Ashraf 3, Albania, headquarters of the MEK – Call for Justice Conference, July 19
Le massacre en 1988 de plus de 30 000 prisonniers politiques, pour la plupart membres de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI), est resté impuni pendant 32 ans. Plus la communauté internationale persiste dans son inaction, plus le régime iranien poursuit ses violations des droits de l’homme. Comme l’a dit Daniel Webster : « Chaque meurtre impuni enlève quelque chose à la sécurité de la vie de chaque homme. »
Le régime des mollahs continue ses violations des droits humains parce que la communauté internationale a soit fermé les yeux, soit exigé du régime lui-même qu’il « mène des enquêtes ». En d’autres termes, en demandant à un meurtrier d’enquêter sur son propre crime, donc en permettant au régime des mollahs de s’en tirer à bon compte.
La répression implacable du régime contre les manifestations nationales en Iran en novembre 2019, a fait plus de 1500 martyrs, les exécutions se poursuivent en Iran, la condamnation à des peines sévères contre les militants politiques sont un témoignage de cette réalité.
Bien que le massacre de 1988 ait laissé des milliers de familles dans un chagrin incessant, le fait qu’il soit resté impuni a encouragé le régime à poursuivre les violations des droits humains. Mais cela a également renforcé l’aversion populaire à l’égard du régime. Le mouvement d’appel à la justice, initié par Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), en 2016, a eu un impact énorme tant sur le peuple iranien que sur le régime.
Ce mouvement a empêché le Guide Suprême du régime, Ali Khamenei, de choisir Ebrahim Raïssi, un membre clé des « Commissions de la mort » qui a perpétré le massacre de 1988, lors des dernières élections présidentielles fictives. Cela a intensifié les luttes intestines du régime. Ce mouvement a pu attirer l’attention de la communauté internationale sur ce crime odieux.
Le 17 juillet, Morgan Ortagus, le porte-parole du Département d’Etat américain, a déclaré dans un message vidéo sur Twitter : «Le 19 juillet marque l’anniversaire des soi-disant commissions de la mort en l’Iran sur ordre de l’ayatollah Khomeiny. Ces commissions auraient fait disparaître par la force et exécuté de façon extrajudiciaire des milliers de prisonniers politiques. L’actuel chef du pouvoir judiciaire des mollahs et l’actuel ministre de la Justice ont tous deux été identifiés comme d’anciens membres de ces commissions de la mort. Le système judiciaire des mollahs est largement perçu comme manquant d’indépendance et de garanties de procès équitable. Et les tribunaux révolutionnaires sont particulièrement flagrants lorsqu’il s’agit d’ordonner des violations des droits humains. Tous les responsables du régime qui commettent des violations ou des abus des droits de l’homme devraient répondre de leurs actes. Les Etats-Unis appellent la communauté internationale à mener des enquêtes indépendantes et à faire en sorte que les victimes de ces horribles violations des droits de l’homme, organisées par le régime des mollahs, obtiennent justice. »
Le deuxième jour du « Sommet mondial pour un Iran Libre » du CNRI, qui a duré trois jours, a porté sur le massacre de 1988. Cette conférence et ses participants ont appelé la communauté internationale à mettre fin à l’impunité des autorités du régime, telles que Raïssi qui est l’actuel chef du pouvoir judiciaire et Khamenei qui était le président du régime en 1988, et à les tenir responsables de leurs crimes contre l’humanité.
De nombreux hommes politiques de renom figuraient parmi les orateurs de cet événement. Voici le texte intégral des propos du Dr Alejo Vidal-Quadras, ancien vice-président du Parlement européen, lors du « Sommet mondial pour un Iran libre » :
Je vous remercie. Merci. Bonsoir. La douleur du massacre de 30.000 prisonniers politiques en 1988 reste dans le cœur des familles car la justice n’a pas encore été rendue. Il est temps que nous parlions des crimes commis par la théocratie au pouvoir en Iran, comme le massacre de 1988 ou encore le dernier cas d’arrestations arbitraires et de carnage lors de la manifestation de novembre dernier dans près de 200 villes en Iran.
Nous entendons la communauté internationale prononcer des phrases telles que : « Nous appelons les autorités iraniennes à mener des enquêtes et à punir les auteurs de ces actes. Franchement, ce genre de déclarations sonne comme une blague cynique. Il est clair que les tribunaux nationaux du régime n’enquêteront pas sur le massacre. Le ministre de la Justice lui-même est l’un des auteurs de ce crime odieux. Le Guide Suprême Khamenei y a participé et défend une telle atrocité. Il incombe donc à la communauté internationale de prendre l’initiative et d’obtenir la justice pour ce crime contre l’humanité.
Voici une question que beaucoup de gens se posent. Pourquoi la communauté internationale, les Nations unies, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, et même l’Union européenne, pourquoi toutes ces organisations et tant de gouvernements hésitent-ils tant à faire ce qu’ils devraient faire ? Dans certains cas, il s’agit d’une question d’intérêts commerciaux qui l’emporte sur la justice. Parfois, c’est dû à des considérations politiques, car les défenseurs de la politique de complaisance n’osent pas faire comprendre aux mollahs qu’ils ne peuvent pas être tolérés par la communauté mondiale. Si c’est le cas, il devrait être clair qu’ils agissent contre nos propres valeurs et principes démocratiques. Nous entendons aussi des choses comme « Oh, nous ne pouvons pas nous immiscer dans les affaires intérieures de l’Iran ». Mais soyons sérieux. Ce n’est pas une affaire intérieure de l’Iran. Il s’agit bien d’une question internationale, car elle est étroitement liée à nos engagements internationaux, au respect de l’État de droit et à nos principes démocratiques.
Enfin, et ce n’est pas le moins important, la communauté internationale craint parfois que le régime ne se venge par des activités terroristes ou par l’arrestation arbitraire de ses citoyens en Iran. Alors nous ne devons pas oublier que (même) pour ce régime, c’est très cruel et brutal, il ment sur tout, y compris sur sa véritable force. Il a toujours été plus faible que ce qu’il prétendait être et il est actuellement à son point le plus faible.
Il existe un exemple récent qui devrait convaincre la communauté internationale sur le fait qu’elle ne devrait pas craindre le régime et qu’elle devrait, au contraire, rechercher la justice. Nous savons tous que le procès d’Assadollah Assadi, le diplomate et terroriste iranien, devait faire exploser le grand rassemblement de la Résistance iranienne à Villepinte en juillet 2018. Nous savons que ce procès a commencé en Belgique il y a quatre jours. Au cours des deux dernières années, le régime théocratique a fait tous les efforts possibles, y compris des pressions diplomatiques, des incitations économiques, la prise en otage de ressortissants européens, et même des menaces terroristes pour empêcher le procès d’Assadi et obtenir sa libération. Mais toutes ces tentatives se sont avérées vaines grâce à la volonté des autorités belges compétentes.
Par conséquent, il s’agit bien d’une question de volonté politique de la communauté internationale de poursuivre la justice. Nous verrons alors que le régime est incapable de nous intimider et que la justice peut être rendue. Les mollahs sont agressifs quand ils voient des signes de peur chez leurs interlocuteurs. Mais ils se tiennent en retrait comme le lâche qu’ils sont lorsqu’ils font face à des opposants forts et résolus.
En fin de compte, en tant que président du Comité international pour la recherche de la justice, permettez-moi de déclarer que l’ISJ s’engage à servir la justice dans cette affaire pour garantir que tous les auteurs de ce crime contre l’humanité qui est resté trop longtemps impuni seront tenus responsables devant les tribunaux internationaux et punis pour avoir commis un crime sans précédent par sa cruauté et sa nature malfaisante depuis les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Je vous remercie beaucoup.
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