CNRI Femmes – Le Sistan-Baloutchistan est la province la plus défavorisée d’Iran, et sa population doit faire face à la pauvreté et au manque d’infrastructures de base, notamment un système d’eau adéquat. Les filles et les femmes du Sistan-Baloutchistan souffrent de diverses maladies en raison des pénuries d’eau.
La province du Sistan-Baloutchistan possède un potentiel unique dans le secteur minier en raison de sa situation dans les ceintures de métaux et de minéraux du monde, avec de riches réserves de cuivre, de chromite, de manganèse et d’or. Cependant, en raison de la corruption et du pillage des autorités au pouvoir, les habitants de cette province comptent parmi les plus pauvres d’Iran.
Malgré les 370 kilomètres de rivage dans le nord du golfe d’Oman et l’accès à l’océan, et malgré les deux grands barrages, Dashtiari et Zirdaran, cette province est celle qui a le moins accès à l’eau potable du pays.
En raison de 20 ans de sécheresse et de la forte poussière qui règne dans ces régions, les habitants de cette province souffrent de maladies comme la tuberculose et la dyspnée, ou d’essoufflement (agence ROKNA – 4 juillet 2018).
Entre-temps, le coronavirus s’est propagé dans plus de 340 villes. L’hygiène, en particulier le lavage des mains à l’eau et au savon, fait partie des moyens de contrôle de la propagation du virus. Cependant, les deux tiers de la population de la province du Sistan-Baloutchistan n’ont pas accès à l’eau potable, essentielle à la vie.
Les femmes du Sistan-Baloutchistan face aux risques
La crise de l’eau et le manque de canalisations dans de nombreux villages ont touché de manière disproportionnée les femmes et les filles.
Les jeunes filles et les femmes du Sistan-Baloutchistan doivent parcourir de longues distances, sur des chemins accidentés, plusieurs fois par jour pour atteindre l’approvisionnement en eau le plus proche.
Les marches quotidiennes impliquent le transport de charges d’eau très lourdes dans des conditions climatiques difficiles : jusqu’à 50 degrés en été et un froid glacial en hiver. Ces conditions peuvent provoquer des maladies chez les femmes et les jeunes filles qui vont chercher l’eau, comme une hernie discale lombaire, des fractures de la moelle épinière, des douleurs lombaires et des fausses couches.
De nombreuses filles sont privées d’école et d’études parce qu’elles doivent aller chercher de l’eau toutes les quelques heures.
En l’absence de canalisations ou de camions citernes, les gens creusent des fossés – appelés Hootags – pour recueillir l’eau de pluie. Les habitants du village utilisent les Hootags comme réservoirs d’eau.
Dans de nombreuses régions, les habitants n’ont pas d’autre choix que d’utiliser l’eau des Hootags pour la boisson et d’autres nécessités. L’eau stagnante est utilisée à la fois pour les humains et les animaux, elle est extrêmement contaminée et provoque toutes sortes de maladies.
Cette forme d’approvisionnement en eau présente des risques supplémentaires pour les femmes et les filles.
Ces dernières années, pas moins de 20 enfants sont morts noyées dans les Hootags (agence IRNA – 23 juillet 2019). Par exemple, en mai 2019, trois fillettes se sont rendues dans un Hootag pour étancher leur soif. Elles sont tombées à l’eau et se sont noyées (IRNA – 29 mai 2019).
L’année dernière, Hawa, une jeune Baloutche, récupérait de l’eau dans un Hootag lorsqu’elle a été attaquée par un crocodile Gando et a perdu une main.
Manque d’accès à l’eau potable
Seuls 19 % des habitants du Sistan-Baloutchistan ont accès à l’eau potable. Les projets relatifs à l’eau et aux eaux usées sont à moitié terminés depuis 30 ans.
Pas un seul mètre de canalisation n’a été posé dans aucun des villages de cette province. Les habitants de certaines de ces régions n’ont même pas l’eau salée qui coulait autrefois dans les canalisations.
De nombreux quartiers de Zahedan, capitale de la province, n’ont pas d’eau, et pourtant les températures atteignent plus de 40 degrés. Le vice-gouverneur de la province a déclaré : « Dans la situation actuelle, les problèmes techniques liés à l’approvisionnement en eau, ainsi que l’augmentation de la construction, la croissance démographique et la propagation du coronavirus, ont conduit à une augmentation de 25% de la consommation » (site salamatnews.com, 4 juillet 2020).
Environ 80 % des citoyens de Zahedan sont confrontés à des pénuries d’eau. Un résident a déclaré que les coupures d’eau avaient « coupé leur patience ». « Dans le centre-ville, les gens supportent la coupure d’eau pendant 6 heures par jour. Ils se débrouillent le reste de la journée avec de l’eau à basse pression. Mais à la périphérie de la ville, la coupure d’eau peut durer de 4 à 24 heures. »
Des navires-citernes
La ville portuaire de Chabahar est l’une des plus importantes de la province du Sistan-Baloutchistan, située sur la côte de l’océan. Mais les camions citernes assurent 100% de l’approvisionnement en eau dans les villages des alentours de Chabahar (Agence IRNA – 23 juillet 2019).
L’eau dans ces villages est fournie par cinq camions citernes d’eau chaque semaine par la compagnie des eaux et des égouts. L’eau décolorée et au goût désagréable n’est pas seulement de mauvaise qualité, elle contient aussi des grenouilles (Site Asr-e Iran – 15 juin 2020).
Les femmes sont donc obligées de se rendre au Hootag pour le reste de leurs besoins.
Le coût élevé de l’eau potable
Jusqu’en 1991, Zahedan avait accès à de l’eau saumâtre. Cependant, les usines de traitement des eaux ont ensuite été privatisées et le gouvernement n’a pris aucune disposition pour établir un système d’approvisionnement en eau adéquat dans la province.
Dans la chaleur étouffante du sud-est, les gens sont obligés de se rendre dans des stations d’eau pour remplir des récipients d’eau. Même dans les supermarchés, l’eau est rarement disponible à l’achat. Lorsque l’eau est disponible à l’achat, elle coûte entre 800 et 2 000 tomans le jerrican.
Dans cette province, environ 74 % de la population vivent en dessous du seuil de sécurité alimentaire et de pauvreté. En raison du manque d’emplois permanents, il est impossible pour les habitants d’acheter de l’eau potable.
Les habitants des bidonvilles de Zahedan sont incapables d’acheter de l’eau, y compris de l’eau potable.
Les camions citernes d’approvisionnement en eau ne desservent que 1 000 villages. Les autres villages doivent payer 100 000 à 300 000 Tomans pour chaque camion-citerne.
En raison des pénuries d’eau excessives, certains villages ont été désertés et les habitants ont déménagé à Machad, Kerman, Golestan, Yazd et Mazandaran pour vivre.
Le régime des mollahs alloue une très faible part de son budget aux infrastructures du pays. Par contre, il dépense des milliards pour la guerre en Syrie et au Yémen et continue sa quête de l’arme atomique, ses tirs de missiles et ses activités terroristes.
L’accès à l’eau potable fait partie des besoins fondamentaux des femmes, et leur sécurité, leur bien-être, leur dignité et d’autres droits humains de base dépendent d’une infrastructure fiable.
La situation des femmes au Sistan-Baloutchistan est un autre exemple de l’enfer dans lequel le peuple iranien est plongé depuis plus de 40 ans par la dictature religieuse.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire