Dans son intervention, Laurence Fehlmann Rielle a déclaré:
C’est un grand honneur et un plaisir pour moi de prendre brièvement la parole après ce long après-midi rempli de discours inspirants et engagés.
Permettez-moi de vous présenter la délégation suisse, une de mes collègues, Yvonne Ferry, parlementaire de la partie suisse alémanique, et moi-même représentant la partie romande de la Suisse. M. Eric Vorue, ancien parlementaire et Mme Christiane Perregot, infatigable avocate de la cause d’un Iran libre et chère amie de la famille Radjavi.
En tant que membre du Parlement suisse et représentante du comité pour la laïcité et la démocratie en Iran, dont je vous ai présenté les membres, je suis venu exprimer notre ferme soutien à la défense des droits de l’homme et à l’instauration d’une véritable démocratie en Iran. Ce pays, comme vous le savez tous, vit sous une dictature religieuse depuis plus de 40 ans, et toute opposition a toujours été férocement réprimée.
Le soulèvement qui a suivi l’assassinat de la jeune femme kurde, Mahsa Amini, a sérieusement ébranlé le régime, contredisant la propagande des mollahs, qui veulent nous faire croire que leur pouvoir est profondément enraciné et ne peut être renversé. Pourtant, l’opposition existe, elle est vivante et forte, elle est incarnée notamment par le CNRI, et elle doit s’élargir à toutes les composantes qui militent pour la construction d’une société démocratique, laïque et inclusive.
Je salue le plan en 10 points de Mme Maryam Radjavi, qui plaide pour l’abolition de la charia (Les lois religieuses du régime des mollahs), l’élimination de toutes les formes de discrimination fondée sur le sexe, l’ethnie et la religion. Elle appelle à l’autonomie des différents groupes de population qui composent ce beau pays qu’est l’Iran, comme les Kurdes, qui luttent depuis des décennies pour faire reconnaître leur existence, non seulement en Iran mais dans tous les pays où ils résident.
J’insiste également sur la nécessité d’unir nos forces pour l’abolition de la peine de mort, qui a fait de nombreuses victimes, notamment lors du récent soulèvement. Rappelons-nous que l’Iran est l’un des pays qui compte le plus grand nombre de condamnations à mort et d’exécutions au monde. Je crois que depuis 2023, il y a déjà eu environ 320 exécutions, selon diverses sources, dont des sources officielles et notamment Amnesty International. La communauté internationale ne doit pas se contenter de condamner les exécutions uniquement par des déclarations, mais doit véritablement faire pression sur l’Iran pour qu’il abolisse cette pratique barbare. La Suisse doit aussi intervenir plus fermement, car elle place l’abolition de la peine de mort au centre de ses préoccupations de politique étrangère, avec sa stratégie visant la fin de la peine de mort d’ici 2025. Nous sommes déjà à mi-chemin de 2023, le temps presse.
Je tiens également à souligner le courage et l’immense engagement des femmes iraniennes, qui paient un lourd tribut dans la lutte contre le fascisme religieux. J’ai eu l’occasion et l’honneur de visiter Achraf 3 en Albanie, à Tirana, au moins trois fois. J’ai eu la chance de discuter et de constater l’ampleur de l’engagement de nombreuses femmes qui se tiennent aux côtés du CNRI et qui consacrent leur vie à cette cause pour que les résidents puissent enfin vivre en Iran à l’abri de toute cette barbarie. La plupart de ces femmes ont partagé des histoires déchirantes de leurs familles emprisonnées, de leurs proches torturés et finalement exécutés. Si vous visitez le musée de Tirana dans le cadre d’Achraf 3, c’est absolument poignant. Je crois que beaucoup d’entre vous ont eu l’occasion de visiter, et c’est quelque chose de vraiment émouvant mais aussi terrifiant.
Notre commission a été choquée par la violente attaque d’Achraf 3 par de nombreux policiers albanais, attaque qui a entraîné la mort d’Ali Mostachari, de nombreux blessés et des dégâts considérables. Nous avons applaudi le geste humanitaire de l’Albanie en accueillant les nombreux réfugiés iraniens dont la vie était menacée en Irak. Il est essentiel qu’une enquête indépendante soit menée sur cet incident tragique, que les autorités albanaises soient tenues responsables et que les institutions internationales responsables des exilés exigent le respect des droits et la protection des résidents d’Achraf.
Il y a eu l’attentat raté de Villepinte lors du rassemblement de 2018. J’imagine que vous étiez nombreux. Cet attentat raté a été orchestré par les services de renseignement iraniens, comme vous le savez, et le cerveau a été condamné à 20 ans de prison. Malheureusement, après 5 ans, il a été échangé en Iran contre un autre prisonnier belge. Nous devons éviter à tout prix de permettre au régime iranien de poursuivre ses activités terroristes sur le sol européen ou dans d’autres régions.
Je terminerai en saluant une fois de plus le courage et la ténacité des opposants au régime iranien, en particulier les membres et militants du CNRI sous la direction de Mme Maryam Radjavi, et nous les assurons de notre entière solidarité.
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