CSDHI – Sur la base d’un compte-rendu reçu par Iranwire, les autorités de la prison de Semnan ont refusé un congé à Behnam Eskandarian, un prisonnier bahaï de Semnan, en Iran.
A la suite de l'importante propagation du COVID-19 en Iran et à l'inquiétude croissante quant au sort des prisonniers, le chef du pouvoir judiciaire a demandé à toutes les autorités judiciaires, dans une circulaire du 26 février 2020, d'accorder des libérations conditionnelles aux prisonniers pour préserver leur santé dans cette situation.
Cette circulaire exclut les prisonniers qui sont condamnés pour des « activités contre la sécurité nationale et condamnés à plus de cinq ans de prison. »
Behnam Eskandarian est condamné à moins de cinq ans de prison, et peut bénéficier d’une liberté conditionnelle sur la base de la directive du chef du pouvoir judiciaire.
Une source proche de ce citoyen bahaï a déclaré à Iranwire : « La semaine dernière, les autorités pénitentiaires ont approuvé la demande de congé de Behnam et elles ont même perçu une caution. Cependant, au bout de quelques jours, ils ont déclaré que la situation de Behman était différente de celle des autres prisonniers et qu'ils devaient se renseigner auprès du Bureau du renseignement de Semnan. »
Lorsque la famille Eskandarian est allée à la prison le jeudi 12 mars pour faire le suivi du congé de leur fils, on leur a dit qu'il n’était pas éligible avant qu'il purge un an de sa peine et qu'ils pouvaient récupérer leur caution.
Behnam Eskandarian, Ardeshir Fanaian et Yalda Firouzian ont été arrêtés à leur domicile le mardi 30 avril 2019, inculpés pour leur appartenance à un groupe illégal (c’est-à-dire leur adhésion à la foi bahaïe) dans le but de perturber la sécurité nationale. Dans les premiers jours qui ont suivi son arrestation, Behnam Eskandarian a été sévèrement battu par un prisonnier dans la section de quarantaine, et les effets de ces coups ont pu être observés sur son oreille et ses mains pendant plusieurs mois. Cependant, les autorités pénitentiaires ont refusé de lui accorder un congé de maladie.
Le processus d'interrogatoire, d'enquête, des tribunaux de première instance et d'appel pour ces trois citoyens bahaïs a duré sept mois, et le 22 décembre, la Cour d'appel de Semnan a condamné Yalda Firouzian à deux ans et demi, Behnam Eskandarian à trois ans et demi, et Ardeshir Fanaian à six ans de prison.
Une source informée des conditions des prisonniers Bahaïs à Semnan a mentionné que ces trois personnes sont en prison depuis leur arrestation. Parmi eux, Yalda Firouzian a bénéficié d'une permission de sortie du jeudi 12 mars au 3 avril après avoir payé sa caution. La prison a exigé une caution d'un milliard de toumans (environ 223 000 €) et la garantie de deux employés pour accorder une permission à Ardeshir Fanaian. Cependant, il n'est pas certain qu'ils accorderont une permission à Ardeshir même si cette caution massive est versée, ou, comme Behnam, qu'ils l'empêcheront de bénéficier d'une permission en invoquant des excuses.
La province de Semnan est un nouveau cluster de coronavirus. Selon les statistiques officielles, au 12 mars, 324 habitants du Semnan ont contracté ce virus, dont six ont perdu la vie. La propagation du COVID-19 au Semnan a suscité une inquiétude extrême parmi les familles des prisonniers quant à la condition de leurs enfants.
Source : Iran Press Watch
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