samedi 4 mai 2019

Zarif ne peut libérer les prisonniers étrangers en Iran


Zarif prisonniers otages iranINU - Le régime iranien a souvent utilisé des moyens détournés pour négocier la libération de prisonniers étrangers détenus en Iran, mais la récente offre publique concernant des citoyens américains et européens, emprisonnés dans des prisons iraniennes, par le ministre des Affaires étrangères, Mohammed Javad Zarif, à l’occasion de l’Asia Society de New York est absolument sans précédent, selon le politologue Dr Majid Rafizadeh.

Zarif a déclaré : « Je mets cette offre sur la table, publiquement, maintenant. Échangez-les. Toutes ces personnes qui sont en prison à l'intérieur des États-Unis, sur demande d'extradition émanant des États-Unis… Échangeons-les… J'ai le pouvoir de le faire. Nous avons informé le gouvernement des États-Unis il y a six mois que nous sommes prêts ».
Il y a une inexactitude critique dans cette déclaration. Zarif, en tant que membre du pouvoir exécutif, n'a pas le pouvoir de faire de telles offres aux gouvernements étrangers. Ce pouvoir est uniquement détenu par le chef du pouvoir judiciaire, nommé par le guide suprême, Ali Khamenei. Zarif parvient même à admettre qu'il n'avait pas le pouvoir de libérer des prisonniers lorsqu'il a été interrogé sur les scientifiques de l'environnement détenus par l'Iran, affirmant que le pouvoir judiciaire était « indépendant » et qu'il était « suffisamment occupé à prévenir les guerres et les pressions économiques ».
Alors, comment se fait-il que Zarif ait le pouvoir de libérer certains prisonniers mais pas d'autres ? Après tout, les huit écologistes, arrêtés sur des accusations vagues telles que « diffusion de la corruption sur la Terre », ont reçu le soutien d'organisations de défense des droits humains et de membres du Parlement européen réclamant leur libération, mais l'Iran n'a pas réagi. Un scientifique, Kavous Seyyed-Emami, possédant la double nationalité canado-iranienne, est décédé dans des circonstances suspectes alors qu'il était en prison et suite à quoi, le régime a prétendu qu'il s'agissait d'un suicide.

Parmi les autres citoyens étrangers détenus en Iran figurent :
 Nazanin Zaghari-Ratcliffe, employée humanitaire anglo-iranienne
Michael White, ancien combattant des Marines américains
Xiyue Wang, étudiante à l'Université de Princeton
Les hommes d'affaires américains Baquer et Siamak Namazi
La vérité est, bien sûr, que Zarif a le pouvoir de libérer seulement des prisonniers qui, selon Khamenei, lui permettraient d’obtenir des concessions de la part de la communauté internationale. Le régime iranien utilise les otages comme des pions politiques pour avoir plus de poids contre d’autres gouvernements, ce qui est vrai depuis la prise de contrôle de l’ambassade américaine à Téhéran en 1979, qui a permis à 52 Américains d’être retenus en otages pendant 444 jours.
Majid Rafizadeh a déclaré : « En un mot, le régime iranien utilise à nouveau des citoyens étrangers en otages afin de faire chanter d'autres gouvernements. Il incombe à ces pays de ne pas se soumettre au jeu de prise d’otages de Téhéran. Accepter les conditions de l’Iran ne fera qu’encourager et renforcer le régime ».
Source : INU

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