vendredi 26 avril 2019

La nomination de Raissi à la tête de la justice en Iran : Les critiques internationales


raissi chef pouvoir judiciaire iran Les prisonniers incarcérés dans les prisons iraniennes sont soumis à la famine, à la torture et à l'isolement cellulaire, mais ce sont les plus chanceux. Ceux qui ont survécu. Au cours de l’été 1988, 30 000 prisonniers politiques ont été exécutés pour leurs convictions et des groupes de défense des droits humains craignent que la récente nomination de « l’Ayatollah de la Mort » à la tête de la justice iranienne ne signifie qu’un nouveau massacre de ce type est imminent.

Ebrahim Raissi, qui était un membre clef du Comité de la mort de Téhéran en 1988 et qui a personnellement envoyé des milliers de personnes à la potence, est maintenant responsable des prisons iraniennes et l'Observatoire international des droits humains basé au Royaume-Uni déclare que cela met des milliers de prisonniers en danger de mort, y compris l’employée humanitaire irano-britannique, Nazanin Zaghari Ratcliffe, détenue en Iran sur de fausses accusations.
Cette nomination a attiré les critiques de nombreux militants des droits humains, qui estiment : « Ce n’est pas une bonne nouvelle et nous savons que la situation des droits humains ne va pas s’améliorer en Iran. En réalité, la situation s’aggrave. Si vous voyez les condamnations, les verdicts et les procès, vous verrez qu'il est pire que le dernier responsable du pouvoir judiciaire. Avoir Raissi en tant que chef de la justice pour le peuple iranien, c'est comme se demander : « qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Il est l'un des artisans des violations des droits de l'homme en Iran et ce sont des gens comme lui qui devraient être jugés, pas les défenseurs des droits humains ».
Hamid Bahrami, militant des droits de l'homme, a expliqué le traitement qu'il avait subi en prison pour donner au monde un aperçu des horreurs qui se sont produites avant la nomination de Raissi, âgé de 58 ans, et il craint qu’elles ne s’aggravent encore.
Bahrami, qui a été placé dans la prison Dastgerd d'Ispahan en 2014 après avoir été surpris en train de filmer une manifestation, a déclaré qu'il avait été enfermé comme un chien pendant des semaines dans le cachot d'une prison, maintenu en isolement et privé de nourriture, de sommeil et de lumière.
Bahrami a déclaré : « J'avais peur quand on m'a dit que j'allais en prison, ils ont à plusieurs reprises menacé de me fouetter et de me battre. L'endroit était si petit, deux mètres sur deux. Je ne savais pas si c'était le jour ou la nuit, c’était sombre et sale, mais quand les oiseaux ont commencé à chanter, je pensais que c'était le matin. Ils ne m'ont même pas laissé dormir. Chaque matin, j'entendais dire que certaines personnes étaient fouettées et elles criaient dans une autre partie de la prison. La flagellation se poursuivait jusqu'à midi ».
Les communautés iraniennes se sont rassemblées devant l'ambassade iranienne à Londres au début de cette semaine pour protester contre l'emprisonnement par le régime de femmes qui refusent d’appliquer les lois sur le hijab et contre la condamnation de Nasrin Sotoudeh, avocate spécialisée dans les droits humains, qui a défendu ces femmes.
Sotoudeh a été condamnée à 38 ans de prison et à 148 coups de fouet le 11 mars, malgré l'absence de procès. Juste un jour plus tard, l’Iran a obtenu un siège au comité des droits des femmes de l’ONU.
Valerie Peay, directrice de l'IOHR, a déclaré : « Nous sommes à un tournant décisif pour les droits de l'homme en Iran. Le mépris total des droits des femmes est effroyable : plus de 112 femmes ont été emprisonnées en 2018 pour avoir simplement exercé leurs libertés civiles et s'être opposées aux lois imposant le hijab ».
Elle a poursuivi : « Les nouvelles sanctions imposées par les États-Unis et la désignation des gardes révolutionnaire iranien (les pasdarans), responsables de nombreuses arrestations et violations arbitraires interviennent après que l'Iran a ignoré les préoccupations de la communauté internationale en matière d’application régulière de la loi et des Déclarations universelles des droits humains. Dans notre lettre ouverte également remise à l'ambassade lors de la manifestation adressée à Ebrahim Raissi, le nouveau chef du pouvoir judiciaire, accusé d'atteintes graves aux droits humains, l'IOHR a souligné la sévérité de la condamnation de Sotoudeh. Des vies sont en jeu et M. Raissi peut apporter un changement positif en accordant son soutien à Soutodeh et à tous ceux qui ont été injustement emprisonnés - c'est pourquoi nous protestons - réclamons que justice soit rendue ».
Source : INU

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