vendredi 10 février 2017

RSF - 38e anniversaire de la révolution islamique en Iran: 38 ans de répression pour la presse


RSF - Trente-huit ans après l’arrivée au pouvoir de l'ayatollah Khomeiny et la chute du régime du Chah, la liberté de la presse qui était l'une des plus importantes revendications de la révolution de 1979 reste une promesse non tenue des dirigeants iraniens. Avec 29 journalistes et citoyen-journalistes emprisonnés, l’Iran est aujourd’hui l'une des cinq plus grandes prisons du monde pour les professionnels de l’information.

Depuis trente-huit ans, les dirigeants iraniens se succèdent mais la répression contre les journalistes n’a jamais cessé. Seules les méthodes pour les réduire au silence évoluent. Les dix premières années de la révolution ont été caractérisées par des arrestations massives et l’exécution de plusieurs journalistes qui étaient proches du régime du Chah, comme Ali Asgar Amirani, Simon Farzami, Nasrollah Arman, puis des milieux proches de la gauche avec la mort des journalistes Said Soltanpour et Rahman Hatefi-Monfared.
Après les exécutions officielles des "années noires", l’élimination des journalistes s’est poursuivie sous forme d’exécution extrajudiciaire. Fin 1998, c’est la période des assassinats en série. Le corps du journaliste et directeur d'édition Ebtekar Ebrahim Zalzadeh a été retrouvé lardé de quinze coups de couteau. Majid Charif, journaliste pour revue Iran-e-Farda, a été empoisonné au potassium. Les journalistes et écrivains Mohammad Mokhtari, Mohamad Jafar Pouyandeh ont pour leur part été retrouvés mort étranglés. Le corps du rédacteur en chef du journal Pirouz Pirouz Davani, enlevé en 1997, n’a lui par contre jamais été retrouvé.
Laisser mourir les journalistes à petit feu
Ces 15 dernières années, le régime iranien a adopté une nouvelle stratégie de répression. Moins visible, elle n’en est pas moins redoutable pour la liberté d’information. En laissant croupir les journalistes en prison où ils sont victimes de torture, maltraitance et d’absence de soin, le régime laisse mourir à petit feu les journalistes. En 2012, le blogueur Sattar Beheshti a été torturé à mort au centre de la cyberpolice iranienne (la FTA), après avoir osé critiquer le régime sur Facebook. La photojournaliste Zahra Kazemi, le jeune blogueur Omidreza Mirsayafi, ont également succombé à des mauvais traitements pendant leur détention. Pour protester contre leurs conditions d’emprisonnement, les maltraitances dont ils sont victimes, ou la mort de certains d’entre eux, des journalistes se mettent en grève de la faim, au risque d’y laisser leur vie. C’est notamment le cas de l’écrivain et journaliste d’Iran-e-Farda, Hoda Saber, décédé en 2011.

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