CSDHI - Plus de 250 soignants australiens ont signé une lettre ouverte exprimant leur préoccupation concernant les pressions en matière de droits humains auxquelles est confrontée la communauté bahaïe en Iran et qui se sont intensifiées dans le contexte de la pandémie du coronavirus.
Joobin Hooshmand, un ophtalmologiste travaillant pour NSW Health, a coordonné le projet avec un certain nombre de praticiens bahaïs et leurs collègues.
Les signataires, principalement des Bahaïs mais aussi leurs amis et collègues, comprennent des dentistes, des médecins généralistes, des infirmières, des optométristes, des ambulanciers, des pharmaciens, des physiothérapeutes, des psychologues et des chiropraticiens. Ils viennent de tous les États et territoires.
La communauté bahaïe est la plus grande minorité religieuse non musulmane d'Iran et elle est persécutée depuis la révolution de 1979.
La lettre ouverte, adressée aux autorités iraniennes, invite les praticiens de santé agréés en Australie à ajouter leur nom en tant que signataires.
La lettre a été rédigée et mise en ligne sous forme de formulaire à signer par les professionnels de la santé.
« Au cours des dernières semaines, au moins 77 Bahaïs dans huit provinces d'Iran ont été arrêtés, convoqués au tribunal, jugés, condamnés à la prison, emprisonnés ou réincarcérés », note-t-elle.
Rien que dans la ville de Chiraz, 40 Bahaïs ont été convoqués au tribunal, des peines allant jusqu'à 13 ans ont été prononcées et un responsable du tribunal a menacé de « déraciner » les Bahaïs de la ville.
Le week-end dernier, le président iranien Hassan Rouhani a déclaré que 25 millions d'Iraniens auraient pu être infectés par le coronavirus, selon l'agence de presse officielle, IRNA.
L'Iran connaît la pire épidémie du Moyen-Orient avec plus de 270 000 cas confirmés.
La lettre ouverte aborde les risques auxquels sont confrontés les Bahaïs dans les prisons iraniennes : « Dans le contexte de l'escalade de la pandémie en Iran, tous les prisonniers sont confrontés à un risque important de contracter la COVID-19 en raison des conditions carcérales surpeuplées et insalubres.
« Ces actions sont directement contraires aux appels internationaux généralisés en faveur de la libération des prisonniers de conscience en Iran en raison du risque d'infection par la COVID-19 dans les prisons.
« A un moment où chaque gouvernement devrait se concentrer sur la protection de tous ses citoyens, ces Bahaïs, dont la vie et les moyens de subsistance sont mis à rude épreuve, sont pris pour cible uniquement à cause de leur foi. »
Le Dr Hooshmand, qui est né à Chiraz, est venu en Australie en tant que réfugié à 18 ans pour étudier la médecine car les Bahaïs ne peuvent pas aller à l'université dans son pays natal.
Il a pris l'initiative de la lettre après avoir entendu parler de la situation critique des Bahaïs à Chiraz.
« Ce sont des personnes innocentes dont la santé est inutilement mise en danger, et cela rappelle les injustices que les Bahaïs ont subies pendant plus de 40 ans en Iran à cause du fanatisme religieux et des préjugés », a-t-il déclaré.
« Nous voulons qu'ils sachent que, même au milieu d'une crise sanitaire mondiale, leur souffrance n'est pas invisible et qu'il faut y mettre un terme.
La lettre demande « la libération de tous ceux qui ont été emprisonnés en raison de leur foi, et la fin de la campagne de harcèlement et d'intimidation des citoyens bahaïs en Iran, afin qu'ils puissent participer pleinement à la vie de la société, sur un pied d'égalité avec leurs compatriotes. »
L'un des signataires, André Wattiaux, est directeur médical de l'unité de santé publique de la Gold Coast et fait partie de l'équipe engagée dans la réponse de santé publique à la pandémie sur la Gold Coast.
Le Dr Wattiaux, qui est également un Bahaï, a déclaré à propos de la lettre ouverte : « Ayant appris la récente vague de persécution religieuse à laquelle la communauté bahaïe est confrontée en Iran, en particulier pendant cette crise sanitaire mondiale, il semblait inconcevable qu’un gouvernement expose ainsi des citoyens innocents à un tel risque. »
« Les Bahais ciblés en Iran sont innocents de tout crime et n’ont certainement pas leur place en prison. »
Le réalisateur australien Baz Luhrmann a fait référence à son travail dans un tweet en mars en disant que le Dr Wattiaux « travaillait 24 heures sur 24 avec son équipe pour combattre le virus dans le Queensland et a également travaillé avec toute notre société ici. »
Citant le Dr Wattiaux, il a déclaré : « Notre conjoncture actuelle, partagée au niveau international, nous poussent à accepter que nous sommes tous une famille vivant dans un seul monde. »
Source : Iran Press Watch
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