Malgré des problèmes médicaux graves, les autorités refusent que la prisonnière politique kurde Zeinab Jalalian soit soignée en dehors de la prison, selon les informations de son père, Ali Jalalian.
Cette militante politique kurde, âgée de 38 ans, souffre de problèmes cardiaques et intestinaux dans la prison centrale de la ville de Khoi, dans la province de l'Azerbaïdjan oriental. Ali Jalalian a déclaré au Centre pour les droits de l'homme en Iran (CDHI) que ses problèmes de santé s’étaient aggravés à cause du de soins médicaux, au cours des 12 dernières années de son incarcération.
Arrêtée en 2007, Jalalian purge une peine d’emprisonnement à perpétuité pour son adhésion supposée au Parti pour une vie libre du Kurdistan (connu sous les noms de PJAK et PEJAK), une organisation d’indépendance kurde interdite basée dans le nord-ouest du pays.
« Elle a des problèmes intestinaux et une maladie cardiaque », a déclaré Ali Jalalian au CDHI, le 22 octobre 2019. « Elle a demandé des médicaments sur ordonnance que nous ne pouvions pas trouver ici, alors nous les avons achetés en Turquie. Le frère de Zeinab les lui a donnés lors d'une visite à la prison lundi 21 octobre. »
Il a ajouté : « Le médecin de la prison a déclaré qu'elle avait le cœur affaibli. Elle est malade. Nous ne savons pas vraiment dans quelle situation elle se trouve. Elle est en prison depuis 12 ans. Ils ne l’emmèneront pas chez un médecin, en dehors de la prison et ils ne lui accorderont pas de congé de maladie. L'année dernière, après de nombreuses tergiversations, elle a été emmenée chez un dentiste à l'extérieur de la prison. Mais maintenant nous sommes inquiets pour son coeur. Elle ne voit presque plus d'un œil. Ils lui donnent des médicaments, mais cela ne s’arrange pas.
« Tous les prisonniers ont droit à une permission quand ils présentent leurs titres de propriété à titre de garantie, mais ils ne l’ont pas fait pour Zeinab. Ils nous ont dit de porter un acte pour un milliard de tomans (213 000 €). C'était beaucoup, mais nous avons porté plusieurs actes et ensuite ils ont dit que le ministère du « enseignement ne consentirait pas.
Selon les articles 102 et 103 du règlement d’organisation des prisons d’État iraniennes, les détenus ont le droit de se faire examiner au moins une fois par mois et d’être transférés dans un hôpital situé à l’extérieur de la prison en cas d’urgence.
Ali Jalalian a également déclaré au CDHI que sa fille n’avait pas le droit d’assister aux obsèques de son frère : « La mère de Zeinab et moi-même sommes allés la voir il y a six mois. Mais nous ne pouvions pas y retourner. Nous sommes vieux et malades. Mais sa sœur et son frère lui rendent visite tout le temps. Un de ses frères est mort dans un accident de voiture et ils ne lui ont pas permis d’aller sur sa tombe. Elle m’appelait tous les jours en larmes. Elle était bouleversée que je n’aie pas pris de dispositions pour lui accorder une permission de sortie. Je lui ai dit qu’ils ne le permettraient pas. »
Un congé temporaire, généralement accordé aux prisonniers en Iran pour diverses raisons d'ordre familial, de vacances ou pour des raisons médicales, est systématiquement refusé aux prisonniers politiques en tant que forme de sanction supplémentaire.
En 2016, Zeinab Jalalian a été informée qu'elle serait autorisée avoir une permission si elle acceptait de faire de faux « aveux » devant une caméra. On ignore si elle a déjà enregistré une déclaration, mais à ce jour, aucune déclaration de ce type n’a été rendue publique.
L'ONU a documenté de nombreux cas dans lesquels des prisonniers politiques en Iran ont été contraints de faire de faux « aveux » qui ont été extorqués sous la menace d'une torture réelle ou d'une promesse de liberté.
Source : Le Centre pour les droits de l’homme en Iran
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire