Mohammad Mohaddessin, Président de la Commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne
Lors d’une conférence de presse en ligne (webinaire), le président de la commission des affaires étrangères du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), Mohammad Mohaddessin, a abordé les causes de la propagation du Coronavirus en Iran, la dissimulation, la mauvaise gestion et la politisation de la question par le régime des mollahs pour obtenir la levée des sanctions internationales. Il a également évoqué le nombre croissant de victimes qui, selon l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), a dépassé les 11.000.
Voici les propos tenus par M. Mohammad Mohaddessin lors de cette conférence de presse :
Le monde est confronté à la crise du Coronavirus. La situation en Iran est différente à bien des égards, elle est alarmante, catastrophique et s’aggrave de jour en jour. Pour nous, Iraniens, il s’agit d’une question humanitaire urgente puisque des personnes de tous âges et de tout le pays périssent chaque jour. Une action internationale urgente est nécessaire.
Le monde est confronté à la crise du Coronavirus. La situation en Iran est différente à bien des égards, elle est alarmante, catastrophique et s’aggrave de jour en jour. Pour nous, Iraniens, il s’agit d’une question humanitaire urgente puisque des personnes de tous âges et de tout le pays périssent chaque jour. Une action internationale urgente est nécessaire.
Au cours des trois dernières semaines, l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI) a fourni les derniers chiffres sur les décès dus au Coronavirus en Iran. Dans l’après-midi du 25 mars, le Coronavirus avait déjà tué plus de 11 500 personnes dans 222 villes iraniennes.
Les informations sur le nombre de décès province par province et ville par ville sont obtenues auprès des hôpitaux, des centres médicaux, des médecins, des morgues et des rapports internes des autorités iraniennes.
Permettez-moi de vous donner quelques chiffres province par province :
– Téhéran 1 700
– Ispahan 1.360
– Qom (l’épicentre de la crise) 1 300
– Gilan 1.050
– Khorasan Razavi 980
– Mazandaran 820
– Khouzistan 500
– Kermanshah 280
– Yazd 230
– Lorestan 230
– Hamadan 240
– Zanjan 150
– Ispahan 1.360
– Qom (l’épicentre de la crise) 1 300
– Gilan 1.050
– Khorasan Razavi 980
– Mazandaran 820
– Khouzistan 500
– Kermanshah 280
– Yazd 230
– Lorestan 230
– Hamadan 240
– Zanjan 150
Crise du Coronavirus en Iran
Nombre de décès dus au coronavirus iranien selon les sources de l’OMPI – 11500
Les rapports de Qom indiquent que 60 à 70 personnes meurent chaque jour du Coronavirus, et les morgues ne peuvent plus les accueillir.
Nombre de décès dus au coronavirus iranien selon les sources de l’OMPI – 11500
Les rapports de Qom indiquent que 60 à 70 personnes meurent chaque jour du Coronavirus, et les morgues ne peuvent plus les accueillir.
La situation au cimetière de Behesht-e Zahra à Téhéran est également désastreuse. Selon des témoins oculaires, au moins 1 250 victimes ont été enterrées dans le cimetière de Behesht-e-Zahra le 18 mars dernier. Un contrat pour creuser 10 000 tombes supplémentaires dans le cimetière a récemment été signé.
Un grand nombre de victimes du Coronavirus ont été enterrées sous d’autres causes. Selon les rapports de témoins oculaires, plusieurs travailleurs de la morgue, dont cinq femmes, qui travaillaient dans des sections non désignées pour les victimes du Coronavirus, ont été infectés par le virus.
Un autre indicateur de l’ampleur de la catastrophe est la mort de plus de 100 responsables du régime, dont plus de deux douzaines de hauts dignitaires religieux comme les représentants de Khamenei, et de conseillers, au moins 10 hauts commandants des Gardiens de la révolution (pasdaran), dont le général de brigade Hossein Assadollahi, l’ancien commandant de la 27e division des pasdaran chargée de contrôler Téhéran, ainsi que des députés du Majlis (Parlement des mollahs) et des hauts fonctionnaires locaux.
Le sort du personnel médical, notamment les médecins et les infirmières, qui ne disposent pas des outils et accessoires les plus élémentaires pour leur propre protection personnelle, est particulièrement préoccupant. Jusqu’à présent, plus de 100 médecins, infirmières et autres membres du personnel médical ont perdu la vie alors qu’ils soignaient des patients atteints du Coronavirus.
Le Procureur général du régime, Mohammad Jafar Montazeri, a averti que la divulgation de statistiques et d’informations sur le Coronavirus, sauf par les canaux gouvernementaux, est « un acte criminel punissable par la loi » avec des « conséquences graves ». Les arrestations se sont poursuivies dans différentes villes sous l’accusation de divulgation de rumeurs sur les victimes.
Les pasdaran ont ordonné à toutes leurs divisions et sièges provinciaux d’être présents dans les hôpitaux, les centres médicaux et de santé pour contrôler la communication du nombre de patients infectés ou morts à cause du virus.
Nous avons des preuves évidentes que le régime était au courant de la propagation du virus en Iran et que plusieurs personnes étaient mortes après avoir été infectées fin janvier, mais il a gardé cette information secrète. En raison du 11e anniversaire de la révolution et du simulacre d’élections législatives du 21 février, Khamenei a explicitement interdit aux responsables de faire cette annonce. Le ministre de l’Intérieur, Abdolreza Rahmani Fazli, a déclaré lors d’une conférence de presse le 23 février qu’alors que certaines personnes avaient recommandé le report des élections législatives, en tant que responsable, il avait rejeté ces appels.
Diagramme du Coronavirus Iran
Malgré des avertissements répétés, la compagnie Mahan Air, propriété des pasdaran, a poursuivi ses vols de passagers vers la Chine en mars.
Malgré des avertissements répétés, la compagnie Mahan Air, propriété des pasdaran, a poursuivi ses vols de passagers vers la Chine en mars.
Nous avons des documents des hôpitaux qui indiquent que depuis début février, des patients soupçonnés d’être infectés par le Coronavirus ont été hospitalisés à Téhéran.
Bien que le régime ait fait un effort concerté pour rejeter la responsabilité de la situation catastrophique sur les sanctions, en réalité, personne d’autre que le régime n’est responsable de la crise.
Voici un exemple évident :
L’attitude du régime à l’égard de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) ces derniers jours est très révélatrice. MSF a mis en place un hôpital de campagne à Ispahan, l’une des villes les plus touchées d’Iran. Bien qu’ils aient affirmé que la situation est désastreuse et que les sanctions empêchent le régime de répondre aux besoins immédiats du peuple iranien, les responsables ont expulsé MSF d’Iran. Alireza Vahabzadeh, un haut responsable du ministère de la Santé a tweeté le 24 mars : « Il n’est pas nécessaire que les étrangers créent des hôpitaux de campagne ». En un mot, le régime demande des moyens qu’il utilisera à ses fins, mais ne veut pas de présence directe car cela mettrait à nue ses véritables priorités, sa mauvaise gestion et la corruption.
Alors qu’à l’extérieur de l’Iran, le régime prétend ne pas avoir les besoins de base en raison des sanctions, à l’intérieur de l’Iran, il se vante d’avoir le contrôle total et de disposer de moyens supplémentaires. Le 25 mars, Hassan Rohani a déclaré : « Jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons pas manqué de lits, d’infirmières ou de médecins. Même dans les unités de soins intensifs (USI), dans la plupart des villes et des provinces, nous avons des réserves. Hier, j’étais particulièrement inquiet pour Mashhad ; cependant, il s’est avéré que 30 % des lits de l’USI étaient vides. Il y a une bonne planification en place ! » Il a également déclaré hier : « Les admissions à l’hôpital (pour le Coronavirus) ont diminué et le nombre de décès est en baisse. »
Quels sont les faits de base ?
1- Pendant quatre décennies, la seule préoccupation du régime iranien a été de réprimer son peuple, de parrainer le terrorisme et la belligérance dans la région et de faire proliférer les armes de destruction massive. Cela se traduit par l’allocation de budgets pour ces activités malveillantes au lieu de satisfaire les besoins fondamentaux et de penser au bien-être de la population, comme les installations médicales et les hôpitaux. Cette politique a dévasté les fondements de la société iranienne et le peuple iranien en a payé le prix.
2- La corruption est institutionnalisée. Elle est devenue si répandue que même les dirigeants du régime la décrivent comme un dragon à sept têtes. Le 15 juillet 2019, le ministre de la Santé, Saied Namaki, a déclaré : « 1,3 milliard de dollars pour l’achat de matériel médical a été déboursé et personne ne sait exactement qui l’a pris, ce qui a été apporté et à qui cela a été remis. » Le gouverneur de la Banque centrale a déclaré le 19 décembre 2019 : « Nous avons fourni 22 milliards de dollars de devises étrangères pour les importations, dont 11 milliards de dollars ne sont pas retournés au pays. Qu’est-il arrivé au reste de l’argent ? » Un journal du régime a écrit le 18 décembre que selon les informations de 15 banques iraniennes, il est devenu évident que les actifs financiers et les fonds fournis à 456 personnes physiques et morales s’élevaient à environ 86,5 milliards de dollars, ce qui équivaut à la totalité du budget de l’année 1399 iranienne (qui a commencé le 20 mars).
En raison de la thésaurisation et de la mauvaise gestion, les hôpitaux manquent de fournitures de base et de l’équipement et des installations nécessaires pour contrer cette catastrophe. Les installations médicales sont exclusivement contrôlées par les pasdaran. Les patients ordinaires sont privés des accessoires de base, tels que les masques et les liquides désinfectants ; les pasdaran les vendent au marché noir à 10 fois le prix réel.
3- En ce qui concerne la disponibilité des fonds, selon les hauts responsables du régime, il existe cinq institutions qui contrôlent 60 % de la richesse nationale. Il s’agit du QG exécutif des ordres de l’Imam (Setad Ejraï Farman Imam), de la Garnison Khatam al-Anbiya des pasdaran, de la fondation Astane Qods Razavi, de la Fondation des martyrs et de la Fondation Mostazafin.
Toutes ces organisations sont sous le contrôle total du Guide Suprême, Ali Khamenei. Les actifs et le capital de Setad sont estimés à plus de 100 milliards de dollars.
Le Fonds national de développement est sous le contrôle total de Khamenei. Bien que ses avoirs fassent l’objet de plusieurs estimations, il disposerait de dizaines de milliards de dollars d’actifs.
Ces institutions possèdent des actifs et des installations massives. Même une petite partie d’entre elles pourrait payer les coûts de la lutte contre le Coronavirus, notamment le paiement des salaires des ouvriers, des employés et des infirmières.
Alors que Khamenei a refusé d’utiliser son argent personnel pour subvenir aux besoins les plus élémentaires des Iraniens, le salaire et les avantages des forces répressives, à savoir les pasdaran et les mandataires du régime à l’extérieur, continuent d’être payés. Le 8 janvier, le régime a augmenté le budget de la force Qods affiliée aux pasdaran de 200 millions d’euros.
Le secteur médical n’a jamais été l’objet des sanctions. Le directeur de l’Organisation de l’alimentation et de la médecine du régime a annoncé samedi 21 mars que les vêtements spéciaux, les masques et le matériel hygiénique sont importés en 48 heures. Le régime peut importer des kits de dépistage depuis janvier.
Il y a quelques jours, Khamenei a déclaré qu’il est possible que les États-Unis aient produit le virus pour l’Iran. Le régime utilise la vie d’Iraniens sans défense comme un outil d’opportunisme politique et tente de saper les sanctions. Le monde ne devrait pas permettre aux mollahs d’utiliser la vie de milliers d’Iraniens comme des pions pour avancer leurs sinistres objectifs politiques.
Cela est également évident dans la façon dont le régime traite le peuple iranien. Alors que d’autres pays indemnisent les travailleurs et les employés afin qu’ils puissent rester chez eux, Rohani a déclaré le 21 mars : « C’est la conspiration des contre-révolutionnaires pour fermer les entreprises et l’activité économique en Iran. Nous ne devons pas laisser cela se produire. » Il avait précédemment déclaré que l’Iran n’avait pas l’intention de mettre des villes en quarantaine.
– Partout dans le monde, les gouvernements font tout leur possible pour soulager les souffrances des populations en luttant contre le Coronavirus. L’Iran est le seul pays où le régime et le peuple se trouvent dans deux camps différents. Les efforts du régime visent à dissimuler les chiffres réels et à faire face aux conséquences politiques, à savoir contrecarrer toute expression d’indignation publique en réponse à sa mauvaise gestion de la menace du Coronavirus. Cela a contribué de manière significative à la situation difficile et aux difficultés de la population.
– La catastrophe en Iran est un problème immédiat et urgent qui ne s’est pas limité aux frontières iraniennes et qui s’est également étendu aux pays de la région.
– Le régime exploite la situation difficile du peuple iranien pour alléger les sanctions afin d’avoir plus de moyens pour poursuivre sa répression, son terrorisme et sa belligérance. Même un centime d’aide à ce régime ne parviendra pas au peuple iranien. C’est pourquoi, toute l’aide à l’Iran devrait être envoyée et distribuée directement par les agences internationales. Sinon, elles seront détournées par le régime.
– En ce qui concerne les sanctions, comme l’a souligné Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, ceux qui versent des larmes de crocodile pour la théocratie au pouvoir en Iran à cause des sanctions devraient aussi montrer une certaine empathie pour le peuple iranien. Et s’ils sont fidèles à leurs paroles, ils devraient forcer le régime à autoriser les journalistes, les observateurs, les missions et l’aide étrangère dans le pays et permettre à l’aide d’atteindre les nécessiteux sans intermédiaires. Ils devraient également faire pression sur le régime pour qu’il libère tous les prisonniers et qu’il mette un terme aux arrestations, à la torture, aux exécutions, et surtout, le contraindre à ne pas empêcher les jeunes d’aider leurs concitoyens.
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