Journalmetro.com, 4 juillet (Canada) - La famille de Homa Hoodfar, détenue à la prison d’Evin, en Iran, demeure sans nouvelle depuis son arrestation, le 6 juin. L’anthropologue de renom et professeure à l’Université Concordia a été interrogée et mise derrière les barreaux sans la présence de son avocat. Certaines informations commencent toutefois à filtrer sur les motifs de son emprisonnement.
«Nous ne savons pas pourquoi son avocat n’a pas été autorisé à la voir, déplore la sœur de Mme Hoodfar, Katayoon. Nous voulons savoir si elle va bien, qu’elle ne souffre pas, qu’on lui administre ses médicaments et qu’elle n’est pas maltraitée. Ne pas connaître ses conditions de détention nous rend terriblement inquiets.»
Le 24 juin, une première information aurait été diffusée insinuant que le procureur général de Téhéran aurait mis Mme Hoofdar en examen pour ses actions féministes en lien avec la sécurité. Aucune accusation formelle n’aurait été portée contre l’Outremontaise.
La dame de 65 ans s’est rendue en Iran en février pour visiter sa famille à la suite du décès de son mari. Une fois sur place, l’anthropologue connue pour son travail sur les musulmanes dans différentes régions du monde, en a profité pour faire quelques recherches.
Juste avant son retour, son passeport et son ordinateur auraient été saisis par des membres des Gardiens de la révolution islamique. «Elle a subi des interrogatoires pendant trois mois avant d’être emprisonnée début juin,» précise sa nièce, Amanda Ghahremani.
«Ma tante est comme une mère pour moi. C’est une personne merveilleuse, très forte et chaleureuse, qui a toujours du temps pour s’occuper des autres. Son travail et sa personnalité ont eu des impacts sur tous les gens qu’elle a rencontrés à travers le monde», ajoute-t-elle.
Rumeurs
Certains médias iraniens auraient laissé entendre que Mme Hoodfar serait soupçonnée de vouloir mettre en place une révolution féministe en Iran.
Certains médias iraniens auraient laissé entendre que Mme Hoodfar serait soupçonnée de vouloir mettre en place une révolution féministe en Iran.
«Ces accusations sont incorrectes et sans fondement, affirme Mme Ghahremani. Il s’agit d’une fausse représentation du travail que fait ma tante. Aucun des autres pays concernés par ses recherches n’a jamais pensé qu’elles étaient subversives ou dangereuses.»
Le ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion, a confirmé l’arrestation de la Canado-Iranienne, sans fournir plus de détails. Le gouvernement fédéral, qui n’entretient pas de relations diplomatiques directes avec l’Iran, a indiqué travailler étroitement avec les alliés afin de trouver une solution.
Le bureau du ministre Dion n’a pas retourné les appels de TC Media.
Plus de 4700 chercheurs et professeurs ainsi que 126 étudiants ont signé la pétition pour faire libérer Homa Hoodfar.
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