CNRI Femmes – Les militants politiques kurdes continuent de subir des persécutions dans le climat actuel de répression en Iran. Au cours du mois dernier, de nombreuses Kurdes ont été poursuivies et détenues et condamnées à de lourdes peines de prison.
La persécution brutale des minorités ethniques en Iran, notamment des Kurdes, fait partie des tactiques utilisées par le régime depuis 40 ans pour assurer sa survie.
Cette nouvelle donne un aperçu de la situation des kurdes prisonnières politiques et militantes des droits civiques, en particulier celles qui ont été condamnées à des peines oppressives et ont subi des pressions en prison en juillet 2020.
La prisonnière politique kurde Zeinab Jalalian, qui purge une peine de prison à vie, souffre de multiples maladies dues aux pressions et à la torture psychologique. Elle a entamé une grève de la faim le 20 juin dernier. Le 29 avril, des gardiens l’ont brusquement transférée de la prison de Khoy à Oroumieh puis Kermanchah pendant deux jours. Menottée et entravée, elle a été envoyée au parquet d’Evine dans la capitale, et finalement à la sinistre prison de Qarchak en banlieue. Après avoir été transférée à la prison de Qarchak, Zeinab a contracté le coronavirus. Elle a ensuite été transférée de la quarantaine de Qarchak vers un lieu inconnu le 25 juin 2020. Il a été révélé plus tard qu’elle avait été transférée en isolement à la prison de Kerman, dans le sud-est de l’Iran.
Zahra Mohammadi, autre prisonnière politique kurde, a été condamnée à 10 ans de prison pour avoir enseigné la langue kurde. Le verdict du tribunal révolutionnaire de Sanandaj, a été annoncé à son mari par SMS le 12 juillet 2020.
Mme Mohammadi peut faire appel de la décision dans un délai de 20 jours. Pendant sa détention, les interrogateurs l’ont forcée à plusieurs reprises à coopérer avec le ministère du Renseignement, qui l’ont contrainte à signer des aveux préétablis. Les agents ont menacé d’arrêter les membres de sa famille si elle ne coopérait pas.
Le 21 juillet 2020, des militants sur les médias sociaux ont organisé une tempête de Tweet pour protester contre sa condamnation à 10 ans de prison. Les élèves de Zahra Mohammadi ont publié un tract qui disait : « si enseigner et apprendre le kurde est un crime, nous sommes tous fièrs d’être coupables. Zahra Mohammadi n’est pas seule ; tout le Kurdistan est Zahra Mohammadi. »
Une autre prisonnière politique kurde, Sakineh Parvaneh, a entamé une grève de la faim le 18 juin 2020 contre le harcèlement dont elle fait l’objet pendant sa détention et contre les pressions exercées sur sa famille. Cette prisonnière politique a mis fin à sa grève de la faim au cours de la première semaine de juillet, après avoir été transférée de la prison de Qarchak à la prison d’Evine.
Sakineh Parvaneh a été arrêtée par le ministère du Renseignement le 7 février 2020 et transférée à la section 209, politique, de la prison d’Evine. Elle y a été maintenue à l’isolement pendant 10 jours. Elle a été transférée dans le quartier des femmes d’Evine la dernière semaine de février 2020. Sakineh Parvaneh a été transférée à la prison de Qarchak en guise de punition pour avoir écrit des slogans à Evine. Pendant le transfert, le personnel de sécurité l’a battue. Parvaneh, mains et pieds menottés, a été maintenue en isolement pendant 4 jours puis transférée à l’hôpital psychiatrique d’Aminabad à Téhéran. Au bout de 25 jours, elle a été renvoyée au service de quarantaine de la prison de Qarchak. Elle s’est vu refuser le droit à un avocat pendant sa détention et son interrogatoire. Née en 1988, Sakineh Parvaneh et est une Kurde de Kermanj, dans la province de Khorassan-Razavi.
Faranak Jamshidi, membre de l’Association verte du Kurdistan et militante écologiste, a été arrêté le 28 juin 2020 par des agents affiliés au ministère du Renseignement de Sanandaj. Le processus d’interrogatoire de la militante est en cours. Elle a passé plusieurs jours au centre de détention du renseignement de Sanandaj ; la nuit, les forces de sécurité la renvoient au centre correctionnel (prison pour femmes) de Sanandaj. La militante écologiste a été accusée de « propagande contre l’État » et d’« atteinte à la sécurité nationale ».
Selon les réseaux kurdes de défense des droits de l’homme, au moins 46 citoyens kurdes ont été arrêtés par les forces de sécurité dans différentes villes du Kurdistan en juillet, sous l’inculpation d’activités politiques, idéologiques, syndicales et civiles.
En outre, 19 citoyens kurdes ont été condamnés par la justice à un total de 71,5 ans et 74 coups de fouet pour leurs activités politiques et civiques. Un militant religieux a également été condamné à mort.
Auparavant, Parisa Seifi, une artiste kurde, a été arrêtée le 12 novembre 2019 et condamné à 3 ans de prison.
Mojgan Kavousi, une écrivaine et chercheuse kurde, a été arrêtée à Marivan et Javanroud, accusé d’avoir publié des images des martyrs du soulèvement de novembre 2019. Elle a d’abord été condamnée à 5 ans de prison, mais les autorités l’ont augmentée à 6 ans et 3 mois dans une cour d’appel.
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