Les proches de Ramin Hossein Panahi, un kurde qui se trouve dans le couloir de la mort en Iran, craignent que ses chances d’une exécution imminente aient augmenté depuis que la mort de plusieurs pasdarans, fin juillet 2018.
« La situation sécuritaire dans la région du Kurdistan est très tendue à cause de la confrontation armée avec le PJAK et la mort des gardes-frontières », a déclaré une source proche de la famille au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CHRI), le 31 juillet.
« La République islamique tente habituellement d'imposer le calme en procédant à des exécutions, et depuis quelques semaines, certains sites gérés par les pasdarans et le ministère du renseignement publient des articles tous les jours pour justifier la condamnation à mort de Ramin », a déclaré une source, sous couvert d'anonymat, de crainte de représailles, pour avoir parlé publiquement de l'affaire.
« Il semble qu'ils tentent de préparer l'opinion publique à son exécution », a ajouté la source.
Le 21 juillet 2018, un groupe militant connu sous le nom de Parti de la vie libre du Kurdistan (PJAK) a revendiqué la responsabilité des meurtres d'au moins 10 soldats appartenant aux pasdarans dans la ville de Marivan, dans la province du Kurdistan iranien.
Depuis lors, un certain nombre de médias affiliés aux pasdarans, à la justice et aux organes sécuritaires ont lancé une campagne de propagande contre Panahi, déclarant qu'il mérite d'être pendu pour des activités « terroristes » présumées.
En avril 2018, la Cour suprême iranienne a confirmé la condamnation à mort de Panahi pour son appartenance au groupe nationaliste kurde proscrit, Komala, et pour avoir prétendument tiré avec une arme lors d’un affrontement avec des pasdarans.
Panahi insiste sur le fait qu'il n'a participé à aucune action armée et qu'il n'a pas utilisé d’arme.
Le 23 juillet, deux jours après la mort des pasdarans, Mashregh, un site affilié à ces derniers, a affirmé que Panahi avait avoué avoir tiré 30 balles sur des pasdarans avant de manquer de munitions et d'être arrêté en juin 2017.
« Ces sites mentionnent à plusieurs reprises son appartenance à Komala et publient des photos de lui dans un camp de Komala », a déclaré la source au CHRI. « Personne n'a nié qu'il était membre de Komala mais le problème est qu'il n'a pas utilisé d’arme. Il n'était pas armé ».
Les experts des droits de l'homme de l'ONU ont demandé que sa condamnation à mort soit annulée à la lumière des préoccupations juridiques concernant le traitement de son dossier, notamment des informations selon lesquelles Panahi aurait été torturé, privé d'avocat et de soins médicaux et aurait été tenu au secret.
Depuis que sa condamnation à mort a été confirmée en avril 2018, Panahi a été déplacé entre l'isolement et la section publique de la prison centrale de Sanandaj, donnant l'impression que son exécution était imminente.
Source : Centre pour les droits de l’homme en Iran, CHRI
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