C’est la première fois qu’après plus de quatre décennies d’exécution massive de prisonniers politiques dans les prisons iraniennes au cours de l’été 1988, l’un des responsables du régime, en l’occurrence, a été jugé et condamné.
Les procureurs suédois avaient précédemment requis une peine de prison à vie pour « crime de guerre » et « meurtre intentionnel » contre Hamid Nouri.
Lors du massacre des prisonniers politiques en 1988, Hamid Nouri était le procureur adjoint de la prison de Gohardasht, à Karaj, près de Téhéran.
Au cours de la procédure judiciaire, Noury a nié le massacre de 1988 ainsi que sa présence à la prison de Gohardasht contre toutes les preuves présentées. Il a tenté de présenter le massacre de milliers de prisonniers comme « des mensonges et de la propagande du MEK et des communistes ». Il a tenté de se présenter comme un acteur mineur qui n’a pas pris part aux exécutions.
Mais de nombreux témoins qui ont déposé devant le tribunal suédois ont fait des récits poignants sur la façon dont Nouri et d’autres autorités du régime ont envoyé des prisonniers à la potence par dizaines simplement pour avoir refusé de retirer leur soutien à l’organisation d’opposition iranienne des Moudjahidines du peuple d’Iran (MEK).
Des témoins ont déclaré aux procureurs suédois qu’Hamid Nouri, qui se faisait appeler Hamid Abbasi à l’époque, était chargé de prononcer les condamnations à mort et d’emmener les prisonniers là où ils étaient pendus ou abattus.
Les témoins ont également évoqué le rôle prépondérant joué par le président du régime, Ebrahim Raïssi, qui poursuivait les prisonniers dans des procès de quelques minutes sans accès à un avocat et les envoyait immédiatement dans la salle d’exécution.
La Suède a arrêté Hamid Nouri, aujourd’hui âgé de 61 ans, à son arrivée à l’aéroport de Stockholm en 2019. Elle l’a jugé en août 2021 pour l’exécution massive et la torture de prisonniers à la prison de Gohardasht en juillet et août 1988.
D’autres éléments obtenus à partir du téléphone de Nouri ont montré qu’il était toujours en contact avec de hauts responsables du régime.
En 1988, le régime iranien a exécuté sommairement et de manière extrajudiciaire au moins 30 000 prisonniers politiques.
Ce massacre a été perpétré sur la base d’une fatwa du Guide suprême du régime de l’époque, Ruhollah Khomeini.
Une « commission de la mort » dont les membres étaient nommés par Khomeini a supervisé et approuvé toutes les condamnations à mort après des procès qui n’ont duré que quelques minutes.
Les victimes du massacre de 1988 étaient des prisonniers qui avaient été condamnés par le système judiciaire du même régime et beaucoup avaient purgé leur peine de prison et auraient dû être libérés bien avant les événements de 1988.
La condamnation d’Hamid Nouri est un moment clé dans la lutte que mène la Résistance iranienne depuis trois décennies pour obtenir justice pour les victimes du massacre de 1988.
La condamnation de Hamid Nouri est un message très important pour les auteurs du massacre de 1988. Tôt ou tard, toutes les personnes impliquées dans le meurtre de plus de 30 000 prisonniers politiques iraniens sans défense en 1988 seront traduites en justice.
Source : Iran HRM / CSDHI
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