L’élément déclencheur ostensible des soulèvements de novembre 2019 a été une hausse nocturne des prix du carburant. Cependant, presque immédiatement, comme si une poudrière de ressentiment généralisé avait finalement été allumée, elle a explosé en appels politiques au renversement du régime. Plus de 200 villes se sont soulevées. Des milliers d’organes et bâtiments symbolisant la corruption et la répression du régime ont été attaquées. La seule réponse des mollahs a été de tuer et d’emprisonner ; au moins 1 500 personnes ont perdu la vie en un peu plus d’une semaine.
La nature étendue, populaire et viscérale des sentiments anti-régime s’est maintenant aggravée. Il est évident que sous la dictature théocratique, l’instabilité macroéconomique et l’éventail croissant d’indicateurs associés défaillants, notamment la pauvreté, la cherté de la vie et les inégalités de revenus, ont créé des crises de masse.
Selon certaines estimations, les Iraniens ont organisé au moins 65 manifestations à travers l’Iran au cours de la seule semaine dernière. Les retraités, les pompiers, les travailleurs du pétrole et du gaz, les employés du ministère de l’Agriculture, les agriculteurs, les enseignants, les travailleurs de la santé, les pharmaciens, les travailleurs de la canne à sucre et les propriétaires de petits magasins ne sont que quelques-uns des secteurs qui ont pris part aux manifestations.
Récemment, les retraités et les pensionnés ont organisé leur 12e rassemblement national dans des dizaines de villes au cours des quatre derniers mois. Le simple fait que ces retraités bravent le double virus du COVID-19 et de la répression étatique est significatif.
Mercredi, de nombreux investisseurs spoliés de leurs économies sur le marché boursier en raison de l’intervention du gouvernement ont manifesté dans plusieurs grandes villes. Ils ont scandé des slogans contre tous les responsables du régime, notamment le Guide Guprême, Ali Khamenei, et le président Hassan Rohani.
Les manifestations en cours en Iran, dont l’ampleur ne cesse de croître malgré les restrictions pandémiques, sont la preuve que les mollahs ne veulent et ne peuvent pas résoudre les griefs populaires. La population a complètement perdu confiance dans le statu quo et est prête pour le changement.
De manière significative, conformément à l’esprit des soulèvements de novembre 2019, les manifestations élevées en Iran montrent que le peuple considère la rue comme la seule voie de participation politique. Malgré le voile épais de la répression, des appels courageux au boycott de la prochaine élection présidentielle du régime trouvent un écho dans ces protestations, faisant trembler les escadrons politiques et de sécurité du régime.
Le slogan « Nous avons entendu trop de mensonges et nous ne voterons pas » est devenu un cri de ralliement familier pour le soulèvement national des retraités et des pensionnés. Il a également été amplifié par les activités des unités de Résistance du principal groupe d’opposition, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Sans parler des appels croissants sur les médias sociaux, notamment parmi la jeune génération, qui se sent particulièrement peu représentée politiquement.
Selon toutes les indications, le baril de poudre iranien est sur le point d’exploser. Et lorsque cela arrivera, la poigne de fer de la dictature ne fera pas le poids face aux demandes populaires de changement démocratique.
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