CSDHI - Les prisonniers présentant un risque d'infection par le coronavirus se sont rebellés dans deux prisons de l'ouest de l'Iran, certains réussissant à s'évader.
Les forces de sécurité auraient attaqué des détenus qui présentaient des risques d'infection au coronavirus à la prison de Tabriz, dans le nord-ouest de l'Iran, pour arrêter leur protestation contre les conditions de détention.
Les détenus ont organisé une manifestation jeudi 26 mars, dans l’après-midi, heure locale, pour protester contre l'absence de congés et l'envoi de nouveaux prisonniers dans les sections carcérales sans passer par la période de quarantaine.
La manifestation a repris jeudi, certains prisonniers mettant le feu à leurs couvertures. Un certain nombre de prisonniers ont réussi à s'échapper.
Des unités des Gardiens de la révolution (les pasdarans) ont utilisé des armes à feu lors de raids à l'intérieur des quartiers 7 et 9, où 800 prisonniers sont détenus. De la fumée a été vue s'élevant vers le ciel depuis l'intérieur de la prison et des bruits de coups de feu et d'ambulances ont été entendus dans les zones adjacentes à l'établissement.
Des informations indiquent que la violente répression de la sécurité a entraîné la mort d'au moins un détenu et les blessures de sept autres. Des informations non confirmées suggèrent également que trois ou quatre personnes ont été tuées.
Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, des coups de feu ont été entendus depuis la prison.
Les affrontements entre les gardiens de prison et les détenus se sont poursuivis dans divers quartiers de la prison, y compris le quartier 7.
Les forces spéciales de la province de l’Azerbaïdjan se sont déployées devant la porte principale de la prison et les zones environnantes ont été fortement contrôlées. Jusqu'à présent, 15 prisonniers qui s'étaient évadés ont été arrêtés.
Des tireurs d'élite sont stationnés sur un pont à côté de la prison, pour viser tous ceux qui ont réussi à s'échapper.
Un membre de la famille d'un détenu de la prison a déclaré : « De nouveaux détenus sont emmenés dans les locaux de la prison sans être mis en quarantaine pendant quelques jours. Si l'un d'eux est infecté par le virus, les autres détenus seront également affectés. Aujourd'hui, un prisonnier malade présentant des symptômes de COVID-19 s'est adressé à la clinique de la prison, mais il a été renvoyé dans son quartier sans recevoir de soins médicaux. Ses codétenus craignent qu'il ne soit infecté par le virus et d’être à leurs tours infectés. »
Alors que le nombre de victimes de l'infection par le coronavirus augmente de façon exponentielle chaque jour, des centaines de milliers de détenus dans différentes villes sont menacés par une catastrophe majeure. Cependant, malgré les appels nationaux et internationaux à la libération de la majorité des prisonniers, en particulier des prisonniers politiques, le régime iranien refuse de le faire.
Par ailleurs, le 19 mars 2020, les prisonniers de la prison de Parsilon à Khorramabad (ouest de l'Iran), qui risquaient d'être infectés par un coronavirus, se sont rebellés, ont désarmé les gardiens et se sont échappés. Les gardiens de la prison et les forces répressives ont ouvert le feu sur environ 250 détenus en fuite et ont tué plusieurs d'entre eux.
Lors d'un autre incident, le 20 mars 2020, des prisonniers de la prison centrale d'Aligoudarz, dans la province occidentale du Lorestan, se sont rebellés et ont désarmé certains des gardiens de prison, tentant de s'échapper. Des affrontements ont eu lieu entre les gardiens et les prisonniers menacés d'infection par le coronavirus, s'étendant à l'extérieur de la prison. Les pasdarans sont intervenus et les affrontements ont continué pendant plusieurs heures. Un certain nombre de prisonniers ont réussi à s'échapper, certains ont été abattus ou blessés. Certains des gardiens de prison et des membres des pasdarans ont également été blessés.
Source : Iran HRM
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