Les militants iraniens de l’OMPI se rassemblent en Suède – juillet 2019
Le 17 juillet, les défenseurs de la démocratie en Iran organiseront une série de rassemblements sur les cinq continents, qui seront diffusés simultanément sous le titre « Sommet mondial pour un Iran libre ». L’événement, organisé par le Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), remplace le rassemblement centralisé qui s’était tenu pendant 15 années consécutives près du siège de la coalition de l’opposition iranienne en France. Le changement de format a été rendu nécessaire par la pandémie du Coronavirus, mais les organisateurs prévoient que l’accent mis sur la participation à distance va, en fait, augmenter le nombre total de participants.
Même lorsque la participation impliquait de se rendre en France, les rassemblements en faveur du changement de régime ont eu tendance à attirer des dizaines de milliers d’expatriés iraniens du monde entier. Des centaines de dignitaires politiques ont également participé à ces rassemblements. Et nombre de ces mêmes personnalités s’adresseront au sommet mondial en ligne de Berlin, Paris, Washington et d’autres capitales mondiales.
Alors que la participation à cet événement nouvellement restructuré est sur le point d’augmenter, on peut dire la même chose de l’inquiétude du régime des mollahs face à tant de voix pro-démocratie qui se rassemblent le même jour, pour promouvoir le même projet. La réaction de Téhéran contre les rassemblements précédents est devenue plus extrême ces dernières années.
On peut s’attendre à ce que l’arrivée de l’été incite les autorités iraniennes à surveiller de plus près la communauté des militants, en particulier les personnes affiliées au CNRI et à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI). Mais en 2018, le régime ne se contentait plus de la répression à l’échelle nationale, et a jeté son dévolu sur le rassemblement « Iran Libre » lui-même.
En juin de cette année-là, les autorités européennes ont appréhendé un couple irano-belge à la frontière avec la France, alors qu’il tentait de se rendre sur le site du rassemblement. Cinq cents grammes d’explosif TATP ont été trouvés dans leur véhicule, et il a été rapidement révélé que le matériel pour fabriquer des bombes leur avait été remis par un diplomate iranien de haut rang alors en poste en Autriche.
Le diplomate, Assadollah Assadi, a été arrêté peu de temps après le couple, et tous trois devraient être jugés en Belgique prochainement.
Le complot contre le rassemblement de Paris n’est qu’un des nombreux attentats à la bombe qui ont été signalés en 2018, à un moment où la répression interne s’intensifiait également en réponse à un soulèvement national et à l’augmentation du soutien de l’opinion publique à l’OMPI. Depuis lors, l’Iran a déjà connu un autre soulèvement national, ainsi que d’innombrables mouvements de protestation à plus petite échelle. Et les avertissements sur la prévalence croissante de l’influence de l’OMPI sont devenus un élément familier du dialogue interne du régime.
Aujourd’hui, les mollahs intensifient leur campagne de répression contre l’OMPI, juste à la veille du sommet du 17 juillet. Ces derniers jours, de nombreux rapports ont fait état de harcèlement, d’arrestations et de poursuites judiciaires à l’encontre des membres de la famille des prisonniers politiques et d’autres personnes qui affiliées au mouvement d’opposition. De telles actions sont des pratiques assez courantes par lesquelles le régime s’efforce à la fois de criminaliser les contacts avec la communauté des militants et de faire pression sur ceux qui pourraient encore faire du militantisme derrière les barreaux, ou qui prévoient de reprendre des activités politiques après leur libération.
La communauté internationale doit prêter attention à ce phénomène. En premier lieu, cela représente une violation évidente des droits fondamentaux de la liberté d’expression et de la liberté d’association. Et, en second lieu, cela pourrait ouvrir la voie à des violations des droits de l’homme encore plus graves, alors que le nombre de prisonniers politiques continue d’augmenter. Il serait insensé pour tout gouvernement civilisé ou défenseur des droits de l’homme de sous-estimer le genre de choses que le régime pourrait être prêt à faire pour écraser la dissidence à un moment qui semble être un moment historique crucial.
Au cours de l’été 1988, le régime théocratique a massacré plus de 30 000 prisonniers politiques en seulement quelques mois. Personne n’a jamais été tenu pour responsable du massacre de 1988, bien que le CNRI ait, à plusieurs reprises, appelé la communauté internationale à mener une enquête sous l’égide des Nations unies, en vue de poursuivre les auteurs devant la Cour pénale internationale. Aujourd’hui, la même organisation demande une enquête plus rapide sur la vague actuelle d’arrestations à motivation politique, qui pourrait vraisemblablement entraîner un grand nombre de morts, soit par exécution pure et simple, soit par torture et disparition forcée derrière les murs des sinistres prisons iraniennes.
Les nations occidentales ont le devoir moral de maintenir leur attention fixée sur cette situation. Mais cette attention pourrait aussi servir leurs propres intérêts, car une vague de répression intérieure en Iran pourrait facilement aller de pair avec de nouveaux complots terroristes au-delà des frontières de l’Iran. Comme l’a dit une fois Mme Maryam Rajavi, présidente élue du CNRI : « Les représentations du régime iranien sont des épicentres de l’espionnage et du terrorisme. La plupart des diplomates du régime sont soit des agents du ministère des Renseignements, soit des officiers du Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran), ou ont reçu une formation sur le terrorisme et l’espionnage pour servir ce but. Avec le peuple iranien appelant au renversement des mollahs dans les rues, il est particulièrement important d’adopter une politique décisive vis-à-vis du terrorisme du régime et de fermer ses ambassades dans les autres pays. »
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