samedi 4 janvier 2025

Le régime iranien exécute plus de 1 000 prisonniers en 2024, un record depuis 30 ans

 Les médias ont rapporté une augmentation stupéfiante des exécutions en Iran en 2024, avec plus de 1 000 prisonniers exécutés dans 86 prisons. Ce chiffre, rapporté par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), marque le total annuel le plus élevé depuis trois décennies et représente une augmentation de 16 % par rapport aux 864 exécutions de 2023. Le rapport souligne le recours croissant du régime iranien aux exécutions comme outil de répression de la dissidence dans un contexte de crises nationales et régionales croissantes.

Près de 70 % des exécutions ont eu lieu après l’élection en juillet du nouveau président du régime, Masoud Pezeshkian, 47 % ayant eu lieu au cours du dernier trimestre de l’année. Le CNRI attribue cette hausse à la tentative du régime de contrer les troubles croissants et de gérer les retombées des importantes défaites régionales. Rien que le jour du Nouvel An 2025, 12 prisonniers ont été pendus dans quatre prisons.

Les victimes comprenaient 34 femmes et sept personnes condamnées pour des crimes commis alors qu’elles étaient mineures, en violation des lois internationales contre l’exécution de mineurs. Parmi les personnes exécutées figuraient 70 ressortissants afghans et 119 membres du groupe ethnique baloutche. Le CNRI a noté que les groupes ethniques et religieux en Iran, tels que les Baloutches et les Kurdes, ont été ciblés de manière disproportionnée, en particulier depuis les manifestations déclenchées par la mort de Mahsa Amini en 2022.

Maryam Radjavi, la présidente élue du CNRI, a condamné les exécutions, les décrivant comme une « tentative désespérée d’empêcher le soulèvement d’une population en colère qui ne se contentera de rien de moins que du renversement complet du régime ». Elle a appelé à une responsabilité internationale, exhortant les dirigeants mondiaux à conditionner toute négociation avec Téhéran à l’arrêt des exécutions et de la torture.

Mme Radjavi a également souligné la nécessité de traduire en justice les dirigeants du régime pour des décennies de crimes contre l’humanité, notamment le massacre de prisonniers politiques. « Ces crimes médiévaux », a-t-elle déclaré, « ne font que doubler la détermination de la jeunesse iranienne à renverser la dictature religieuse. »

Les exécutions ne se limitent pas aux prisonniers politiques, mais visent également les délinquants non violents et les personnes accusées d’infractions mineures telles que la possession de drogue. Les pendaisons publiques, souvent observées par des enfants, servent de spectacle sinistre destiné à instiller la peur au sein de la population.

L’une des exécutions les plus médiatisées d’octobre a été celle de Jamshid Sharmahd, un citoyen allemand de 69 ans et résident américain de longue date, qui a été enlevé à Dubaï en 2020. Accusé de « corruption sur terre » lors d’un procès largement critiqué, la mort de Sharmahd a suscité l’indignation internationale.

Le prisonnier politique Saeed Masouri a révélé dans une lettre ouverte que les exécutions se produisent à un rythme alarmant, « une toutes les quatre heures en moyenne ». Il a décrit le fardeau psychologique de l’attente de son sort, comparant chaque bruit d’une porte de prison qui s’ouvre à un glas.

Le rapport du CNRI appelle à une action internationale urgente pour répondre à l’escalade des violations des droits de l’homme perpétrées par le régime iranien. Avec une moyenne de près de trois exécutions par jour, la brutalité du régime a suscité la condamnation des organisations de défense des droits de l’homme et des personnalités politiques du monde entier.

Alors que le régime est confronté à des troubles internes de plus en plus profonds et à un isolement régional, son recours aux exécutions comme outil de répression met en évidence son désespoir de maintenir le contrôle face aux appels croissants à la justice et au changement démocratique.

Source: NCRI 

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