mardi 10 janvier 2017

Iran : Les prisonniers politiques iraniens souffrent du silence mondial

 Americal Thinker - L’affaire d'un prisonnier politique en grève de la faim en Iran a récemment fait l'objet d'une attention générale à l'échelle mondiale car une campagne pour sa libération est devenue virale, avec le hashtag #saveArash se propageant dans le monde entier. Les autorités iraniennes sont soumises à des pressions pour libérer Arash Sadeghi alors que ses conditions de vie se sont aggravées après avoir continué à protester et à refuser toute consommation d'aliments pendant plus de 70 jours.

« Un militant iranien emprisonné en grève de la faim pour protester contre la détention de son épouse écrivain a plongé les médias sociaux dans la tempête. Le hashtag #SaveArash a dominé les champs d’actions de Twitter vendredi alors que des camarades iraniens et d'autres personnes ont apporté leur solidarité à Arash Sadeghi », a rapporté euronews.
La question a également amené Amnesty International à lancer un appel d'action urgente écrasant l'approche et le point de vue de Téhéran.
« Les autorités iraniennes mettent la vie du défenseur des droits de l'homme emprisonné Arash Sadeghi en grave danger et devraient le libérer sans délai, lui et son épouse, Golrokh Ebrahimi Iraee », a réclamé l'organisation de défense des droits humains.
Les autorités iraniennes ont ordonné le 31 décembre une caution totale de 424 000 euros pour la libération temporaire de Sadeghi et de sa femme. Alors que l’obligation de cautionnement pour Iraee a été publiée le lendemain, selon l'avocat du couple, les autorités ont retardé sa libération, citant des procédures bureaucratiques.
Suite à la longue période Sadeghi où a été en grève de la faim, avec les autorités qui entravent son accès à l'aide médicale, divers rapports indiquent qu'il « vomit du sang et souffrent de sévères problèmes respiratoires, cardiaques, rénaux et gastro-intestinaux.
Début janvier, les iraniens se sont rassemblés en dehors de la célèbre prison d'Evine à Téhéran, marchant et réclamant la libération de Sadeghi.
Les rapports indiquent également que Hossein Sadeghi, le père d'Arash, a rejoint la lutte pour soutenir son fils.
« Je soutiens mon fils, j'ai commencé ma grève de la faim le vendredi 3 décembre pour protester contre les autorités », a-t-il annoncé.
Suite à la pression internationale, l'Iran a été forcé de libérer temporairement Iraee sous caution, incitant Sadeghi à mettre fin à sa grève de la faim.
Sadeghi est actuellement derrière les barreaux purgeant une peine de prison de 19 ans et des accusations fausses de conspiration et de propagande contre l'Etat pèsent sur lui - allégations qu'il nie complètement.
Sadeghi avait déjà été arrêté par les autorités iraniennes pour ses activités politiques deux fois le 9 juillet et le 23 décembre 2009, puis de nouveau le 5 mai 2014. Chaque fois, sa famille pouvait payer la caution pour sa libération. Il a été arrêté pour la dernière fois en octobre 2016 et se trouve derrière les barreaux depuis.
Le soi-disant système de justice pénale de l'Iran est de nature impitoyable, car les autorités continuent d'imposer des conditions sévères aux prisonniers politiques à travers le pays. Beaucoup de ces détenus se sentent abandonnés sans autre choix que de faire des grèves de la faim pour légalement contester leurs détentions injustes.
Déjà connue pour ses terribles violations des droits de l'homme, l'Iran peut également être décrit comme le foyer de certaines des plus atroces prisons, avec une grande population de prisonniers politiques.
Malheureusement, les mollahs de Téhéran ont pu profiter de l'approche de la politique d'apaisement de l'Occident et de son silence à cet égard, pour placer de nombreux dissidents derrière les barreaux dans des conditions épouvantables.
Le cas de Maryam Akbari Monfared, une autre prisonnière politique derrière les barreaux pour une peine de 15 ans, a également soulevé de graves inquiétudes car les autorités continuent de lui interdire l'accès aux soins médicaux. Monfared a lancé un appel depuis l'intérieur de la prison demandant que de hauts responsables iraniens soient tenus pour responsables du massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques, en majorité des membres et des partisans de l'Organisation des Moudjahidines du Peuple (OMPI).
"Elle affronte des représailles après avoir déposé une plainte officielle qui demande une enquête officielle sur les massacres de prisonniers politiques, y compris ses frères et sœurs, lors de l'été 1988 », a averti Amnesty.
Il est grand temps que l'Iran fasse l'objet d'une forte condamnation et d’assumer ses responsabilités par la communauté internationale et que le régime comprenne qu'il doit se conformer aux normes internationales en ce qui concerne les voix dissidentes.
Sinon, l'Iran considérera le silence et l'inaction de la communauté internationale comme un feu vert pour continuer à exercer des pressions sur les prisonniers politiques et à accroître sa déjà horrible folie d'exécutions.

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