Par Mahmoud Hakamian
Plusieurs prisonniers politiques en Iran ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention pendant qu’une épidémie de coronavirus a potentiellement infecté des centaines de milliers d’Iraniens depuis le début de l’année. La grève de la faim fait suite aux revendications des familles des prisonniers politiques pour que le pouvoir judiciaire libère temporairement les prisonniers pour limiter la propagation de COVID-19.
Au cours des deux dernières semaines, Téhéran a tenté de se dérober, d’abord en annonçant un plan de libération provisoire de plus de 50 000 prisonniers, puis en affirmant qu’il avait libéré 85 000. Cependant, aucune de ces affirmations ne peut être vérifiée indépendamment. Et dans la mesure où les prisonniers ont fait parvenir les détails de leur grève de la faim, l’idée que les autorités protègent la population carcérale a été démenti.
L’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) a annoncé dans l’après-midi du 23 mars 2020, que le nombre de décès dus au coronavirus a dépassé le chiffre choquant de 10500 ncr-iran.org/fr/communiques …#coronavirus #Covid_19 #Iran #CoronavirusPandemic #CoronaVirusUpdates
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Bien au contraire, les révélations des détenus suggèrent que des mesures ont été prises pour rendre certains types de détenus particulièrement vulnérables. Cela est rendu plus alarmant par des rapports antérieurs sur les conditions des prisons en Iran. Ceux-ci sont connus pour leur mauvaise hygiène, leur nourriture de mauvaise qualité, leur accès limité à l’eau et leur manque de ventilation. Dans l’ensemble, ces conditions contribuent fortement à la propagation de la maladie et aggravent également les conditions de santé préexistantes chez les détenus.
Les détenus malades, quant à eux, sont systématiquement soumis au refus d’accès aux soins médicaux. Ceci est largement reconnu comme une tactique délibérée pour exercer une pression supplémentaire sur les prisonniers, en particulier les prisonniers politiques. Il n’est pas rare que cette tactique entraîne une invalidité permanente ou même la mort. Ces décès ne sont bien sûr pas inclus dans le bilan officiel des exécutions de prisonnier.
L’épidémie de coronavirus a sans doute fourni aux autorités du régime l’occasion d’intensifier cette pratique, tuant ainsi des prisonniers politiques ou du moins porter atteinte gravement à leur santé.
C’est exactement ainsi que la situation semble être perçue par les prisonniers politiques actuellement en grève de la faim. Dans une récente lettre ouverte, plusieurs d’entre eux ont expliqué qu’ils avaient vu des codétenus tomber malades et mourir. D’autres auraient été transportés à l’hôpital et n’auraient jamais été revus. «Ils peuvent éliminer qui ils veulent, sous prétexte que le prisonnier a contracté un coronavirus», a déclaré un prisonnier qui le témoignage a été rapporté par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI). « Le prisonnier est emmené sans que personne ne sache où il se trouve. »
Le CNRI a récemment déterminé que le nombre réel de morts de coronavirus est supérieur à 9600. Cela souligne à lui seul la gravité de la crise humanitaire. Le régime iranien en laissant les prisonniers délibérément exposés à l’épidémie qui fait rage, commet un crime contre l’humanité.
Les défenseurs des droits de l’homme et les Nations Unies doivent insister sur l’accès immédiat aux établissements pénitentiaires iraniens, afin de confirmer que le régime a donné suite aux congé promis des prisonniers. Il faut aussi exercer des pressions diplomatiques sur le régime iranien pour répondre aux autres demandes des prisonniers politiques en grève de la faim.
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