Par Shamsi Saadati
Des centaines de milliers de personnes ont pris part aux récentes manifestations à Téhéran et dans au moins 100 villes iraniennes, a annoncé mardi le ministre de l’Intérieur du régime dans un aveu étonnant à la télévision.
Voici ce que le ministre de l’Intérieur, Abdolreza Rahmani-Fazli, a déclaré à la chaîne TV1 le 26 novembre 2019:
Entre 130 000 et 200 000 personnes ont pris part aux manifestations en Iran.
Les manifestants ont exigé un «changement de régime».
L’organisation des Moudjahidine du peuple (OMPI) était à l’origine de la plupart des manifestations.
Des manifestations ont eu lieu dans au moins 100 quartiers de la capitale, Téhéran.
Des manifestations ont également eu lieu dans 27 des 31 provinces iraniennes.
L’état d’urgence a été déclaré dans cinq provinces, dont Téhéran, Fars, Ispahan et le Khouzistan.
Les manifestants ont détruit au moins 50 centres de la police et de l'armée, 140 centres du gouvernement, 183 véhicules de la police, neuf séminaires, 731 banques affiliées à l'État et 70 stations-service.
Aussi stupéfiants que soient les propos de Rahmani-Fazli, ils ne représentent qu'un pourcentage de l'ampleur réelle des manifestations en Iran. Les responsables iraniens et les médias d'Etat ont tenté de minimiser la nature généralisée des manifestations en Iran.
Contexte:
L’Iran connaît son plus grand bouleversement politique depuis la révolution de 1979. Des manifestations en faveur d’un changement de régime, accompagnées du slogan de «Mort au dictateur», ont éclaté dans au moins 176 villes. Les manifestants ont réussi à prendre ou à détruire des centaines de centres gouvernementaux, des postes de sécurité et des banques, stations-service et séminaires affiliés à l'État. Le régime a eu recours à la répression brutale. L’Internet a également été complètement fermé pendant une semaine, empêchant ainsi les images des manifestations d’atteindre le monde extérieur.
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI / MEK) a annoncé que le nombre de personnes tuées lors du soulèvement national avait dépassé les 450. Le régime tente désespérément de dissimuler les véritables dimensions de ses crimes en utilisant différentes tactiques telles que couper l’Internet et refuser de remettre les corps des personnes tuées à leurs familles ou de leur interdire des funérailles.
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