CPID - Conférence du 28 octobre 2014 - Le Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique qui regroupe plusieurs dizaines de députés de différents groupes politiques a organisé un colloque ce mardi 28 octobre 2014 à la salle Victor Hugo de l’Assemblée nationale axé sur la crise au Moyen-Orient et le rôle du régime iranien.
A cette occasion, le CPID a accueilli Mme Maryam Radjavi, Présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne. Elle a été félicitée pour la victoire obtenue par le CNRI suite au non-lieu prononcé récemment par le juge anti-terroriste, Marc Trévidic, dans l’affaire concernant l’OMPI en France.
La justice a ainsi rejeté toutes les accusations portées contre la Résistance iranienne et reconnait sa légitimité. Les Parlementaires ont appelé à une nouvelle approche positive à l’égard du Conseil national de la Résistance iranienne qui représente un acteur incontournable de l’Iran de demain et une force opposée à l’extrémisme dans la région.
Mme Radjavi a d’ailleurs souligné lors de son intervention que : « sur le plan culturel, face aux extrémistes qui agissent au nom de l’islam, il est nécessaire d’avoir une alternative culturelle et religieuse. Une alternative fondée sur un islam tolérant et démocratique et l’égalité des femmes et des hommes. »
S’exprimant sur le programme nucléaire iranien, elle a affirmé : « Le régime iranien veut prolonger les négociations pour compléter son programme nucléaire. » Elle a espéré que la France « qui a toujours fait preuve de fermeté et de principes, ne permettra pas au régime iranien d’obtenir satisfaction. »
Les intervenants ont soulevé notamment la récente position du rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’Homme en Iran, Ahmed Shaheed qui a exprimé son inquiétude lundi au sujet du nombre croissant d'exécutions dans ce pays.
En effet, l'ONU a dénombré plus de 852 exécutions ces 15 derniers mois en Iran, soit le taux d'exécutions par rapport au nombre d'habitants le plus important au monde. Cette situation est selon lui le signe d'une détérioration de la situation des droits de l'homme depuis l'arrivée au pouvoir d'Hassan Rohani.
La réunion de ce jour coïncide avec la visite à Paris d’une délégation du Parlement iranien menée par le président de la commission des Affaires de sécurité nationale et de politique extérieure de ce Parlement, Allaoddine Boroujerdi, un proche du Guide suprême iranien.
Pour le CPID, il paraît essentiel que la visite de parlementaires iraniens en France doit s’inscrire dans le cadre des orientations arrêtées par le Parlement européen dans sa résolution du 3 avril 2014, en particulier sur la situation des droits de l’homme en Iran ; stipulant que toute reprise de relation avec ce pays devrait être subordonnée à une amélioration de la situation des droits de l’Homme dans ce pays.
Il nous paraît absolument impossible qu’une délégation de parlementaires français y compris nos collègues de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, reçoivent leurs homologues iraniens sans que la question des droits de l’homme ne puisse être abordée et fermement condamnée, particulièrement dans les circonstances actuelles.
Toute autre attitude reviendrait de facto à cautionner les pratiques du régime en place sur le plan des droits de l’homme et cette visite de parlementaires en France serait instrumentalisée au détriment d’une population qui aspire fortement à la démocratie et au profit d’un pouvoir qui n’a pas changé de nature, ni de pratiques et qui ne présente aujourd’hui aucun des gages de respectabilité sur le plan international.
Les intervenants ont soutenu l’engagement de la diplomatie française en Syrie et en Irak faisant remarquer que dans ces deux pays, Téhéran par ses ingérences est en train de jouer exactement l’inverse de la politique menée par la France.
C’était un choix juste à notre avis de ne pas l’inviter à la conférence internationale à Paris qui voulait mobiliser les Etats dans le combat contre Daesch. L’expérience et la conclusion qu’on peut tirer ces dix dernières années du comportement de l’Iran dans cette région, c’est qu’elle a été toujours une partie du problème et en tout cas jamais une partie de la solution.
La solution pour éradiquer l’extrémisme sunnite, ne peut pas passer par l’appel au secours d’un régime qui manipule l’extrémisme chiite dans cette région. Elle doit obligatoirement passer par la mobilisation des forces modérées et des musulmans démocrates, dont le CNRI représente un exemple en Iran.
Comité Parlementaire pour un Iran Démocratique
Gérard Charasse
Député de l’Allier
Député de l’Allier
Dominique Lefebvre
Député du Val d’Oise
Député du Val d’Oise
Michel Terrot
Député du Rhône
Député du Rhône
André Chassaigne
Député du Puy-de-Dôme
Député du Puy-de-Dôme
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