La prisonnière politique Zahra Safaei est privée de la visite de son fils depuis plus de trois mois. Son fils, Massoud Moini, est détenu à la prison d’Evine.
Selon des informations provenant de la prison de Qarchak, le 12 juillet, la prisonnière politique Zahra Safaei et sa fille, Parastoo Moini, ont organisé un sit-in dans le couloir de la prison pour protester contre le rejet de leur demande de visite à leur fils et frère, Massoud Moini.
L’état de santé de Zahra Safaei s’est détérioré pendant le sit-in. Elle souffre de problèmes cardiaques. Elle a déjà subi une attaque cardiaque pendant son incarcération.
D’autres prisonnières politiques de la prison de Qarchak ont commencé à chanter en solidarité avec cette mère et cette fille.
Le personnel de la prison a ordonné à Zahra Safaei de se rendre dans le service pour prendre ses médicaments. Puis, elle a été enfermée. D’autres détenues ont commencé à frapper à la porte et à demander de l’aide, mais personne n’a répondu pendant trois heures. Le personnel est venu à la porte mais n’a fait qu’insulter et provoquer les détenues.
Dans le couloir, le personnel s’est disputé avec Parastoo Moini. Lorsque des agents ont ouvert la porte, d’autres prisonnières politiques, dont Saba Kord Afshari et Forough Moini, ont rejoint le sit-in de protestation.
La directrice de la prison de Qarchak, Soghra Khodadadi, n’est pas du tout venue sur les lieux de la manifestation. À 17 h 30, lorsque Zahra Safaei et Parastoo Moini se sont rendus dans son bureau pour exprimer leur plainte, elle a prétendu ne pas être au courant de ce qui s’était passé toute la matinée.
Néanmoins, en raison du sit-in de protestation des prisonnières politiques de Qarchak, Soghra Khodadadi a promis de résoudre le problème et de leur accorder un droit de visite auprès de Massoud Moini.
Conditions abyssales des prisonnières politiques dans la prison de Qarchak
La prison pour femmes de Qarchak, située dans un désert à l’est de Téhéran, est connue pour être la plus dangereuse et la pire prison d’Iran en raison de ses conditions médicales et psychologiques inhumaines. Elle détient des centaines de femmes condamnées pour des délits violents dans des conditions bien inférieures à l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenu(e)s des Nations unies (règles Nelson Mandela).
Les plaintes les plus fréquentes portent sur les sols tachés d’urine, le manque de ventilation, les installations sanitaires insuffisantes et sales, la prévalence de maladies contagieuses, la nourriture de mauvaise qualité contenant de petits morceaux de pierre et l’eau salée. Dans plusieurs cas, des détenues se sont plaintes que des fumées s’échappaient du système de drainage, remplissant leurs chambres d’odeurs nauséabondes.
La prison de Qarchak accueille de nombreuses détenues malgré sa petite taille. La prison ne sépare pas les détenues en fonction des infractions commises, ce qui entraîne des violences et aggrave la situation, car elles manquent de services médicaux et subissent des tortures.
Les sept sections de la prison de Qarchak comptent plus de 2 000 prisonnières, dont 200 à 300 sont détenues dans chaque section. Certaines de ces prisonnières ont des enfants avec elles et le nombre de prisonnières augmente chaque année.
Qui dirige la prison de Qarchak ?
Soghra Khodadadi est la directrice de la prison de Qarchak.
Le 7 décembre 2021, le département du Trésor des États-Unis a imposé des sanctions à plusieurs institutions et personnes en Iran en raison de graves violations des droits humains et d’actes répressifs visant des civils innocents, des opposants politiques et des manifestants pacifiques.
Selon le communiqué de presse du département du Trésor américain, « Soghra Khodadadi, l’actuelle directrice de la prison pour femmes de Qarchak, était responsable de l’ordre émis et de la participation directe à une attaque violente le 13 décembre 2020 contre des prisonnières de conscience dans le quartier 8 avec au moins 20 autres gardiens. Selon des informations accessibles au public, les gardiens de prison ont battu ces prisonnières d’opinion avec des matraques et des pistolets paralysants. Khodadadi a ordonné cette attaque en représailles à l’exercice par les prisonnières de leur droit à la liberté d’expression.
» Khodadadi est inscrit sur la liste du Département d’État et désigné par l’OFAC conformément à la section 106 du CAATSA. La prison de Qarchak a été publiquement identifiée comme responsable de certaines violations flagrantes des droits humains en vertu de CAATSA en 2019 et désignée en 2020. »
Source : Iran HRM / CSDHI
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