Communiqué de Presse - Bruxelles - Amis d'un Iran Libre au sein Parlement Européen - 6 janvier 2017
Les dissidents iraniens expriment leurs profondes inquiétudes au sujet du sort de M. Ali Moezi, 65 ans, un prisonnier politique de renom qui a disparu en prison cette semaine après que les autorités l'aient transféré de façon suspecte vers un endroit inconnu.
Il est un partisan de l'Organisation des Moudjahidin du Peuple d'Iran (OMPI), groupe constitutif de l'opposition principale, et a purgé une peine dans la prison de Gohardasht dans la ville de Karaj, à l'ouest de la capitale Téhéran. Le mercredi 4 janvier, il a été transféré de la prison vers un endroit inconnu et depuis il n’y a aucune information sur sa localisation.
M. Moezzi a été arrêté en 2008 et condamné à deux ans de prison après avoir visité ses deux filles au camp Ashraf, le lieu de résidence irakien pour les membres de l'OMPI à l'époque.
Moezzi a également passé de longues périodes derrière les barreaux en tant que prisonnier politique dans les années 1980. Il a été arrêté pour la dernière fois en 2011 et condamné à quatre ans de prison. En décembre 2015, malgré l’achèvement de sa peine, il fut de nouveau condamné à une année supplémentaire de prison. Moezzi souffre de diverses maladies et a été à maintes reprises placé en isolement cellulaire et sous la torture.
Les « Amis d'un Iran Libre » au Parlement Européen, qui bénéficient du soutien de plus de 300 députés de différents groupes politiques, demandent à la Haute Représentante de l'UE, Federica Mogherini, au Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein et au Rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l'homme en Iran, Asma Jahangir, de prendre des mesures urgentes et d’exhorter le régime des mollahs à libérer immédiatement M. Moezzi et à assurer sa sécurité.
Gerard Deprez, membre du parlement
Président des Amis d'un Iran Libre au Parlement Européen (AIL)
Les Amis d'un Iran Libre (AIL) est un groupe officieux du Parlement Européen qui a été formé en 2003 et bénéficie du soutien actif de nombreux députés de différents groupes politiques.
Informations de base :
Ali Moezzi est le père de deux femmes membres de l'OMPI qui s'opposent activement au régime des mollahs. Les autorités ont dit à M. Moezzi à plusieurs reprises qu'elles avaient l'intention d'introduire de fausses nouvelles accusations contre lui pour empêcher sa libération après la fin de sa peine. Les agents du ministère du Renseignement et de la sécurité (MRS) lui ont dit qu'ils le tortureraient à mort et ne lui permettrait pas d'être libéré de prison vivant.
Il y a des raisons de croire que Moezzi est confronté à une menace imminente.
Dans un plaidoyer public en 2015, l'une des filles de Moezzi, Hejrat, a expliqué le harcèlement persistant de son père et les nombreuses accusations portées contre lui :
« Au cours des sept dernières années, mon père a été inculpé non pas une fois, mais quatre fois. À chaque fois, il a refusé de participer aux procès en évoquant leur manque de légitimité et de procédure légale. A chaque fois, des hommes de main le battaient et l’emmenaient de force au tribunal. Sans tenir compte du fait qu'il était proche de l’achèvement de sa peine, ils l'ont condamné à une nouvelle année de prison. Les accusations sont sans fin... En raison de la résistance et de la bravoure de mon père, ces tribunaux prolongeront sans doute encore arbitrairement sa peine... En mai 2015, une bande de voyous le battait si fort contre une balustrade en fer que son front s’est ouvert… »
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