Les inondations généralisées en Iran n'ont fait que creuser davantage le fossé qui sépare l'administration du président Hassan Rouhani et les pasdarans (le Corps des gardiens de la révolution islamique ou IRGC), les deux camps se disputant plutôt que d'aider le peuple iranien.
Jusqu'à présent, les habitants signalent que plus de 200 personnes ont été tuées et que plus de 25 000 maisons ont été détruites par les inondations.
Les pasdarans s'interrogent sur la manière dont Rouhani gère la situation, via la presse qui leur est affiliée et qui critique ouvertement l'incompétence du gouvernement alors que des milliers de soldats de l’IRGC et du Basiji ont été envoyés pour calmer la colère des victimes des inondations et tenter de détourner l'eau des zones résidentielles.
Le général Mohammad Ali (Aziz) Jafari, commandant en chef des pasdarans, s'est rendu dimanche dans une région inondée du nord de la province de Mazandaran, pour dire aux habitants que les pasdarans étaient à leurs côtés.
Hussein Shariatmadari, rédacteur en chef du journal Kayhan, affilié aux pasdarans, a écrit : « J'aurai aimé que M. Rouhani interrompe son voyage apparemment touristique sur l'île de Qeshm après avoir été informé des inondations destructrices dans les provinces de Golestan et de Mazandaran et qu'il vienne exprimer son empathie aux personnes touchées, mais malheureusement, il ne l’a pas fait ».
Cependant, M. Rouhani a également critiqué les pasdarans, en particulier après que des troupes dirigées par Jafari aient fait sauter une partie d'une ligne de chemin de fer reliant l'Iran au Turkménistan parce qu’ils utilisaient des explosions pour détourner les eaux de crue.
Rouhani a déclaré que ces explosions n’avaient aucun impact sur la montée des eaux, tandis que les organes de presse affiliés à sa faction ont mis en garde contre l'utilisation des inondations à des fins politiques.
Hamid Baeidinejad, ambassadeur d’Iran au Royaume-Uni, a critiqué les médias persans, basés à l’étranger, pour avoir couvert les inondations « dans le but d’apporter la preuve de l’incompétence des responsables du pays ».
Tout cela fait partie d'une longue querelle entre les deux partis et n'a rien à voir avec la façon dont les inondations affectent le peuple iranien. En fait, la raison principale est que les pasdarans ont acquis rapidement plus de pouvoir sur l’économie, la politique et les affaires étrangères de l’Iran sans devoir rendre de comptes à quiconque autre que le guide suprême Ali Khamenei.
Il est important de noter qu'aucun des deux camps n'est innocent dans tout cela. Tous deux sont des institutions corrompues contrôlées par un Guide suprême pervers. Tous sont plus préoccupés par l'avenir du régime que par le destin de la population.
Le régime est plus faible que jamais, en proie à des crises nationales et internationales, et les populations savent qu’il n’y a qu’une solution à leur problème. Cette solution est un changement de régime. Il ne suffit plus d’espérer que les modérés puissent réformer le régime. Il n'y a pas de modérés là-bas.
Source : INU
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