Share America - En Iran, les défenseurs des droits humains,les protestataires, les journalistes et les femmes qui refusent de porter le hijab risquent tous de se retrouver devant la justice.
Mais nombre d’avocats qui les défendraient sont eux-mêmes en prison.
Un récent rapport de l’ONG Center for Human Rights in Iran (CHRI) en Iran indique que neuf avocats spécialisés dans la défense des droits humains ont été arrêtés ou rayés du barreau au cours des deux dernières années. Au moins cinq d’entre eux sont emprisonnés.
« Le système judiciaire iranien continue de traduire en justice des avocats indépendants pour des chefs d’accusation fabriqués de toutes pièces, révélant au plein jour le mépris de l’État pour les normes internationales du droit et des procédures légales », souligne le CHRI dans son rapport du 23 juin*.
Le secrétaire d’État Michael Pompeo a appelé le régime iranien à traiter le peuple de l’Iran avec dignité et à s’acquitter de ses engagements au titre des accords internationaux sur les droits de l’Homme. L’Iran est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, lequel interdit les arrestations arbitraires.
« L’Iran ne connaîtra vraiment la prospérité que lorsque vous cesserez de terroriser votre peuple et de l’emprisonner », a déclaré M. Pompeo dans son discours du 19 décembre 2019 sur les droits de l’Homme sous le régime iranien.
Les atteintes graves aux droits de l’Homme du régime iranien remontent à bien longtemps et elles sont bien documentées. Les Nations unies ont reproché à l’Iran ses violations persistantes des droits de l’Homme, notamment « les actes de harcèlement et d’intimidation, les persécutions, les arrestations et détentions arbitraires » à son actif.
En 2020, les dirigeants iraniens ont emprisonné des étudiants pour avoir manifesté après que le régime eut abattu un avion de ligne en janvier. Le régime a également détenu des opposants politiques, des syndicalistes et d’autres Iraniens. Entre la création de la République islamique d’Iran en 1979 et l’année 2009, le régime a arrêté et emprisonné 860 journalistes ou journalistes-citoyens, indique Reporters sans frontières (RSF) dans un rapport publié de son siège à Paris, en février 2019.
En outre, le régime cible souvent des avocats des droits de l’Homme.
En mars 2019, un juge a condamné à 33 ans de prison et 148 coups de fouet Nasrin Sotoudeh, l’avocate des droits humains qui défend des femmes accusées d’avoir retiré leur voile. En juillet de la même année, trois femmes ont été condamnées à des peines cumulées de 55 ans de prison pour avoir participé à une manifestation pacifique contre la loi les obligeant à porter le hijab.
Payam Derafshan, un avocat éminent des droits de l’Homme, est détenu au secret depuis son arrestation en juin pour des chefs d’accusation non spécifiés, note le rapport. Il avait déjà été condamné à une peine de prison avec sursis pour « insulte au Guide suprême » et suspendu de l’exercice de la profession d’avocat pour deux ans.
En mai, Soheila Hejab a été condamnée à 18 ans de prison après « avoir formé un groupe de défense des droits des femmes ».
Mohammed Najafi demandait que les responsables des décès survenus en détention rendent des comptes. Traduit en justice nombre de fois, il a été condamné en 2019 à 13 ans de prison, d’après le rapport.
En 2019, Amirsalar Davoudi a été condamné à 30 ans de prison après avoir créé un canal d’information pour avocats sur une application de messagerie. Sa sentence pour avoir formé « un groupe illégal » compte en outre 111 coups de fouet, d’après des rapports publiés.
Abdolfattah Soltani a consacré sa carrière à la défense des prisonniers politiques en Iran avant de se retrouver parmi eux en 2011. Il a passé plus de sept ans en prison et il lui est actuellement interdit d’exercer sa profession.
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