CSDHI - L’unité du renseignement des Gardiens de la révolution (les pasdarans) exige que toutes les mesures pour faire face à la crise du coronavirus en Iran soient coordonnées avec elle - depuis le traitement médical jusqu'à la couverture médiatique et la gestion des personnalités officielles des personnes touchées, a appris IranWire.
« Il n'y a pas de statistiques exactes sur les décès et les infections dues à COVID-19 en Iran », a déclaré une source à IranWire.
« Dès le début, le service du renseignement des pasdarans a ordonné à tout le personnel médical de coordonner la diffusion des informations avec eux », a déclaré la source, faisant référence à l'implication des pasdarans dans l'admission, la sortie et l'enterrement des personnes qui avaient contracté le coronavirus, ou COVID-19. « Mais ces derniers jours, ils veulent que nous coordonnions avec eux tous les détails concernant ces patients ». Selon la source, le service du renseignement des pasdarans a récemment demandé aux centres médicaux gérés par eux de se conformer à cette directive.
« En pratique, cela n'est pas possible », a déclaré la source, ajoutant que « le personnel médical des centres médicaux des pasdarans n'est pas satisfait de cette décision. » Cependant, la source a souligné qu'aucune statistique précise sur le nombre d'infections et de victimes du virus n'est disponible, pour diverses raisons, notamment le manque de moyens de diagnostic nécessaires et l'incapacité à identifier les erreurs de distinction entre le virus et la grippe au cours des premiers jours de l'infection.
Selon la source, les pasdarans ont également supervisé les statistiques sur COVID-19, concernant à la fois le nombre de cas et le nombre de décès, au cours des derniers jours.
Avant cela, une autre source avait signalé que des médecins avaient été menacés par les pasdarans (IRGC). Le jeudi 27 février, IranWire a été informé : « Le samedi 22 février, un groupe de médecins de Téhéran a eu une réunion avec Iraj Harirchi, vice-ministre de la santé, du traitement et de l'enseignement médical, au cours de laquelle ils ont remis leurs rapports sur la propagation du coronavirus à Téhéran et dans diverses autres villes d'Iran. Mais après la fin de la réunion, l'IRGC a pris des mesures au ministère de la santé et a menacé tous les médecins présents à la réunion que s'ils publiaient des informations, ils seraient tenus pour responsables de tout ce qu’il s'est passé. »
En outre, un journaliste a également signalé que le service du renseignement des pasdarans s'était heurté à certains journaux au sujet de la couverture du coronavirus. « Le premier jour où des nouvelles de l'épidémie de coronavirus à Qom sont apparues, nous avons fait un article sur le sujet », a déclaré le journaliste à Journalism is Not a Crime, le site Internet d'IranWire. « Bien que les nouvelles soient véridiques et exactes, les responsables ont contacté le directeur de l’agence de presse, disant qu'en diffusant cette nouvelle, nous mettions en danger la sécurité du pays. Mais à mesure que le nombre de patients atteints de COVID-19 dans le pays augmentait, l'atmosphère a légèrement changé. Ils ont réalisé que COVID-19 ne pouvait plus être complètement nié. Ils ont tenu une réunion et ont dit qu'il était normal que les nouvelles concernant le coronavirus soient diffusées, mais qu'il fallait respecter une ligne rouge, à savoir que nous ne devions pas écrire de manière à créer de la peur. »
Selon une infirmière qui travaille dans un hôpital affilié aux pasdarans, les médecins spécialistes des maladies infectieuses des hôpitaux de l'IRGC ont été invités à préparer des directives de formation pour la prévention du COVID-19 dans les premiers jours, alors que des nouvelles de l'épidémie apparaissaient et étaient diffusées sur les médias sociaux, tandis que le ministère de la santé niait les détails de l'épidémie qui était signalée. Les directives ont été imprimées dans des brochures envoyées à tous les organismes et organisations sous la supervision de l'IRGC. « C'est pourquoi l'IRGC semble s'occuper plus que d'autres organismes des questions de santé et de prévention des maladies à coronavirus », a déclaré la source.
Les pasdarans gèrent de nombreux hôpitaux et centres de formation à travers le pays, les plus connus étant l'hôpital Baqiyatollah, la faculté de médecine Baqiyatollah, l'hôpital Najmiyeh et l'hôpital cardiaque Jamaran.
Le contrôle des pasdarans sur tous les aspects de la société iranienne est bien documenté. Alors que les cas de coronavirus continuent de croître, la prise de conscience que le CGRI supervise la crise pourrait fort bien susciter des craintes croissantes parmi le public, certainement compte tenu de la tendance des gardiens soustraire des informations au peuple iranien dont il a pourtant besoin pour se protéger.
Source : IranWire
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