Le vendredi 10 janvier 2025, une détenue nommée Fatemeh Lotfi s’est immolée par le feu dans la prison de Langarud, à Qom, pour protester contre l’incertitude prolongée et l’absence de résolution de son cas. Au lieu de la transférer dans un centre de traitement des brûlés, les responsables de la prison l’ont envoyée dans un hôpital psychiatrique. Après seulement un jour et sans avoir reçu de traitement approprié, elle a été renvoyée en prison et placée à l’isolement.
Fatemeh Lotfi, emprisonnée pour des délits liés à la drogue, a souffert de graves brûlures, de cloques et d’infections après l’incident. Néanmoins, le personnel de la prison l’a cruellement transférée à l’hôpital psychiatrique sans soins médicaux appropriés. Malgré son état critique, elle a été ramenée à la prison de Langaroud le lendemain, enchaînée aux mains et aux pieds, et laissée à l’isolement.
Dans une démonstration choquante de négligence, le personnel de la prison lui aurait dit : « Enlève tes propres ampoules », tout en la privant des médicaments les plus élémentaires.
Lors d’un appel téléphonique à ses proches, la prisonnière de 42 ans a décrit son agonie d’une voix faible et affaiblie par la douleur :
« Mes blessures, mes infections et mes brûlures sont si graves que je meurs de douleur, de brûlure et d’infection.
Fatemeh Lotfi est la mère d’un jeune fils qui est également incarcéré. Elle a été accusée d’avoir tenté d’introduire de la drogue dans la prison pour son fils, ce qu’elle a toujours nié. Son statut juridique non résolu l’a maintenue en détention pendant une longue période. Le jour de son auto-immolation, elle a utilisé du gaz dans la cuisine de la prison pour passer à l’acte.
La prison de Langaroud, où se trouve Fatemeh Lotfi, accueille plus de 2 500 détenues. Chaque quartier ne contient que 10 toilettes et 6 douches, avec de l’eau chaude disponible entre 14 heures et 17 heures chaque jour. En dehors de ces heures, les prisonnières doivent endurer l’absence d’eau chaude.
Plus de 20 détenues sont entassées dans chaque chambre dans des conditions de surpeuplement, alors qu’il n’y a que 15 lits disponibles. Celles qui n’ont pas de lit sont obligées de dormir à même le sol.
Cette tragédie met en lumière les conditions de vie épouvantables et la négligence systémique qui règnent dans les prisons iraniennes, où même les droits de l’Homme les plus élémentaires sont refusés aux détenus. Le calvaire de Fatemeh Lotfi illustre les souffrances extrêmes endurées par les prisonnières de Langarud et exige que l’on se penche d’urgence sur les traitements inhumains et la négligence omniprésents dans ces établissements.
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