par John Irish
PARIS, 28 août Reuters - La France recommande à ses diplomates et représentants de reporter tout voyage en Iran en raison de risques sécuritaires et d'un "durcissement " des autorités iraniennes après l'attentat déjoué de Villepinte, apprend-on mardi dans un document consulté par Reuters.
En juillet, un "attentat terroriste" contre un rassemblement de l'opposition iranienne à Villepinte, près de Paris, a été déjoué grâce à l'arrestation à Bruxelles d'un couple d'origine iranienne en contact avec un diplomate iranien, interpellé en Allemagne. Téhéran a démenti toute implication et accusé le parti d'opposition présumé visé, les Moudjahidines du peuple, d'avoir monté toute l'affaire.
"Dans un contexte bilatéral marqué par les suites de l'affaire de Villepinte, les autorités iraniennes laissent supposer par leurs comportements un durcissement de leurs positions à l'égard de notre pays, ainsi que de certains partenaires", prévient le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères dans une note de service datée du 20 août.
Ces instructions ont également été transmises à d'autres services de l'Etat français.
"Compte tenu de risques sécuritaires avérés ainsi que cela a déjà été le cas dans le passé, il est demandé à l'ensemble des agents du ministère, qu'ils soient issus de l'administration centrale ou des postes, de différer jusqu'à nouvel ordre et sauf impératif de service, tout projet de voyage en Iran, notamment pour des raisons touristiques ou linguistiques", souligne Maurice Gourdault-Montagne.
Sollicité, le Quai d'Orsay n'a pas souhaité faire de commentaire sur cette note et n'a pas dit si des mesures de rapatriement des familles du personnel diplomatique en Iran avaient été décidées. L'ambassade d'Iran à Paris n'a pas fait de commentaire.
Tout durcissement des relations entre Paris et Téhéran est susceptible d'avoir des implications plus larges pour le pays, Paris demeurant l'un des plus vifs défenseurs de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, dont Donald Trump a retiré les Etats-Unis en mai dernier.
En dépit des tentatives européennes pour atténuer l'effet du rétablissement progressif des sanctions américaines en Iran et convaincre leurs entreprises d'y rester, de nombreux groupes, au
premier rang desquels les Français Total TOTF.PA , PSA PEUP.PA et Renault ont d'ores et déjà confirmé cet exode.
La note met en évidence l'érosion de la confiance de Paris envers Téhéran, à l'heure même où Emmanuel Macron a réaffirmé lundi son attachement à l'accord sur le programme nucléaire iranien et prévenu que "la France saura(it) prendre ses responsabilités sur le sujet iranien sans complaisance mais en maintenant un dialogue étroit avec nos partenaires".
Source : Reuters
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