Les autorités et les médias du régime iranien n’ont pas caché leur trouble après que le gouvernement américain ait désigné les Gardiens de la révolution islamique (pasdaran) comme une organisation terroriste étrangère (FTO).
« Aux États-Unis Lorsqu'un groupe ou une organisation est désigné comme une organisation terroriste étrangère, l'ensemble de l'appareil de sécurité, de renseignement et militaire de ce pays participent à la lutte contre cette entité terroriste et pourrait tuer ou capturer tous ses éléments lorsqu'ils sont pris », a déclaré Amir-Ali Abolfath, un analyste du régime.
« Avec cette désignation, toutes les forces, bases et infrastructures des Gardiens de la révolution sont considérées comme des cibles terroristes légitimes et une attaque militaire américaine contre les forces et infrastructures pourrait ainsi être justifiée », a ajouté Abolfathi qui faisait référence à la présence de la Force Qods des pasdaran en Syrie, en Iraq, au Yémen et ailleurs.
Ses propos publiés le 6 avril dans le journal gouvernemental Donyaye Eghtesad (Le monde économique) concernent les affirmations des États-Unis selon lesquelles les pasdaran exercent une domination sur l'économie iranienne, par conséquent le gouvernement américain peut demander le retrait de ses homologues commerciaux étrangers de ce pays, au risque de subir des sanctions paralysantes.
Ouvrir la voie aux protestations sociales
Ouvrir la voie aux protestations sociales
Mettant en garde contre les conséquences de cette désignation, Ali Khorram, ancien ambassadeur iranien en Chine, a déclaré : « Une telle mesure ouvre de nouvelles voies aux troubles sociaux en Iran, puisque les récentes manifestations en Iran étaient centrées sur des lacunes économiques telles que la montée en flèche de l'inflation et du chômage, la pénurie des biens et services, la crise environnementale et le mécontentement de la population contre le gouvernement. Cette désignation peut transformer ces revendications économiques en exigences politiques », a écrit le journal officiel Hamdeli le 7 avril.
L'échec économique et la peur de la fronde populaire
L'échec économique et la peur de la fronde populaire
Les conséquences de la désignation des pasdaran en tant qu’entité terroriste font craindre le pire pour le régime. Non seulement la peur de la faillite économique, mais aussi celle des répercussions militaires sont un cauchemar pour les autorités. « Sans aucun doute, ces sanctions sont, pour les sénateurs américains, un moyen de briser l’épine dorsale de notre économie », a écrit le même journal Hamdeli.
Les lamentations de Téhéran interviennent à un moment où les pasdaran font l’objet du rejet de la population en Iran. Les récentes inondations dans la plupart des régions du pays, couplées aux défaillances du régime à apporter de l’aide aux régions dévastées, ont amplifié la colère et l’aversion de la population contre les responsables dont la plupart sont d’anciens pasdaran.
Face à une « nouvelle vague de protestations sociales » et « l’effondrement de l'économie », le régime craint une recrudescence des protestations à l'échelle nationale et une volonté populaire affirmée pour renverser le régime.
Le rôle des pasdaran dans la perpétuation du régime
Le rôle des pasdaran dans la perpétuation du régime
Les pasdaran sont un outil essentiel pour la machine de répression en interne et pour l'exportation du terrorisme à l’étranger. La première mission de cette force qui constitue l’épine dorsale du régime, consiste dans à sauvegarder le pouvoir théocratique. Craignant l'explosion de la fronde populaire au lendemain des récentes inondations en Iran, les pasdaran ont joué leur rôle de gardien du régime. La branche de la province de Fars, dans le sud-est de l'Iran, a publié un communiqué pour intimider la population et l'opposition, en l’occurrence l'OMPI.
Les commandants des pasdaran se sont rendus dans certaines zones touchées par les inondations dès les premiers jours de la catastrophe pour assumer leur rôle répressive. Au lieu de se concentrer sur les efforts de secours dans les zones touchées par les inondations, ces derniers ont été dépêchés pour contenir tout accès de colère. Ils ont néanmoins reçu une réponse ferme de la part des habitants qui les ont dénoncés publiquement.
Compte tenu de l'importance du rôle des pasdaran dans le maintien du système totalitaire, leur désignation en tant qu’entité terroriste est une bonne nouvelle pour la population iranienne qui voit d’un bon œil l’affaiblissement de cette force funeste qui constitue l’épine dorsale du pouvoir d’Ali Khamenei.
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