Iran Manif – La réaction ultra violente du régime iranien contre les manifestations et le soulèvement qui balaye l’Iran depuis le 15 novembre, montre parfaitement que les mollahs ont senti passé le vent du boulet. Ils en tremblent encore car rien n’est joué et plus on avancera dans le temps et plus les secousses de ce séisme saperont ses pieds d’argile jusqu’à ce que le géant finisse par tomber.
D’où la sauvagerie de la répression qui reprend tous les aspects de celle déclenchée le 20 juin 1981, quand une vague de 500.000 Téhéranais avaient déferlé pacifiquement dans la capitale. Khomeiny avait donné l’ordre aux pasdaran de tirer et de tuer, puis l’ordre de rafler et d’exécuter. C’est à partir de là que les exécutions massives ont commencé et que la chape de terreur des mollahs s’est abattue sur l’Iran.
Le 15 novembre 2019 les Iraniens sont descendus dans la rue contre la hausse du prix de l’essence. Le 16, ils criaient par dizaines de milliers « A bas le dictateur ! » dans une centaine de villes. Le 17, Khamenei donnait l’ordre de tirer à vue et d’arrêter en masse.
Répression, modèle 1981
Le modèle de 1981 est revenu à la mémoire de toute une génération. A Chiraz, comme en 1981, le régime a fait venir des hélicoptères pour tirer sur la foule. A Kermanchah et partout ailleurs, comme en 1981, les pasdarans sont allés de porte en porte chez l’habitant arrêter les jeunes et les manifestants. Comme en 1981, ils sont allés dans les hôpitaux pour enlever les blessés et les jeter en prison. Comme en 1981, n’ayant plus de place en prison, ils ont transformé les écoles en centre de détention.
Comme en 1981, ils ont arrêté dans la rue et tué sur place la jeunesse du pays, l’âme vive de l’Iran qui elle aussi comme en 1981 s’est soulevée contre la tyrannie.
Comme en 1981, elle est organisée et comme en 1981 c’est dans leur immense majorité des unités de résistance des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI). Depuis le 17 novembre le nom de la résistance iranienne revient régulièrement dans la bouche de tous les dirigeants du régime.
Comme dans les années 1980, le régime, qui a déjà tué 400 manifestants, en a blessé 4000 et arrêté 10.000, a l’intention de lancer un nouveau bain de sang. D’où la raison de la coupure d’internet pour agir à huis-clos.
Dégâts matériels
Mais le régime est désormais embarqué sur le radeau de la méduse, pris en tenaille par les sanctions et surtout par les soulèvements en Irak, au Liban et désormais en Iran. Il ne connait que la répression comme porte de sortie. Le peuple iranien a commencé à lui répondre dans 176 villes en détruisant tout ce qui représente les centres de pillages et de répression.
Selon le quotidien Keyhan, porte-parole du guide suprême des mollahs, le taux de dommages causés au réseau bancaire appartenant au pouvoir se monte à 1000 milliards de tomans et un millier de banques sont parties en fumée. A Ispahan 300 milliards de tomans de dégâts infligés aux autobus de la ville qui servaient à transporter des forces répressives. 200 milliards de tomans de dégâts infligés aux chaines de magasins appartenant au corps des pasdarans. 100 milliards de tomans de dégâts aux stations-services. Et 1000 milliards de tomans de dégâts en raison de l’arrêt des ventes avec la fermeture d’Internet.
Réactions des autorités
Les autorités iraniennes ont commencé à avertir les manifestants qu'elles étaient prêtes à recourir à la force. Le 17 novembre Khamenei a qualifié les insurgés de « voyous » et a reconnu la mort de manifestants dans ses propos. Il a ordonné aux forces de sécurité de réprimer et d’agir conformément à leurs « devoirs ». Il a accusé les opposants de « sabotage ». Il a traité ceux qui ont incendié des biens du pouvoir de « bandits » soutenus par les ennemis de l'Iran, sans en dire davantage : « Certains sont sans doute préoccupés par cette décision. Mais le sabotage et l'incendie criminel sont le fait de casseurs et non de notre peuple. »
Le président du régime, Rohani a également eu recours à des menaces le 18 novembre. Il s'est adressé aux manifestants qui ont bloqué les rues avec leurs voitures : « Nous avons plusieurs systèmes de surveillance qui vont identifier les plaques d'immatriculation et les conducteurs. »
Après lui, d’autres autorités ont lancé des avertissements.
Le sinistre chef du judiciaire du régime, Ebrahim Raissi, a juré de s'occuper des « casseurs ». Le 17 novembre, il a déclaré que les procureurs avaient reçu l'ordre de prendre des mesures rigoureuses contre les « casseurs et les partisans de groupes contre-révolutionnaires » avec la coopération de la police et des forces de sécurité
Le procureur en chef, Mohammad Jafar Montazeri, a qualifié le 17 novembre les manifestants de « saboteurs » et les a avertis qu'ils seraient « sévèrement punis ». Il a également affirmé que des puissances étrangères se trouvaient derrière les manifestations.
Le journal Kayhan, qui reflète les positions de Khamenei, le guide suprême des mollahs, a publié un article le 18 novembre, disant : « la pendaison attend les voyous recrutés ». Kayhan a ajouté que les autorités judiciaires prononceront certainement des peines de mort pour les meneurs des manifestations en Iran. Kayhan a écrit que les crimes des manifestants équivalent à une "rébellion" ce qui est légalement et religieusement passible de la peine de mort.
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