lundi 20 janvier 2025

Escalade de la répression : Les militantes des droits des femmes et les prisonnières politiques menacées en Iran

 Le régime clérical a intensifié sa répression à l’encontre des militantes des droits des femmes et des prisonniers politiques, en procédant à des arrestations, à des détentions prolongées et à des condamnations sévères.

Parmi les cas illustrant cette répression, on peut citer l’arrestation violente d’Aida Amouei, militante des droits de la femme et entraîneuse de taekwondo à Sanandadj ; l’incertitude prolongée à laquelle est confrontée la physicienne Elnaz Ahmadi, détenue depuis près de 3 mois à la prison d’Evin ; et le refus d’un nouveau procès pour la prisonnière politique Mahnaz Tarah, qui reste incarcérée dans des conditions très difficiles. Ces cas soulignent les efforts continus du régime pour faire taire les opposantes et étouffer l’action en faveur de la liberté et de la justice.

Aida Amouei, 40 ans, mère de deux enfants, arrêtée à Sanandadj

Dans la soirée du vendredi 17 janvier 2025, Aida Amouei, militante des droits des femmes dans la ville de Sanandadj, a été arrêtée par des agents du ministère des renseignements et transférée dans un lieu non divulgué. Au moment de la rédaction du présent article, aucune information n’a été communiquée sur les raisons de son arrestation ni sur le lieu où elle se trouve.

Aida Amouei, 40 ans, mariée et mère de deux enfants, a été placée en garde à vue sur son lieu de travail, un club de taekwondo, sans aucun mandat judiciaire. L’arrestation a été effectuée par la force.

Aida Amouei est une entraîneuse de taekwondo qui a cessé ses activités en ligne sous la pression et les menaces du ministère des renseignements. Au cours du mois dernier, elle a été menacée à plusieurs reprises par des agents des services des renseignements par le biais d’appels téléphoniques.

Trois mois d’incertitude pour le physicien détenu Elnaz Ahmadi

Près de 3 mois se sont écoulés depuis l’arrestation d’Elnaz Ahmadi et l’incertitude qui continue de régner autour d’elle. Elle a d’abord été détenue par des agents des services des renseignements et transférée au quartier 209 de la prison d’Evin, où elle a passé près de deux mois. Le 29 décembre 2024, elle a été transférée dans le quartier des femmes de la prison d’Evin. Cependant, elle continue d’être conduite quotidiennement au quartier 209 pour plusieurs heures d’interrogatoire avant d’être renvoyée dans le quartier où elle se trouve.

Elnaz Ahmadi est âgée de 40 ans et titulaire d’un doctorat en physique.

Les charges retenues contre Elnaz Ahmadi sont « rassemblement et collusion » et « propagande contre le régime ». Malgré ces accusations, les autorités judiciaires et pénitentiaires n’ont pas programmé de procès ni fixé de date pour son audition. Près de 3 mois après son arrestation, elle est toujours dans l’incertitude.

Mahnaz Tarrah et Shaqayeq Moradi violemment arrêtées à Téhéran
Mahnaz Tarrah

La Cour suprême rejette la demande de nouveau procès de la prisonnière politique Mahnaz Tarrah

La branche 9 de la Cour suprême a rejeté une demande de nouveau procès pour Mahnaz Tarrah, une prisonnière politique actuellement détenue à la prison d’Evin. En novembre 2024, sa demande de libération conditionnelle avait été rejetée à la suite de l’opposition de l’Organisation des renseignements du Corps des gardiens de la révolution (IRGC).

Mahnaz Tarrah a été violemment arrêtée par les forces de sécurité le 13 novembre 2023, alors qu’elle marchait dans une rue de Téhéran. Elle a ensuite été transférée du centre de détention des services des renseignements, connu sous le nom de quartier 209 de la prison d’Evin, au quartier des femmes de la prison le 24 novembre 2023.

En janvier 2024, la branche 26 du tribunal révolutionnaire de Téhéran l’a condamnée à 3 ans et 8 mois de prison pour « rassemblement et collusion en vue de commettre des crimes » et à 8 mois supplémentaires pour « propagande contre le régime ». Sa peine a ensuite été réduite à 2 ans et 9 mois après qu’elle se soit opposée à la décision du tribunal.

Mahnaz Tarrah a déjà fait l’objet d’actions en justice et d’actions liées à la sécurité.

Source: CNRI Femmes

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