Lorsque les États-Unis et l'Europe ont négocié le Plan d'Action Global Conjoint (JCPOA), ils ont prétendu que cela stimulerait le commerce et encouragerait les investissements étrangers, renforçant ainsi le secteur privé iranien et réduisant la prise solide du régime sur l'économie.
Au moins, c'était la conviction en 2015 lorsque le P5+1 a accepté de lever les sanctions en échange d'un ralentissement du programme nucléaire iranien.
Aujourd'hui, les signes indiquent que les principaux gagnants en Iran sont les entreprises possédées par l'État, ce qui signifie que c’est le Guide Suprême des mollahs, Ali Khamenei, et les pasdaran sponsor des terroristes qui bénéficient des avantages du JCPOA.
Selon Heshmat Alavi, activiste iranien des droits de l'homme, dans un article qu'il a écrit pour Forbes, « Au moins 90 accords sur près de 110, dont la somme atteint près de 80 milliards de dollars, impliquent de telles entreprises contrôlées par l'État. Cela inclut la Compagnie Nationale Iranienne de Pétrole, parallèlement à d'autres gérées par des fonds de pension du régime et des conglomérats massifs de nature semi-publique.
Bien que les radicaux de l'Iran aient critiqué le JCPOA, une étude récente de Reuters montre que les entreprises qui répondent directement à Khamenei sont celles qui bénéficient le plus du JCPOA.
Les partenaires étrangers de l'Iran comprennent principalement la France, l'Allemagne, l'Italie, la Russie et la Corée du Sud. Beaucoup de ces accords restent à l'étape préliminaire, mais ils couvrent un large éventail, y compris l'énergie, les infrastructures, les produits pharmaceutiques et d'autres secteurs.
Selon Alavi, le principal bénéficiaire du JCPOA est « Setad Ejraiye Farman-e Hazrat-e Emâm », également connu sous le nom de Siège de l'Exécution de l'Ordre de l'Imam. Cette entité a des enjeux dans une grande partie de l'économie iranienne et bénéficie considérablement du JCPOA.
En 2013, Reuters a rapporté que l'empire de 95 milliards de dollars du Setad a été établi en saisissant illégalement des milliers de propriétés appartenant à des hommes d'affaires, des iraniens vivant à l'étranger et des minorités religieuses.
Le Département du Trésor des États-Unis a décrit Setad comme « Un réseau important de sociétés écrans contrôlées par l’élite iranienne ». A travers le JCPOA, ce conglomérat fait des affaires avec des sociétés étrangères.
« L'un des trois accords signés avec des sociétés étrangères implique un plan de construction de raffinerie de pétrole de 10 milliards de dollars. Alors que Khamenei pourrait ne pas posséder personnellement ces compagnies, son ombre – c’est-à-dire sa supervision – sert de liaison pour tous les fonds investis, » écrit Alavi qui ajoute, « Au cours des 18 derniers mois les compagnies contrôlées par Khamenei, y compris le conglomérat des pasdaran, ont conclu des affaires évaluées à plus de 11 milliards de dollars avec des entreprises étrangères. »
Selon les estimations officielles, le secteur privé ne représente que 20% de l'économie iranienne, l’acquisition de la plupart des transactions commerciales par les entreprises publiques a été rendue possible après la levée des sanctions, alors que les entreprises privées ont hérité d’un nombre décourageant de 17 contrats, y compris un contrat de gestion d’hôtel dont le Directeur exécutif est le frère d'Eshaq Jahangiri, vice-président iranien.
Alavi conclut : « La première vague d'investissements destinés à l'Iran semble plus destinée à renforcer le pouvoir de l'Etat, c'est-à-dire celui de Khamenei, et ce, contre tous les espoirs suscités prématurément par les partisans de JCPOA. Le Guide Suprême jouit d'un vaste contrôle, en particulier au sein des pasdaran, à travers lesquels il poursuit sa politique en Syrie, en Irak, au Yémen, au Bahreïn et au Liban. »
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