Le régime iranien est l'un des nombreux pays engagés dans la guerre cybernétique, utilisant les trolls d'Internet et la désinformation pour manipuler l'opinion publique. L'armée de trolls iranienne est moins bien financée et moins efficace que celle d'autres pays, comme la Russie, mais leur influence ne cesse de croître. (Le terme troll désigne, dans le jargon de l'internet, un personnage malfaisant dont le but premier est de perturber le fonctionnement des forums de discussion en multipliant les messages sans intérêt et générer des polémiques.)
La cyber-armée des mollahs se subdivise en trois grandes catégories :
• Les cyber-agents : Ils utilisent des réseaux privés virtuels (VPN) pour contourner les blocages d’Internet en Iran afin de faire la propagande du régime et d'attaquer les opposants. On suppose qu'ils ne sont pas rénumérés, mais il est probable que le régime leur procure un autre avantage.
• Les trolls recrutés par le régime: Ils reçoivent des instructions des autorités sur ce qu'il faut dire et à qui le dire. Ils ont créé deux grands types de faux sites Web : l'un est créé pour espionner les ennemis du régime et voler des informations, tandis que l'autre existe uniquement pour diffuser les fausses informations en anglais ainsi que dans les langues des pays voisins (arabe, turc, azerbaïdjanais, etc.). Ils sont également responsables de la création de faux personnages en ligne qui sont utilisés pour l'espionnage, soit en incitant quelqu'un à ouvrir un virus sur un ordinateur de travail (pour ceux qui se trouvent dans les domaines de la sécurité ou de l'énergie), soit en révélant des informations (dans le cas d'un dissident).
• Les trolls d'élite : Ces trolls sont très instruits et environ 80% parmi eux parlent anglais. Ils sont utilisés pour attaquer des individus particuliers (dissidents Iraniens, militants des droits de l'homme, dirigeants étrangers). Ils sont parfois présentés comme des experts sur les questions iraniennes par les médias Occidentaux pour faire valoir le point de vue du régime et ils rédigent de gros volumes agréables à lire, mais remplis de mensonges.
Main dans la main
Il convient également de souligner que les pays engagés dans la guerre cybernétique sont également ceux qui cherchent à imposer la censure à leur propre population. Téhéran le fait depuis des années, mais leur censure s'est considérablement accrue au cours des récentes manifestations afin d'empêcher les manifestants de communiquer entre eux ou avec le monde entier.
Néanmoins, de nombreux Iraniens ont contourné la censure en utilisant des VPN pour accéder à des sites comme Facebook, Twitter et Telegram (que les responsables du régime utilisaient pour assurer la propagande du régime en toute impunité).
Avant les protestations, l'application de messagerie cryptée Telegram n'était pas bloquée en Iran, mais le régime essayait d’obliger la société à stocker les données des utilisateurs iraniens, en violation flagrante de l'éthique de Telegram afin de surveiller les Iraniens.
Le régime des mollahs a également activé toutes ses fausses personnages à la suite des manifestations afin d'espionner ou d'intimider davantage les Iraniens.
Mais, selon les analystes, les trolls du régime ne peuvent pas suivre et dans la plupart des cas, ils ne peuvent pas répondre à toutes les publications, montrant les limites de la machine à troll de régime iranien.
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