A la suite de l'annonce de la hausse du prix de l'essence en Iran, les soulèvements et le tollé général suscité par cette décision se sont multipliés, plongeant l'Iran dans une terrible crise sociale.
La décision du gouvernement Rouhani, tout en exerçant directement des pressions sur de nombreuses personnes, exerce aussi indirectement beaucoup de pression en raison des coûts élevés associés au transport.
Le 16 novembre, l'agence de presse officielle, Tasnim, a déclaré : « Le Conseil de coordination économique, qui est un conseil supranational, a décidé de relever les prix du gaz après plusieurs séances de révision des prix des carburants. Les décisions du conseil sont des décisions de l'ensemble du gouvernement, et les dirigeants se sont également engagés à soutenir ses décisions. »
Cela montre l'implication de l'ensemble du système et, surtout, de la participation directe du Guide suprême Ali Khamenei dans la tarification de l'essence.
Le principal objectif du gouvernement d’augmenter le prix de l’essence est de remédier à la pénurie budgétaire, mais il prétend lutter contre la contrebande d’essence et réformer la distribution des subventions dans l’intérêt du public.
Mais, dans les faits, l'acteur principal du trafic d'essence est le gouvernement lui-même. Le trafic d'essence va donc se poursuivre malgré les nouveaux prix, expliquent les analystes.
C'est également une affirmation trompeuse - que le gouvernement, avec la hausse du prix de l'essence, donnera aux gens des subventions supplémentaires. S’il fait quelque chose, cela ne règlera rien, parce qu’en Iran, le seuil de pauvreté est actuellement de 80 millions de rials (2170 €).
Le journal Arman, affilié à Rouhani, admet ce fait : « Cette hausse du prix de l'essence, qui a entraîné une augmentation de 50 à 300 %, aura certainement un impact économique négatif et affectera d'autres produits, même si cette hausse des prix sera bénéfique pour la société elle-même. »
« En raison de l'inflation et de la hausse des prix, les propositions du gouvernement ne donneront peut-être pas l'effet nécessaire, tout comme les subventions de 450 000 rials au cours des dernières années ont eu peu d'effet. » (Arman, 16 novembre 2019)
Le journal Jahan-e-Sanat réfute également l'affirmation du gouvernement selon laquelle il paiera la population pour la hausse du prix de l'essence. Il a écrit : « Les représentants du gouvernement peuvent prétendre que l’argent de la taxe et l’augmentation des taux d’essence, qui sont des recettes gouvernementales, vont finalement revenir directement et indirectement aux citoyens iraniens, mais cette affirmation, bien sûr, n’est pas réaliste. » (Jahan-e -Sanat, 16 novembre 2019)
En ce qui concerne les effets secondaires de ce plan sur les moyens de subsistance de la population, le journal Resalat a déclaré : « Avec ce projet actuel, une grande partie des couches inférieures de la société subira une double pression économique. » (Resalat, 16 novembre)
Le journal Vatan-e Emrooz a déclaré : « L'essence n'est pas bon marché pour notre revenu par habitant et notre pouvoir d'achat ; on peut dire qu’elle est très chère. Il est très facile de calculer et de prouver cela. Un citoyen koweïtien ou allemand avec un salaire minimum peut acheter plus d'essence qu'un citoyen iranien avec un salaire minimum. » (Vatan-e Emrooz, 16 novembre 2019)
Le fait est qu'au cours des quatre dernières décennies de régime théocratique, chaque fois que les gouvernements ont augmenté le prix des vecteurs énergétiques, ils n'ont pas simplement amélioré la situation économique du pays et les moyens de subsistance de la population, mais ils ont également accru l'inflation, le chômage et considérablement augmenté le prix des produits de premières nécessités de la population.
« Si nous combinons les faibles revenus, la hausse de l'inflation, le chômage, la hausse des prix et la frustration du peuple, nous pouvons tracer un sombre horizon pour l'avenir de l'économie du pays et le soutien, dans ces conditions, des moyens de subsistance du gouvernement ne pourront rien changer à cela. », a reconnu le journal Jahan Sanat, le 16 novembre 2019.
Dans un autre article, ce journal gouvernemental a souligné que « non seulement le soutien aux moyens de subsistance du gouvernement ne change rien », mais « le fait est que la décision du gouvernement Rouhani n'est pas simplement un soutien à l’égard des moyens de subsistance de la population, comme le montrent les expériences précédentes, mais à la place, il a plutôt prouvé que cette décision sera dans l’intérêt des pillards et au détriment de la majorité des Iraniens pauvres et démunis. »
Un des effets secondaires du plan est une hausse du prix de tous les produits de base, a déclaré le vice-président de la Chambre de commerce Iran-Chine : « Une telle décision sur l’un des facteurs clés de l’économie du pays aura un impact direct sur le prix de tout. »
Ce n’est pas pour rien que les citoyens refusent de garder le silence face à cette décision néfaste. Immédiatement après l’annonce du nouveau prix de l’essence dans le pays, ils sont descendus dans les rues de plus de 93 villes.
Source : Iran Focus
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