vendredi 24 février 2017

Violations graves des droits de l'homme en Iran -le rapport annuel d'Amnesty International 2016/17

IRAN 2016/2017
Les autorités ont imposé des restrictions sévères à la liberté d’expression, d’association, de réunion pacifique et de conviction religieuse. Des détracteurs pacifiques du gouvernement, entre autres, ont été arrêtés et emprisonnés à l’issue de procès iniques devant des tribunaux révolutionnaires. Le recours à la torture et à d’autres formes de mauvais traitements infligés aux détenus est resté répandu, en toute impunité.
Des peines de flagellation et d’amputation, entre autres châtiments cruels, ont continué d’être appliquées. Les membres des minorités religieuses et ethniques étaient en butte à la discrimination et à des persécutions. Les femmes et les filles étaient victimes de violence généralisée et de discrimination. La peine de mort a été largement appliquée ; des centaines d’exécutions ont eu lieu, dans certains cas en public. Au moins deux mineurs délinquants ont été exécutés.
Contexte
En mars, le Conseil des droits de l’homme [ONU] a renouvelé le mandat du rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme en République islamique d’Iran. Le gouvernement a continué de refuser aux titulaires successifs de ce mandat, de même qu’à d’autres experts des Nations unies, l’autorisation de se rendre dans le pays.
Le gouvernement et l’Union européenne ont discuté de la relance du dialogue bilatéral sur les droits humains.
Surveillance internationale
Le Comité des droits de l’enfant [ONU] a examiné les troisième et quatrième rapports périodiques de l’Iran. Il a critiqué la persistance des exécutions de mineurs délinquants ainsi que l’impact des exécutions publiques sur la santé mentale des enfants qui y assistent. Le Comité a également déploré la discrimination dont continuent de faire l’objet les filles, les enfants appartenant à des minorités religieuses ou ethniques et les mineurs LGBTI, ainsi que l’âge précoce de la responsabilité pénale, en particulier pour les filles.
Liberté d’expression, d’association et de réunion
Le gouvernement a renforcé les restrictions pesant sur la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Des détracteurs non violents du gouvernement ont été arrêtés de manière arbitraire et emprisonnés sur la base d’accusations vagues liées à la sécurité nationale. Parmi les personnes prises pour cible figuraient des défenseurs des droits humains, des journalistes, des avocats, des blogueurs, des étudiants, des syndicalistes, des cinéastes, des musiciens, des poètes, des défenseurs des droits des femmes ou des minorités ethniques et religieuses, ainsi que des militants écologistes et des partisans de l'abolition de la peine de mort.
À la fin de l'année, de nombreux prisonniers d'opinion ont entrepris des grèves de la faim pour protester contre le caractère injuste de leur incarcération, dénonçant les abus du système judiciaire iranien.
Les autorités ont intensifié leur répression à l'encontre des défenseurs des droits humains, dont certains ont été condamnés à de longues peines d’emprisonnement en raison de leurs activités pacifiques. Les tribunaux ont cité de plus en plus souvent, comme preuve d'un militantisme « criminel » considéré comme une menace pour la sécurité nationale, la critique de la situation des droits humains en Iran sur les réseaux sociaux et la communication avec des mécanismes internationaux des droits humains, et particulièrement le rapporteur spécial sur l’Iran [ONU] et des organisations de défense des droits humains basées à l’étranger, dont Amnesty International.
Les autorités ont également réprimé l’expression musicale, perturbant et annulant par la force des concerts, dont certains avaient été autorisés par le ministère de la Culture et de l’Orientation islamique. Elles ont par ailleurs pris des mesures répressives à l'encontre d'activités comme les soirées mixtes, jugées « socialement perverses » ou « non islamiques ». Des centaines de participants à de telles soirées ont été arrêtés, et beaucoup ont été condamnés à des peines de flagellation.

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