CNRI Femmes – Les incendies de forêts ont brûlé environ 2 000 endroits en Iran ces derniers mois, en particulier dans les forêts des monts Zagros et les forêts protégées du sud-ouest du pays. Des feux successifs ont éclaté le 22 mai 2020 et se sont propagés dans trois provinces iraniennes. Contrairement aux responsables du régime qui n’ont pris aucune mesure efficace pour éteindre les incendies, les habitants, dont de nombreuses femmes, se sont précipités pour combattre le feu à mains nues.
L’inaction du régime alors que les forêts anciennes brûlent
Les incendies ont détruit les forêts du Zagros et les zones naturelles du Kurdistan, du Khouzistan et des provinces de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad, et se sont étendus aux forêts mixtes de la mer Caspienne à Aras, en Azerbaïdjan oriental, en juin.
La crise actuelle des incendies de forêt est un signe clair de l’irresponsabilité des dirigeants et révèle leur mépris total pour les précieuses ressources naturelles de l’Iran, qui abritent des centaines d’espèces végétales et animales rares.
Selon les médias officiels, pendant tous ces incendies, l’Organisation pour la protection de l’environnement et l’Organisation pour la protection des forêts sont restées silencieuses. (Site khabaronline.ir – 13 juin 2020)
Renconnaissant que le gouvernement ne fournit aucune assistance pour éteindre les feux de forêt, Farzad Azarian, député de la province de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad, a déclaré : « Les fonctionnaires administratifs sont la raison de la destruction du précieux patrimoine de l’Iran ».
« Au cours des deux dernières années, des parties du Zagros ont été frappées par des incendies successifs. Malheureusement, les habitants n’ont pas eu d’autre choix que de servir de pompiers volontaires, essayant d’éteindre les incendies à mains nues », a déclaré Azarian, ajoutant : « Les conditions météorologiques, ainsi qu’un grave manque de matériel de lutte contre les incendies et d’hélicoptères de sauvetage, sont parmi les raisons des dégâts considérables causés au patrimoine naturel du pays. » (Agence Mehr – 9 juillet 2020)
L’incompétence et le manque de coordination entre les responsables du régime avaient poussé les civils à essayer de contenir le feu eux-mêmes en scandant : « on ne peut pas arrêter le feu à mains nues ».Les femmes en première ligne contre le feu
Lors des incendies de forêt dans la région de Khaïz, les gens se sont précipités dans les forêts pour combattre les feux avec les moyens du bord. Beaucoup de ces pompiers volontaires sont des femmes, qui ont lutté de toute leur force contre les flammes pour préserver les forêts naturelles d’Iran. Pendant ce temps, les autorités n’ont pas pris de mesures.
Une alpiniste, qui s’est empressée d’aider les militants écologistes à éteindre les incendies, a déclaré que le manque d’installations et d’équipements était l’un des problèmes les plus importants dans le contrôle et l’extinction des feux de forêt.
De nombreuses vidéos circulant sur les médias sociaux montrent Zahra Khosravi, une habitante d’un village de Mamassi, essayant d’éteindre un incendie avec à peine plus qu’un balai.
Une autre femme, Bibi Solat, s’est précipitée dans les montagnes du Zagros pour aider à éteindre l’incendie avec un simple balai.
Roya Janfza, une jeune fille de 19 ans, a été blessée aux deux jambes après avoir tenté d’éteindre un incendie dans les montagnes du Khaïz.
« Je suis une alpiniste et j’aime les montagnes, la nature et les forêts. Quand j’ai entendu que les forêts protégées de Khaïz brûlaient, je me suis dit : « Je dois aider à éteindre les incendies », a déclaré Roya. Elle a indiqué que d’autres femmes alpinistes contribuaient également à l’effort d’extinction des incendies.
« Sur le chemin du retour des hautes terres, alors qu’il commençait à faire sombre, un rocher m’est soudain tombé dessus, et j’ai été blessée – j’ai une fracture à la jambe gauche, et je suis blessée à la jambe droite », a-t-elle ajouté.
Roya dit qu’elle a dû dépenser beaucoup d’argent pour son traitement jusqu’à présent. Elle a été soignée à l’hôpital Dehdasht pendant environ une semaine. Son père est au chômage et n’a pas de revenus.
« J’ai été blessée alors que j’aidais à éteindre un feu de forêt dans les montagnes de Khaïz il y a environ 10 jours, mais jusqu’à présent, ni la ville ni les autorités provinciales n’ont reconnu mon accident », a déclaré Roya au site Hamshahrionline.ir, le 14 juin 2020.
Cinq jeunes écologistes sont morts en essayant d’éteindre les feux de forêt. L’un des volontaires de la région de Khaïz, du nom d’Alborz Zare’i, est mort de graves brûlures quelques semaines plus tard.
Dommages causés à diverses zones forestières
Les incendies de chaque hectare de pâturage ou de forêt causent des milliards de rials de dommages aux ressources naturelles du pays, selon l’agence Mehr du 8 juillet 2020.
Selon les cartes publiées par le World Forest Watch, 1708 incendies ont ravagé les zones naturelles du pays entre le 1er et le 4 juin 2020. L’organisme indique qu’en seulement cinq jours, 1 % des zones protégées du pays ont brûlé.
Selon les données, il y a eu 579 feux de forêt dans la province de Khouzistan, 301 dans celle de Fars, 190 dans celle de Bouchehr, 181 dans celle d’Ilam et 156 dans celle d’Ispahan. (site Hamshahrionline.ir – 6 juin 2020)
La région de Khaïz, d’une superficie de plus de 33 000 hectares, est située à la frontière du Khouzistan et de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad, et à 15 kilomètres de Dehdasht. Les incendies ont débuté le 28 mai dans la forêt située au nord de Khaïz.
Les incendies ont également débuté à Behbahan dans la province du Khouzistan. Ils se sont propagés dans les provinces de Kohguilouyeh-Boyer-Ahmad, atteignant le sommet de la montagne.
Siah-Kouh, dans le Dashtestan, est en feu depuis le 27 mai 2020. Au moins 300 palmiers ont brûlé dans la région. Les incendies dans la région de Khaïz au Tangestan ont également brûlé 620 hectares de prairies. D’autres pâturages et forêts devraient prendre feu.
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