jeudi 1 avril 2021

Chaque étincelle peut faire exploser la société iranienne rétive

 Plusieurs incidents ont été rapporté ces derniers jours en Iran et qui ont opposé la population excédée avec les forces répressives des mollahs.

Des manifestations ont éclaté le 23 mars dans le nord-est de l’Iran après que la justice du régime a confirmé l’impunité pour un homme qui avait violé deux petites filles. Simultanément, des habitants en colère ont attaqué deux membres des Gardiens de la révolution (CGRI) et ont mis le feu à leur véhicule pour avoir tenté de voler les bijoux de trois femmes baloutches.

Lorsqu’un agent de sécurité du barrage du Golestan a violé deux filles de sept et huit ans, les membres de leur famille ont porté plainte pour viol. Le procureur local a rejeté les accusations, affirmant que le rapport médico-légal réfute tout signe de viol. Il a pourtant affirmé que le garde de sécurité avait été convoqué et accusé d ‘«enlèvement». À la suite des propos du procureur, les habitants du village d’Arab Sharank ont organisé une manifestation. Les forces de sécurité de l’État (SSF) du régime ont réagi en réprimant les manifestants. Des accrochages ont eu lieu avec les forces de sécurité et la population a brisé les vitres des voitures des forces répressives.

Un pêcheur de Chabahar, dans le sud-est de l’Iran, blessé par la pêche au chalutier chinois, a protesté auprès de Parviz Mohebbi, vice-ministre des Pêches. Une vidéo de Chabahar montre un pêcheur criant contre Mohebbi : « notre pauvreté est due aux travaux des chalutiers chinois. Nous n’avons pas de chaussures à porter.»

Dimanche, le département de lutte antiparasitaire des travailleurs de l’usine de canne à sucre Hafta Tappeh dans le sud-ouest de l’Iran a organisé un rassemblement pour la deuxième journée dans les locaux de l’entreprise devant le bureau de sécurité. Ils ont exigé le paiement de leurs salaire et la fin de l’insécurité de l’emploi.

Ces exemples montrent la fébrilité de la société iranienne. Tout événement pourrait entraîner des manifestations et des soulèvements, comme cela s’est produit lors des grandes manifestations de 2018 et novembre 2019, qui ont ébranlé la fondation du régime.

Le peuple iranien est aux prises avec la pauvreté, qui est due à la corruption institutionnalisée et aux politiques néfastes du régime. En outre, ce dernier a poursuivi une politique Covid-19 inhumaine, essayant d’utiliser des pertes massives pour empêcher un autre soulèvement. La politique cruelle du régime au sujet de l’épidémie de Covid-19 a accru la haine publique à l’égard du régime des mollahs.

«Le revenu des gens a atteint son point le plus bas en raison de l’épidémie de Covid-19 et de la crise économiques. La population traverse des conditions difficiles. Les pressions économiques telles que l’inflation galopante, la baisse des revenus, la baisse du pouvoir d’achat et la montée de la pauvreté d’une part, et les coûts de l’épidémie de coronavirus d’autre part, ont créé de nombreux défis pour la population  », a écrit le quotidien Sobh-e Emrooz le 15 mars.

«Bien que la crise des coronavirus retarde la confrontation (avec la population), le retarder au prix de problèmes accablants est un défi pour la société. En d’autres termes, lorsque la société sera libérée des griffes de cette maladie, les fautes politiques, sociales et économiques commenceront à s’éxprimer avec un plus grand pouvoir destructeur », écrivait le 15 mars le quotidien économique Jahan-e Sanat.

Les responsables du régime ont l’intention d’intimider la population par les exécutions et les menaces. Mercredi, le chef du pouvoir judiciaire, le sinistre Ebrahim Raïssi, a menacé : «Aucune insécurité dans la société n’est tolérable; la police et les responsables de la sécurité ne doivent pas laisser les perturbateurs agir », a-t-il déclaré selon la télévision publique. Raïssi est l’un des principaux auteurs du massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988.

Conformément aux menaces de Raïssi, les forces du CGRI ont tiré sur deux jeunes hommes appartenant à la minorité arabe dans la ville de Zuse, au sud-ouest de l’Iran. Ebrahim Atshani, 20 ans, et Mostafa Hargani, 22 ans, ont été abattus par les forces de l’IRGC alors qu’ils conduisaient leur moto. Les deux jeunes hommes ont perdu la vie après avoir été transportés à l’hôpital.

Mais les mesures répressives sont vouées à l’échec. « Je jure devant Dieu qu’avec les arrestations, les armes à feu et la violence nous ne pourons pas résoudre des problèmes tels que l’inflation et contrôler la société», a déclaré le 25 mars Abbas Akhundi, ancien ministre des Routes et du Développement urbain.

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