Le 1er mai est le jour pour défendre la justice, l’égalité et les droits huamins pour les travailleurs dont le travail et les efforts dépendent du bien-être et du bonheur de la société.
En Iran, cependant, les mauvaises conditions de travail des travailleurs ne sont pas conformes aux normes internationales, sans parler des conventions et protocoles plus avancés de l’OIT. Les droits des travailleurs sont systématiquement violés.
Avec la détérioration de la situation économique en Iran, ce sont eux qui ont été les plus touchés par toutes les pressions exercées ces mois derniers.
Les salaires des travailleurs et les salaires mensuels ne sont pas payés pendant des mois et même pendant une année.
Selon l'assistant du chef du Centre de coordination des conseils syndicaux islamiques de l’Azerbaïdjan oriental, les maigres salaires des travailleurs ne couvrent que 28 % de leurs besoins essentiels (logement, nourriture, vêtements).
Ils doivent obtenir des emprunts et payer des intérêts, vendre leurs organes et s’enflammer parfois de désespoir.
Tous les jours, les travailleurs iraniens s'appauvrissent et « 80 % des travailleurs vivent au-delà de la ligne de mort », a déclaré Faramarz Tofighi, l'un des responsables du régime.
En d’autres termes, les travailleurs sont même tombés en dessous du seuil de pauvreté absolue et sont littéralement privés des premières nécessités quotidiennes. Beaucoup parviennent à peine à joindre les deux bouts et cherchent désespérément à se procurer leur nourriture quotidienne. Pendant tout ce temps, les prix des biens quotidiens sont en augmentation.
Dans de telles conditions, de nombreux travailleurs journaliers et contractuels subissent encore plus de difficultés. Au total, 13 millions de familles de travailleurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté absolue.
En novembre 2018, Davoud Mirzaie, expert économique proche de l’Iran, a déclaré que, alors que la monnaie du pays, le rial, continuait de s’effondrer, les travailleurs iraniens avaient perdu 80 % de leur pouvoir d’achat. Dans une interview accordée à l'agence de presse officielle ISNA, Mirzaie a poursuivi. « L'augmentation salariale de 19,5 % ne s'est pas manifestée dans la vie des travailleurs, ce qui signifie que la valeur de leur salaire en mars 2018 est bien inférieure à celle de mars 2016. En d'autres termes, le pouvoir d'achat des travailleurs a diminué de 50 à 80 %. Cela pose de nombreux problèmes aux familles des travailleurs du pays. « Ces conditions ont empêché les travailleurs de subvenir à leurs besoins essentiels. Par conséquent, les syndicats ont maintes et maintes fois fait appel au ministère du travail pour résoudre ce problème. Malheureusement, cela n'a pas été résolu ».
Exemple :
Parallèlement, l’absence de lois favorables aux travailleurs a rendu leurs conditions de travail plus difficiles.
« Les lois ne protègent pas la classe ouvrière et le gouvernement refuse d'assumer ses responsabilités et nous a abandonnés », a déclaré un militant syndical qui s'est confié à l'agence de presse officielle, ILNA.
« Des politiques telles que la privatisation ont détruit nos vies », a ajouté Abdollah Vatankhah.
Le syndicaliste a déclaré que le gouvernement retirait progressivement toutes ses politiques de soutien envers la classe ouvrière, ajoutant qu'elles « pillaient la propriété publique au nom de la privatisation ».
« Les travailleurs ont été abandonnés. De tels actions pousseront les travailleurs à crier et à protester », a averti Vatankhah.
« C'est pourquoi vous pouvez entendre les cris des travailleurs de Haft Tappeh, HEPCO et de la société Ahwaz Steel (l’aciérie). En supprimant son soutien, le gouvernement a rendu la vie des travailleurs, plus difficile alors qu’un investisseur n’a aucun problème à fournir des médicaments et peut fournir des médicaments du cœur des pays étrangers s’il le faut », a déclaré le militant syndical.
Les sociétés d’assurance maladie iraniennes, censées aider les groupes à faibles revenus, refusent d’assumer leurs responsabilités.
En Iran, environ 11 millions de travailleurs assurés sont confrontés à de graves problèmes de santé mais sont victimes de cette mauvaise gestion.
Récemment, le Conseil supérieur de l’Assurance Maladie a exclu les médicaments de chimiothérapie étrangers de l’Assurance Maladie iranienne, ce qui inquiète énormément les familles de la classe ouvrière. Ils font valoir que de telles réglementations, censées stimuler la production nationale, mettent en danger la vie de nombreux travailleurs et de leurs familles qui vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Le prix de certains médicaments de chimiothérapie est de plus de 423 à 635 euros et il est impossible pour les travailleurs de se procurer ces médicaments car ils produisent au maximum 296 euros par mois.
Oppression des travailleurs
Les travailleurs iraniens s’opposent au gouvernement à cause de l’inflation, des salaires impayés et des promesses non tenues, mais la répression du régime iranien y répond.
Les travailleurs iraniens ont organisé plus de 1 865 manifestations en 2018, exprimant leurs frustrations face aux difficultés économiques et à la corruption.
Bien que les autorités aient été particulièrement promptes à réprimer les manifestations, des dizaines de militants syndicaux et de syndicalistes ont été persécutés pour leurs activités pacifiques.
Jafar Azimzadeh, secrétaire du conseil du syndicat des travailleurs libres, le porte-parole du syndicat des travailleurs de la sucrerie Haft Tapeh, Esmaeil Bakhshi, et les défenseurs des droits des enseignants, Esmaeil Abdi, Mahmoud Beheshti Langarudi, Mohammad Habibi, Rouhollah Mardani et Abdul Reza Qanbari sont actuellement derrière les barreaux. Ils sont tous accusés de divers « délits contre la sécurité », mais des militants des droits des travailleurs affirment avoir été emprisonnés pour avoir participé à des activités syndicales d’enseignants. Habibi a également été condamné à des coups de fouet.
Ce n'est pas la première fois que des travailleurs ou des syndicalistes sont condamnés à la flagellation pour avoir exercé leur droit de réunion.
L’agence de presse officielle ILNA a rapporté le 28 octobre qu’une décision préliminaire de la 106ème chambre du tribunal pénal d’Arak avait condamné 15 travailleurs d’HEPCO à une à deux années de prison et à 74 coups de fouet pour avoir « perturbé l’ordre public » et « incité les travailleurs, via Internet, à manifester ».
Les travailleurs avaient protesté contre les salaires impayés et le sort incertain de l'entreprise en mai.
Le droit du travail iranien ne reconnaît pas le droit de créer des syndicats indépendants et le gouvernement sanctionne des groupes tels que le Conseil islamique du travail. Depuis 2005, les autorités ont harcelé, convoqué, arrêté et condamné à plusieurs reprises des travailleurs affiliés à des syndicats indépendants.
L'article 22 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (ICCPR) et l'article 8 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) protègent le droit de former des syndicats et de s'affilier à des syndicats. L’Iran est partie à ces deux traités. L’Iran est membre de l’Organisation internationale du Travail (OIT), mais a refusé de signer la convention n ° 87 du traité sur la liberté syndicale et la protection du droit d’organisation et la n°98 sur le droit d’organisation et de négociation collective.
Selon Amnesty International, « les syndicats indépendants en Iran sont interdits, les travailleurs jouissent de peu de droits ou de protections juridiques et les militants sont régulièrement battus, arrêtés, emprisonnés et torturés ».
Source : Les droits de l’homme en Iran
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