Des dizaines de personnalités et ONG ont demandé au Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, d’intervenir pour empêcher l’exécution d’un champion de boxe iranien condamné à mort pour son rôle dans les manifestations de 2019.
L’appel est intervenu après que Mohammad Javad Vafaei-Sani a vu mercredi son verdict d’exécution confirmé avant d’être emmené dans une section isolée de la prison de Vakilabad dans la ville de Mashhad (nord-est) où il est détenu, selon la lettre envoyée à M. Türk dans la nuit.
« Nous demandons votre intervention publique urgente pour sauver la vie du prisonnier politique iranien (Mohammad Javad Vafaei-Sani)« , indique la lettre, signée par 85 personnalités et groupes internationaux de défense des droits humains. Un ancien chef de la Cour pénale internationale, 19 fonctionnaires et ex-fonctionnaires de l’ONU, d’anciens ministres et sept lauréats du prix Nobel figuraient parmi les signataires de la lettre, consultée par l’AFP.
Le champion local de boxe de Mashhad, âgé de 27 ans, a été arrêté début 2020 pour avoir participé à des manifestations antigouvernementales en novembre précédent, déclenchées par une hausse soudaine du prix du carburant. Il a été condamné à mort en janvier 2022 après avoir été reconnu coupable d’incendie criminel et de destruction de bâtiments gouvernementaux, a déclaré à l’époque l’ONG iranienne des droits de l’homme (IHR), basée en Norvège. Le Conseil national de la Résistance iranienne en exil, l’aile politique du groupe d’opposition des Moudjahidine du peuple (MEK) – tous deux interdits en Iran – a déclaré que les accusations portées contre lui incluaient le soutien au MEK.
L’Iran a exécuté 582 personnes en 2022, soit plus que tout autre pays à l’exception de la Chine, selon plusieurs ONG de défense des droits humains incluant Amnesty International. Depuis début 2023, l’IHR a récemment indiqué avoir comptabilisé près de 370 exécutions en Iran. L’Iran a été particulièrement critiqué pour le nombre croissant d’exécutions liées aux manifestations massives ayant éclaté après la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une jeune kurde iranienne détenue par la police des moeurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire strict imposant notamment aux femmes le port du voile.
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