L’analyste américain Michael Pregent a évoqué cette semaine l’offre iranienne d’échange de prisonniers avec les pays occidentaux. Il estime que c’est l’un des nombreux indicateurs du fait que le régime d'Iran commence à ressentir une réelle pression des sanctions américaines sur la République islamique et son corps de gardes de la révolution islamique (IRGC ou pasdarans).
Dans une interview accordée à l'hebdomadaire The Washington Perspective, il a déclaré : « Nous n'allons pas vous donner 23 prisonniers pour deux prisonniers ». M. Pregent soutient fermement la politique de pression du président américain Trump à l'égard de l'Iran.
Il a ajouté : « Nous n'allons pas vous envoyer 1,4 milliard de dollars en espèces pour obtenir la libération de quatre Américains et vous en donner 23 de plus qui ont été emprisonnés par le FBI pour avoir tenté de proliférer des armes et des matières devant être utilisées dans un programme nucléaire ».
« C’est donc une administration différente », a déclaré M. Pregent, chargé de recherches à la Hudson Institute de Washington, D.C. Il est spécialisé dans le renseignement, le terrorisme et les idéologies radicales, ainsi que dans la stratégie de défense au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Il attribue à l'Iran l'utilisation de son influence où cela est possible dans la région. « La République islamique est très intelligente en ce qui concerne ces choses. Ils peuvent connecter un réseau électrique dans le sud de l'Irak afin de relier l'infrastructure irakienne à celle de l'Iran, afin de compliquer la tâche des Etats-Unis pour punir l'Irak », a-t-il déclaré.
Les Etats-Unis ont le pouvoir d'influencer des puissances régionales comme la Turquie, alliée à l'OTAN, à jouer le rôle traditionnel de rempart contre l'Iran, selon M. Pregent.
« Quel meilleur moyen de réduire l'influence maligne de l'Iran dans la région que de cesser d'acheter leur pétrole ? », a-t-il demandé de manière rhétorique.
M. Pregent qualifie Trump de « Président transactionnel » et pense que les sanctions stimuleront également l'économie de Moscou. « La Russie pourra également bénéficier des sanctions, et j'adore l'ironie (...) de la part d'un président américain », a-t-il déclaré. « Chaque fois que vous pouvez remplacer le pétrole iranien sur le marché, cela profite toujours à ces autres pays ».
Alors que la position officielle des États-Unis n’est pas un changement de régime en Iran, en augmentant la pression contre le régime, les États-Unis aident le peuple iranien à demander des comptes à Téhéran. « Nous voulons rendre l'économie iranienne toxique », a-t-il affirmé, « l'économie du régime est toxique pour les investissements étrangers des négociants pétroliers traditionnels ou des consommateurs de pétrole, des clients ... »
« Les Iraniens ne condamnent ni ne blâment les États-Unis pour cela. Ils blâment leur régime ».
M. Pregent a donné des exemples de responsables iraniens, dont le général Qassem Soleimani, chef des pasdarans (IRGC), en visite dans les provinces du pays, dévastées par les inondations. De plus, Pregent affirme que les principaux responsables iraniens sont informés quotidiennement du prix du poulet et des œufs, comme la dévaluation du Toman, et du coût des marchandises qui augmente.
M. Pregent considère qu'un démocrate remportant l'élection présidentielle américaine de 2020 est dans l'intérêt de l'Iran. « Tous ceux qui se présentent jusqu'à présent à la présidence et qui sont interrogés à propos de l'accord iranien côté démocrate, disent qu'ils vont entrer dans l'accord iranien - sans conditions – juste re- entrer, dans l'espoir que l'Iran au travers de la clause de temporisation reviendra à l’accord et négociera », a-t-il déclaré.
Lorsqu'on lui a demandé si le régime iranien pouvait survivre aux 20 prochains mois de la présidence Trump, il a répondu : « Je ne sais pas ».
En ce qui concerne leur survie de six années supplémentaires de présidence Trump, M. Pregent a fermement pronostiqué : « Non, surtout si la campagne de pression maximale se poursuit ».
Source : Stop au Fondamentalisme
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