perception de l'avenir de l'Iran a changé, et c'est un problème majeur. La question de l'emploi et du chômage est un problème majeur. Je reconnais cela. Les irrégularités bancaires, la situation économique et la valeur des devises sont des questions importantes, mais elles sont toutes pâles en comparaison de la question de la confiance et de l'espoir du public.... La population est devenue dubitative quant à l'avenir de l'Iran. Pire encore, certains ont commencé à douter de la grandeur, de la force, de la croissance et du développement futur de notre système ».
Rohani a décrit le soulèvement de décembre/janvier comme le début de la crise. « Soudain, la situation dans le pays a changé. La date de ce changement était le 26 décembre 2017. Quiconque donne une date différente pour le point de départ induit, à mon avis, les gens en erreur. Tout a commencé le 26 décembre 2017 quand les gens ont vu soudainement que certaines personnes scandaient dans les rues, et les slogans ont peu à peu dépassé les bornes. Les années précédentes, de tels incidents étaient pratiquement inexistants. Les événements de décembre/janvier ont encouragé M. Trump à déclarer à la mi-janvier qu'il se retirerait du JCPOA (accord nucléaire avec l’Iran). Sa menace de retrait, les troubles intérieures et les menaces internationales ont effrayé la population. »
Rohani a tenu des propos flatteurs vis-à-vis de Khamenei et des Gardiens de la révolution (pasdaran) dans une tentative vaine pour désamorcer les luttes intestines des factions, mais cela n'a pas réussi à convaincre les députés. Dans ses propos, il est allé jusqu'à saluer le rôle des pasdaran dans la prévention de la contrebande. Alors que Rohani et plusieurs de ses alliés avaient déjà souligné le rôle clé des pasdaran dans la contrebande à grande échelle d'une valeur estimée à plusieurs milliards de dollars.
Les propos de Rohani devant le Majlis et les objections de ceux qui l'avaient précédemment soutenu indiquent l’impasse et la crise inextricable du régime et la gravité des luttes intestines du pouvoir iranien qui ne trouve pas de solution aux manifestations incessantes d’une population excédée par la tyrannie islamiste.
Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 28 août 2018
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