Des chiffres alarmants
Mohammad Raiszadeh, directeur de l’Organisation du système médical iranien, a révélé lors d’une interview vidéo le mercredi 8 janvier qu’il y a actuellement 30 000 médecins généralistes inactifs en Iran. M. Raiszadeh a fait remarquer que de nombreux médecins généralistes hésitent à suivre une formation spécialisée ou à s’engager dans la pratique médicale en raison de problèmes systémiques.
Il a souligné que la faiblesse des tarifs était l’une des principales raisons de cette réticence, expliquant qu’un médecin généraliste gagnant 120 000 tomans par visite de patient ne peut pas maintenir un cabinet privé à Téhéran. Auparavant, Jalil Hosseini, vice-ministre de l’éducation au ministère de la santé, avait corroboré ces propos en soulignant que le problème ne résidait pas dans la pénurie de médecins généralistes, mais dans leur réticence à travailler dans des zones mal desservies.
Des perspectives de carrière peu réjouissantes
Les données du ministère de la santé indiquent que 74 000 étudiants en médecine sont actuellement inscrits en Iran. Cependant, beaucoup d’entre eux ne poursuivent pas leurs études après avoir terminé leur formation en médecine générale. Au lieu de cela, certains entrent sur le marché du travail ou se tournent vers des carrières non médicales, tandis que d’autres choisissent d’étudier ou de travailler à l’étranger.
Les médecins généralistes citent de nombreuses raisons pour expliquer leur abandon de la profession, notamment :
- Revenus insuffisants : Les bas salaires font qu’il est difficile de maintenir un cabinet, en particulier dans les grandes villes.
- Saturation du marché du travail : La concurrence intense et les opportunités limitées réduisent l’intérêt de rester dans le domaine.
- Conditions de travail difficiles : Des niveaux de stress élevés, des installations inadéquates et un manque de soutien contribuent à l’insatisfaction.
- Manque de motivation et d’évolution de carrière : Sans spécialisation – un processus coûteux en temps et en argent – les médecins généralistes n’ont guère de possibilités d’évolution professionnelle.
- Insécurité de l’emploi : Les contrats temporaires ou informels rendent de nombreux médecins vulnérables.
- L’attrait des carrières alternatives, telles que les entreprises commerciales, exacerbe encore l’exode de la profession médicale.
Défaillances systémiques
Des politiques inappropriées au sein du système de santé, des retards dans les paiements d’assurance et un soutien insuffisant aux médecins généralistes aggravent le problème. Les pressions sociales et psychologiques, telles que les attentes irréalistes des patients et les mauvais traitements infligés par la société, poussent également de nombreuses personnes à abandonner leur carrière.
La tendance à la migration
Cette situation désastreuse a entraîné une augmentation significative de l’émigration des professionnels de la santé. Les pays de destination, tels que l’Allemagne, l’Italie, le Canada, Oman, les Émirats arabes unis et le Qatar, attirent activement les médecins iraniens en leur offrant les avantages suivants :
- des processus simplifiés d’équivalence des diplômes
- des possibilités de recherche et d’enseignement supérieures
- de meilleures conditions de travail et perspectives de carrière
- une meilleure qualité de vie.
Selon un rapport du journal Iran Newspaper, 4 500 membres du personnel médical ont quitté l’Iran au cours des seuls huit premiers mois de 2024. En 2023, au moins 7 000 médecins et infirmières ont émigré.
Source: CSDHI
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