Le ministère de la Guidance islamique (responsable de la censure en Iran) a mis en garde les utilisateurs de "sites interdites" , insistant sur une plus grande rigueur de sa politique de filtrage du net.
Cité par l'agence officielle Mehr, un communiqué du ministère de la Guidance, datée du 10 septembre, indique: " Afin de prévenir les activités illégales, immorales et non professionnelles (…), et dans le but d'empêcher les pamphlets (politiques) électroniques, les médias sans autorisation légale seront bloqués plus rigoureusement".
Le communiqué du gouvernement Rohani a par ailleurs appelé la population à l'aider "pour identifier les sites non autorisés".
Le communiqué du ministère de la censure souligne que la priorité du filtrage concernera les sites "dépourvus de normes morales ou agissant contre les intérêts et la sécurité nationale, contrevenant à la loi et cherchant à donner une mauvaise image de l'État".
En fait le principal objectif du régime consiste à combattre les sites de l'opposition.
Le 8 septembre, le ministère du sport et de la jeunesse a publié un sondage indiquant que 70 % des jeunes iraniens utilisent des proxy (logiciels permettant de contourner la censure) pour aller sur internet".
Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l'homme en Iran, avait dénoncé dans son dernier rapport le filtrage de "millions de sites par la république islamique". Il avait notamment écrit:
"L'accès aux contenus considérés offensants ou subversifs est limités par la loi, et où les médias, journalistes, blogueurs et autres internautes sont souvent poursuivis pour la publication ou la gestion de contenus en ligne considérés comme "propagande contre" le gouvernement. Quelque 37 journalistes et net-citoyens sont actuellement détenus en Iran, dont 16 internautes, arrêtés l'année dernière, qui avaient mis sur pied un site d'infos techno-gadget.
"Des millions de sites sont bloqués en Iran. En 2013, une étude a montré que toute une gamme de sites Web, y compris les sites liés à la santé, la science, le sport, l'information, et même le shopping sont bloqués. Près de 50% des cinq cents premiers sites visités au monde sont bloqués, dont Facebook , Twitter et Google Plus.
"Une autre étude a conclu que la vitesse d'Internet est volontairement réduite afin de frustrer les utilisateurs et limiter la communication. Par exemple, le trafic et la vitesse Internet a considérablement diminué dans les jours qui ont suivi l'élection présidentielle iranienne de 2009 et dans les semaines qui ont précédé l'élection de 2013. Les limitations ont également été perceptibles durant les périodes de bouleversement politique internationale, y compris pendant le printemps arabe."
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