La commission des Femmes du CNRI appelle la jeunesse et les Iraniennes à protester contre la politique répressive des mollahs
Le régime intégriste a accentué la répression des femmes en édictant une ordonnance sur le code vestimentaire obligatoire. Selon l'agence de presse Tasnime, affilié à la force Qods des Pasdaran et datée du 20 juin, le ministère de l'Intérieur du gouvernement Rohani a d'abord notifié cette ordonnance aux fonctionnaires de l’appareil gouvernemental et du secteur privé. Ensuite, un organe de répression dit « le QG de la protection de la sécurité publique et des droits des citoyens » a annoncé son application dans une directive en dix points envoyée à tous les gouvernorats et appareils exécutifs de la province.
Cette ordonnance affirme que les fonctionnaires féminins devront se vêtir « d’un voile ou d'un manteau jusqu'aux genoux, ample, aux manches longues et sans motifs, d’un pantalon en textile, d’un foulard assez long pour couvrir toute la tête, les cheveux et le cou, aux couleurs standards, sans ornementation atypique et ne devront pas porter de maquillage ». Les fonctionnaires masculins devront pour leur part s'abstenir de « se vêtir de T-shirts, de chemises cintrées ou à manches courtes, de pantalons serrés, des jeans ou de vêtements avec des inscriptions occidentales, de porter des bijoux, des ceintures trop larges à boucles atypiques, une coiffure ou une barbe inconvenable ».
De son côté la radiotélévision du régime a largement mis en œuvre une politique de séparation des employés en fonction de leur sexe. Selon ce plan, les équipes de production ayant un homme à leur direction ont été vidées de leurs employés ou secrétaires féminins au sein de « la radio du sport », « la radio de l’économie » et « la radio de la jeunesse ».
Ce plan de l'apartheid sexuel avait été mis en œuvre l’an dernier par le maire de Téhéran, Mohammad-Bagher Ghalibaf, un ancien commandant des Pasdaran, dans toutes les mairies des arrondissements de Téhéran et a ensuite été étendu aux organes de l'État.
Les mollahs présentent ce plan répressif comme « une mesure visant à assainir le milieu de travail des femmes », pour « porter une attention particulière à la dignité des femmes », « un plan conforme aux valeurs du système et susceptible d'augmenter la productivité » (comme le rappelle le communiqué de la Commission des femmes du CNRI du 1er août 2014).
Sarvnaz Chitsaz, Présidente de la Commission des femmes du Conseil national de la Résistance iranienne s'est dit profondément indignée par l'aggravation de la répression à l'encontre des femmes sous prétexte du code vestimentaire et l'application de l’apartheid sexuel. « L'intensification de la répression contre les femmes et les jeunes, qui représentent la force du changement dans la société, et le recours au prétexte éculé du non-respect du code vestimentaire, illustre bien la réaction d'un régime confronté aux protestations sociales grandissantes et révèle la nature anachronique d'un système qui ne peut répondre aux attentes minimales d'une population excédée», a-t-elle déclaré.
Elle a par ailleurs appelé les femmes et la jeunesse éprises de liberté à continuer à résister aux mesures répressives et à étendre leur opposition : « Il ne fait aucun doute que ce régime misogyne et anachronique sera finalement renversé aux mains de ces mêmes femmes et jeunes courageux qui sont déterminés à conquérir leur liberté. »
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