A la mairie du 1er arrondissement de Paris se tenait cette semaine une exposition à l’occasion du 30ème anniversaire du massacre des 30.000 prisonniers politiques de l'été 1988 en Iran. L’évènement qui se poursuivra toute la semaine prochaine, a également été l’occasion d’une conférence ce vendredi sous les auspices du maire Jean-François Legaret.
Les intervenants ont insisté sur la nécessité de demander des comptes aux auteurs de ce crime contre l’humanité resté impuni. Demander la justice pour les victimes du massacre de 1988 est l'une des plus importantes revendications politiques du peuple iranien.
Le maire Jean-François Legaret a déclaré dans son intervention : « C'est une victoire de pouvoir présenter la liste et les photos des victimes du massacre de 1988 en Iran bien que le silence ait entouré pendant des années ce massacre. Le régime en Iran connait des difficultés. C'est un régime barbare qui a commis des crimes indescriptibles. Il doit tomber. Accompagnons la résistance sur le chemin de la liberté jusqu'à la victoire. »
Durant l'été 1988, le régime iranien a sommairement exécuté des dizaines de milliers de détenus politiques à travers l'Iran. Il n'a jamais reconnu ces exécutions ni fourni la moindre information sur le nombre de prisonniers tués. La majorité des victimes purgeaient des peines de prison pour leurs activités politiques ou avaient terminé leur peine mais étaient toujours incarcérées. Certains avaient déjà été emprisonnés et libérés, mais avaient de nouveau été arrêtés pour être exécutés pendant le massacre.
Le carnage a commencé à la fin juillet et s'est poursuivie sans relâche pendant quelques mois. Quand il s'est arrêté à l'automne, quelque 30.000 prisonniers politiques, dont l’écrasante majorité était des militants de l'organisation des Moudjahidine du peuple d'Iran (OMPI), avaient été assassinés.
Maryam Radjavi, la présidente élue du Coonseil National de la Réisistance iranienne a envoyé un message à l'occasion du 30ème anniversaire de du massacre des prisons. « Khomeiny a voulu enlever toutes leurs traces afin que rien ne reste de leurs tombes et même de leurs noms. Mais ils n'ont été ni oubliés ni réduits au silence », a-t-elle déclaré. « Le sacrifice des victimes du massacre de 1988 peut être constaté aujourd'hui dans les manifestations et les slogans dans les rues des villes iraniennes. Le soulèvement national persistant aujourd'hui fait suite à leur persévérance sanglante. »
La dirigeante iranienne a également souligné la nécessité de demander des comptes aux auteurs des exécutions de masse. « Demander la justice pour les victimes du massacre de 1988 est l'une des plus importantes revendications politiques du peuple iranien du régime des mollahs », a-t-elle dit, ajoutant que le crime était si odieux que même de nombreux responsable du régime n’osent pas le défendre.
Amnesty International vient de dénoncer les tentatives du régime pour supprimer les traces de fosses communes des victimes de ce terrible massacre resté impuni. Dans un rapport, l’ONG a écrit : « Les défenseurs des droits humains recherchent la vérité, la justice et la réparation pour des milliers de prisonniers qui ont été sommairement exécutés ou qui ont disparu par la force dans les années 80 en doivent faire face à de nouvelles sortes de représailles de la part des autorités. Cela comprend les proches des victimes, qui sont devenues des défenseurs des droits de l’Homme par nécessité, et de jeunes défenseurs des droits de l’Homme qui se sont emparés des réseaux sociaux et d’autres plateformes pour discuter des atrocités commises par le passé. »
La Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran s’est penchée, dans son dernier rapport, sur le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988 dans ce pays. « Au cours de la période considérée, la Rapporteuse spéciale a continué de recevoir des informations sur le harcèlement, l’intimidation et les poursuites dont font l’objet les défenseurs des droits de l’homme qui réclament la vérité et la justice au nom de personnes qui auraient été exécutées sommairement ou feraient partie des cas de disparitions forcées dans les années 1980 », affirme le rapport.
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