Le stress hydrique est mesuré par la quantité d’eau disponible par mètre cube par personne et par an. Si un pays dispose de plus de 1 700 mètres cubes par personne et par an, il est considéré comme sûr. Toutefois, si ce niveau est inférieur, le pays sera confronté à un stress hydrique (entre 1 000 et 1 700 mètres cubes par personne) et, à terme, à une crise de l’eau (en dessous de 1 000 mètres cubes). L’Iran oscille entre le stress hydrique et la crise de l’eau depuis 2022.
Pire encore, les prévisions scientifiques indiquent que d’ici 2050, la disponibilité en eau de l’Iran n’atteindra que 500 mètres cubes par personne, une situation catastrophique.
La crise de l’eau constitue non seulement une grave menace écologique, mais aussi un formidable défi social et humanitaire. À mesure que la pénurie d’eau s’aggrave, les tensions augmentent et les conflits liés à l’eau deviennent de plus en plus probables. La concurrence pour les ressources en eau pourrait conduire à des affrontements et à des troubles sociaux à l’intérieur du pays. En outre, l’agriculture, qui constitue l’épine dorsale de l’économie iranienne, sera gravement touchée, ce qui entraînera des pénuries alimentaires et aggravera encore les disparités socio-économiques.
Depuis des décennies, les autorités iraniennes ont construit de nombreux barrages qui ont détourné les cours d’eau naturels et conduit à l’épuisement des eaux de surface. En outre, les politiques inconsidérées du régime ont plongé les ressources en eaux souterraines dans une crise irrémédiable.
Les conséquences de cette faillite de l’eau sont évidentes dans la province du Khouzistan, frappée par la sécheresse, où de vastes zones souffrent. « Les températures dans des villes comme Omidiyeh, Shoush, Ramhormoz, Ahwaz et Aghajari au Khouzistan ont atteint plus de 50 degrés Celsius, et l’Organisation météorologique du Khouzistan a lancé une alerte orange. Simultanément, les régions de Ghilavieh et de Malashiyeh au Khouzistan sont confrontées à une pénurie d’eau ».
Il convient de noter qu’il y a tout juste deux ans, en réponse aux pénuries d’eau, de vastes manifestations ont éclaté dans de nombreuses villes du Khouzistan, notamment Ahwaz, Abadan et Khorramshahr. Toutefois, le Corps des gardiens de la révolution a brutalement réprimé les cris de la population. Récemment, le chef du Corps des pasdarans, Hossein Salami, s’est rendu au Khouzistan et a proféré des menaces à l’encontre de la population qui souffre de la soif, déclarant que le Corps des pasdarans sévirait contre quiconque porterait atteinte à la sécurité du pays et qu’il étoufferait toute protestation.
Mais la crise de la pénurie d’eau a depuis longtemps dépassé le Khouzistan, l’Ilam, le Kerman et le Sistan-Baloutchistan et vise maintenant la capitale, Téhéran. Le 17 juillet, le député Gholamreza Montazeri a demandé au gouvernement d’agir et de fournir de l’eau par camions-citernes pour résoudre la crise de l’eau dans la province septentrionale du Golestan, afin d’éviter que le stress hydrique ne se transforme en « troubles sociaux ».
La perspective d’une population rebelle d’un million de personnes dans la capitale, souffrant de pénuries d’eau, terrifie le régime clérical plus que toute autre chose. Ces derniers mois, plusieurs coupures d’eau à Téhéran ont suscité une colère générale et des manifestations, des milliers de personnes étant descendues dans la rue.
Source: CSDHI
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