vendredi 5 mai 2017

Iran: l’assassinat de Saeed Karimian en Turquie

 Communiqué de presse : L’assassinat de M. Saeed Karimian, un responsable de télévision iranien âgé de 45 ans, le 29 avril 2017, à Istanbul, a attiré l’attention internationale sur la stratégie impitoyable de l’Iran pour faire taire tous ceux qui critiquent le régime.
Ce meurtre brutal porte toutes les marques d’une opération clandestine par les gardes révolutionnaires iraniens (IRGC) et le ministère du renseignement (service secret de l’Iran).

Le réseau de télévision par satellite GEM de Karimian diffuse des feuilletons occidentaux et d’autres programmes culturels en Iran. Des programmes qui ont tellement irrité les mollahs que l’an dernier, M. Karimian a été condamné par contumace à 6 ans de prison par un tribunal révolutionnaire qui l’a accusé d’être un « opposant à la sécurité nationale» et d’être coupable de «propagande contre l’État».
L’Iran a depuis longtemps mené des opérations pour exécuter des centaines d’opposants et de ressortissants étrangers dans différents pays. Certains des principaux responsables iraniens sont toujours recherchés : par les autorités suisses pour le massacre du militant des droits de l’homme, Dr Kazem Rajavi à Genève en 1990 ; par le pouvoir judiciaire allemand pour le meurtre de dirigeants kurdes à Berlin en 1992 et par le pouvoir judiciaire argentin pour le bombardement du Centre communautaire juif AMIA à Buenos Aires en 1994.
Mais ce qui est interpelle dans ce nouveau cas de terrorisme, c’est la préparation absurde de ce meurtre par Téhéran. Une illustration en est la publication d’une fausse photographie de M. Karimian (au lieu de moi!), debout aux côtés du leader de l’opposition iranienne, Maryam Rajavi. En réalité, la photographie a été prise au Sénat belge le 27 mars 2013, lorsque Mme Rajavi nous a rencontrés, moi-même ainsi que d’autres politiciens belges. Comme vous le verrez sur les photographies annexées, mon visage a été remplacé par celui de Saeed Karimian. C’est de toute évidence une tentative de montrer que la victime était un représentant important de l’opposition, ce qu’il avait par ailleurs fortement nié à l’époque.
En conséquence, nous appelons le Conseil européen et la haute représentante de l’UE, Federica Mogherini, à condamner fermement cet acte terroriste et l’utilisation frauduleuse de ma photo. Je demande également au gouvernement turc de tout mettre en œuvre pour retrouver les meurtriers et les traduire en justice.
Nous demandons à l’UE, aux États-Unis et aux Nations Unies de mettre les gardes révolutionnaires iraniens (IRGC) sur leurs listes terroristes.
Gérard Deprez
Président des l’Intergroupe informel « Friends Of A Free Iran »
Parlement européen

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