samedi 18 janvier 2025

Un otage français expose la réalité brutale de la prison d’Evine

 Louis Arnaud, consultant bancaire français et ancien otage en Iran s’est livré à France 24 le 16 janvier 2025

Louis Arnaud, consultant bancaire français et ancien otage en Iran, a partagé des détails poignants sur ses deux ans d’emprisonnement dans la tristement célèbre prison d’Evine à Téhéran. S’adressant à France 24, Arnaud a décrit sa détention comme un « cauchemar sans fin » et a détaillé les abus systémiques, soulignant le recours continu du régime iranien à la diplomatie des otages pour faire pression sur la communauté internationale.

Arnaud a été arrêté en septembre 2022 lors d’un voyage de loisirs en Iran et condamné à cinq ans de prison pour des accusations de sécurité nationale fabriquées. Il a passé six mois en isolement dans une cellule qu’il a décrite comme un espace de 8 mètres carrés sans fenêtre, constamment éclairé et surveillé par des caméras de surveillance. « On ne sait pas si c’est le jour ou la nuit », a déclaré Arnaud. « On vit, on mange et on dort par terre sous surveillance constante. Les gardiens vous hurlent dessus, plus comme des aboiements que des cris. »

Les conditions de détention ont été conçues pour briser les prisonniers, selon Arnaud. « C’est de la torture, appelons ça comme ça. Le but est de détruire votre identité et votre humanité pour que, lors des interrogatoires, vous avouiez ce qu’ils décident. Ces aveux peuvent être signés ou enregistrés, comme ce fut le cas pour d’autres otages français comme Jacques et Cécile. »

Arnaud a décrit la prison d’Evine comme un centre de violations des droits de l’homme, où les dissidents iraniens et les détenus étrangers subissent des tortures physiques et psychologiques. « J’ai vu des prisonniers avec des côtes, des mains et des jambes cassées, certains avec des marques de strangulation sur le cou », a-t-il révélé. « Les cris et les hurlements étaient constants. Ce n’est pas une journée facile là-bas. Chaque heure est une lutte pour la survie qui épuise vos forces. »

Pendant son séjour en cellule d’isolement, Arnaud n’a eu droit qu’à trois appels téléphoniques avec sa famille et des responsables français, tous deux étroitement surveillés par les autorités pénitentiaires. Les gardiens lui dictaient ce qu’il pouvait dire, ce qui aggravait encore davantage le bilan psychologique de sa détention.

Arnaud fait partie des sept citoyens français pris en otage par le régime iranien ces dernières années, dont trois sont toujours emprisonnés. Son témoignage met en lumière la stratégie plus large du régime consistant à utiliser les ressortissants étrangers et les doubles citoyens comme monnaie d’échange pour obtenir des concessions politiques et économiques de la part des gouvernements occidentaux. Arnaud a souligné le cas d’Ahmadreza Djalali, un universitaire suédo-iranien condamné à mort, comme une autre victime de cette stratégie.

« Des milliers d’Iraniens sont également emprisonnés pour s’être opposés au régime, soumis à des tortures physiques et psychologiques sauvages… Beaucoup ont été exécutés ou sont dans le couloir de la mort. »

Arnaud a critiqué l’absence d’action internationale décisive pour répondre aux violations des droits de l’homme en Iran. « Cela fait 45 ans que cette réalité perdure en Iran, mais elle s’est intensifiée ces dernières années. Les dirigeants européens doivent prendre des mesures plus énergiques pour mettre un terme à ce trafic d’êtres humains et à cette brutalité parrainée par l’État. »

Le témoignage d’Arnaud nous rappelle avec force le coût humain des politiques du régime iranien. Son appel à la solidarité mondiale contre les actions de Téhéran résonne comme un appel à la justice non seulement pour les otages étrangers, mais aussi pour les innombrables Iraniens qui continuent de subir des abus systémiques sous le régime.

« Ce n’est pas seulement mon histoire », conclut Arnaud. « C’est l’histoire de milliers d’autres qui souffrent encore. Le monde ne doit pas rester silencieux. »

Source: NCRI 

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